Vous est-il déjà arrivé de tomber sur un troll en ligne ? Si vous êtes ici, probablement que oui ! Eh bien je ne sais pas si vous êtes au courant, mais ces derniers sont en fait de vrais cons, tout simplement. Et ce n’est pas nous qui le disons, c’est la science !
Une étude qui dit les termes !
Internet et ses trolls, les trolls et Internet. Lorsque l’on erre sur le Worldwide Web, et notamment sur les réseaux sociaux, il n’est pas rare de tomber sur des individus aux comportements déplacés. Pour mieux comprendre de quoi il est question dans cet article, je pense qu’il est nécessaire de définir le terme de troll, afin que tout le monde soit sur un pied d’égalité. Le dictionnaire Larousse nous donne la définition suivante :
Message posté sur Internet, souvent par provocation, afin de susciter une polémique ou simplement de perturber une discussion ; personne à l’origine de ce message.
Si nous vous parlons aujourd’hui de ces personnes qui pullulent sur Internet, c’est parce qu’une récente étude publiée dans l’American Political Science Review nous apporte des réponses sur ce fléau. Cette dernière se penche sur l’hypothèse du mismatch, selon laquelle la distance de discussion en ligne inciterait les interlocuteurs à plus de violence et d’agressivité.
L’introduction de l’étude menée par Alexander Bor et Michael Bang Petersen, pose directement les bases du concept de troll. Basé sur des données américaines et danoises, les deux hommes ont pu avoir un aperçu général des comportements qui se dégagent en ligne, tant les deux sociétés sont différentes sur un grand nombre de points.
Pourquoi les discussions en ligne à propos de politique sont-elles plus hostiles que celles hors ligne ? Une réponse populaire avance que la psychologie humaine est taillée pour les interactions en face à face et que de ce fait, le comportement des individus change pour le pire lors de discussions en ligne plus impersonnelles. Nous proposons une formalisation théorique et une étude empirique de cette explication: l'hypothèse du mismatch.
Troller pour exister
Si vous pensiez que les trolls naissent derrière un clavier, eh bien, force est de constater que vous faites fausse route. En fait, l’étude des deux chercheurs prouve même qu’une personne fondamentalement agressive IRL choisira, de la même manière en ligne, le trolling, l’offense voire parfois même l’injure comme une stratégie pour exister au milieu des autres.
Il est ainsi facile de corréler ses résultats aux mots que l’écrivain Umberto Eco tenait peu de temps avant sa mort :
Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d'imbéciles qui, auparavant, ne faisaient que discuter au bar après un verre de vin, sans causer de tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite, alors qu'aujourd'hui ils ont le même droit de parole qu'un prix Nobel. C'est l'invasion des imbéciles.
Comprenez donc ici, qu’il existerait un miroir entre les deux mondes, le online et le offline. Noter aussi que nos deux hommes, révèlent aussi que les personnes plus réservées IRL ont tendance à ne pas s’engager dans un conflit ou une discussion susceptible de déboucher sur un conflit en ligne.
Plusieurs facteurs sont mis en avant par Michael Bang Petersen et Alexander Bor. Le fait de ne pas voir le visage de son interlocuteur en est un, le rythme rapide de l’écrit et l'absence de ton en sont d’autres. Mais le facteur majeur de discorde réside surtout dans les différences de personnalités pouvant exister entre les individus.
Enfin, si certains se demandent pourquoi Internet et les réseaux sociaux semblent donner autant d’importance aux trolls, c’est tout simplement parce que les comportements extrêmes suscitent toujours plus d'interactions que les plus modérés.