Alors que les températures continuent d’augmenter sur Terre, on utilise de plus en plus la climatisation pour compenser et cela empire la situation écologique. Une startup financée par Bill Gates a peut-être trouvé la solution avec une nouvelle technologie de climatisation.
La climatisation, un cercle vicieux qui attend une solution
D’après une étude réalisée par le NREL (laboratoire national de recherche américain pour l’énergie renouvelable), la climatisation représente environ 4% du total des gaz à effet de serre dans le monde, soit 1,95 million de tonnes de dioxyde de carbone chaque année, réparti équitablement entre la climatisation et le contrôle de l’humidité. La première est une cause pour le moins évidente, mais la deuxième a pendant longtemps échappé aux recherches scientifiques.
Le vrai problème, c’est les fonctions très diverses des déshumidificateurs qui les rendent indispensables. En effet, une humidité élevée dans l’air amène une sensation d’inconfort mais peut aussi provoquer une dégradation des bâtiments et la création de moisissure.
Si l'utilisation de contrôleurs d’humidité dans les espaces intérieurs est une catastrophe pour l’environnement, c’est pour trois raisons principales :
- Les appareils consomment beaucoup d’électricité
- Pour aspirer l’humidité et climatiser, on utilise une technique de compression de la vapeur qui nécessite l’utilisation et le rejet de composants contenant du CFC, un type de molécule dérivé des gaz fluorés et directement responsable de la dégradation de la couche d’ozone.
- La fabrication et la livraison des ces appareils participent grandement à la production de gaz à effets de serre.
Aujourd’hui, la création de CO2 s’équilibre entre la consommation énergétique des climatiseurs et le rejet de CFC, mais c’est bien ce dernier qui devrait augmenter de plus en plus au fil des années, du fait des pays émergents comme la Chine, l’Inde ou l’Indonésie qui accèdent de plus en plus à ce genre de technologie. C’est un point positif pour leur confort mais négatif pour le reste de la planète.
Ce que le rapport de NREL précise, c’est qu'il n’y a pas vraiment de solution à trouver autour du système de climatisation et de contrôle d’humidité que l’on utilise déjà depuis des dizaines d’années. Il est impératif de trouver des alternatives durables et moins consommatrices. C’est peut-être ce qu’est parvenu à découvrir cette startup du Tennessee.
Deux startups et Bill Gates en renfort pour développer la climatisation de demain
Alors que le constat est fait sur les conséquences négatives et les limites de la méthode de climatisation actuelle, on peut déjà entrevoir une nouvelle technologie qui devrait prendre de plus en plus d'ampleur. C’est le NREL qui en est l'instigateur et s'allie avec deux startups américaines : Emerson et Blue Frontier.
Blue Frontier vient justement d’atteindre son objectif d’investissement de 20 millions de dollars (19,6 millions d’euros), majoritairement financé par Bill Gates, l’ex-PDG de Microsoft. Mais quelle est cette méthode ?
Initialement, l’équipe de chercheurs était penchée sur un moyen de combattre l’anthrax, une maladie infectieuse se trouvant naturellement dans le sol et pouvant être utilisée comme arme biologique terroriste. Cette bactérie est constituée de déshydratants liquides, un composé qui peut être pressurisé plus facilement que l’eau. Ainsi, on a besoin de beaucoup moins de CFC pour compresser la vapeur et donc déshumidifier et climatiser un lieu.
Le résultat de ce stratagème : il ne nécessite qu’entre un tiers et un quart de la quantité de composants CFC pour fonctionner, pour un impact sur le réchauffement climatique réduit de 85%. Finalement, l’efficacité de toute la procédure est améliorée de 40% pour, en 2050, réduire la production de CO2 liée à la climatisation et la déshumidification dans le monde de 42% en 2050. Soit l’équivalent de 2460 tonnes évitées chaque année.
Même si le projet n’est pas encore finalisé, on retrouve déjà des unités de test courant 2022, pour une implantation dans les bâtiments commerciaux pour 2025, et chez les particuliers en 2026.