Malgré une offre pléthorique en matière de smartphones, il s’avère que les ventes dégringolent de manière spectaculaire à l’échelle mondiale. Une situation qui ne devrait pas s’améliorer si les constructeurs ne changent par leur fusil d’épaule.
Chaque semaine, de nouveaux smartphones arrivent sur le marché : des modèles d’entrée de gamme à moins de 200 euros, des références de milieu de gamme aux environs de 400 ou 500 euros ou encore des modèles haut de gamme, dont les tarifs peuvent dépasser les 1000 euros. Chaque semaine, les observateurs dont nous faisons partie se demandent comment il peut y avoir une place confortable pour chacun de ses modèles auprès des consommateurs.
La réponse à cette question est simple : il n’y en a pas ! Le cabinet d’études Canalys vient de publier des chiffres qui montrent que les ventes et expéditions mondiales de smartphones sont en net recul en 2022 par rapport à 2021. Elles ont chuté de 9% durant le deuxième trimestre de l’année par rapport à celui de l’année dernière.
Un marché du smartphone en berne
Le graphique publié par Canalys met cependant en avant une hausse spectaculaire des smartphones à travers le monde durant le premier trimestre 2021 : une conséquence de la crise du covid-19 qui a motivé de nombreux utilisateurs à revoir leur équipement, et sans doute à profiter des sorties qui avaient été repoussées au plus fort de la pandémie. Mais depuis, c’est la douche froide, avec un marché mondial qui affiche une baisse difficile à ignorer.
Les raisons de cette situation sont multiples : l’inflation généralisée, la prudence des consommateurs face à un climat mondial compliqué — la pandémie est toujours là et la guerre en Ukraine inquiète — mais aussi le manque d’innovations notables au sein des smartphones de nouvelle génération en sont les principales.
Des constructeurs forcés de réagir rapidement
De toute évidence, les fabricants de smartphones n’avaient pas du tout anticipé cette situation : l’immense majorité d’entre eux ont produit beaucoup de terminaux mobiles, et ils se retrouvent désormais avec un stock énorme sur les bras, difficile à écouler. « Le contexte économique complexe, la baisse de la demande et le sur-approvisionnement ont forcé les vendeurs à rapidement revoir leur stratégie pour le reste de l’année 2022. Ils se focalisent notamment sur le segment saturé du milieu de gamme, mais les ventes ralentissent quand même, car les consommateurs ont tendance à s’orienter vers des modèles encore moins chers », explique Runar Bjørhovde, analyste de recherche au sein du cabinet Canalys.
Il faut ajouter à cela le fait qu’un grand nombre de ces smartphones ont été produits au moment où les composants et les matières premières étaient très coûteux. Si cette situation est en train de s’améliorer, il n’en reste pas moins que les pertes pourraient être conséquentes. « À court terme, les fournisseurs vont chercher à dynamiser les ventes en proposant des offres promotionnelles », estime Toby Zhu, analyste chez Canalys. Mais l’effet pourrait être limité par le pouvoir d’achat réduit d’un grand nombre de consommateurs, qui ne sont pas du renouvellement de leur smartphone une priorité. Les constructeurs vont donc sans doute devoir revoir leurs ambitions au cours des prochains trimestres, pour s’éviter de sérieux problèmes à l’avenir.
Samsung et Apple toujours dans la course
Enfin, il faut souligner que tous les constructeurs ne sont pas touchés de la même manière par cette situation. Avec 21% de parts de marché, Samsung est celui qui s’en sort le mieux : pour cela, la firme sud-coréenne peut remercier ses terminaux d’entrée de gamme Galaxy A. Apple est deuxième, avec 17% de part de marché et des ventes largement dominées par l’iPhone 13. Viennent ensuite Xiaomi (14%), Oppo (10%) et enfin Vivo (9%). Face à ce top cinq qui domine un marché qui n’est pas en bonne santé, il y a peu de place pour tous les autres, et ils sont nombreux.