Après avoir lancé la VAR (l’assistance vidéo) à l’occasion de la coupe du monde 2018 en Russie, la FIFA va une nouvelle fois faire un pas en avant dans l’assistance technologique avec des ballons connectés, capables de transmettre aux arbitres l’information concernant les hors-jeux de manière semi-automatique et ultra rapide.
Adidas et la FIFA lancent un ballon connecté pour détecter les hors-jeux lors de la prochaine coupe du monde de foot au Qatar
Après avoir résisté pendant plus d’un siècle aux sirènes de la technologie, le football rentre dans les rangs et adapte sa philosophie pour tenter de rester un sport moderne. Au grand dam, parfois, de la beauté du sport.
Il y a d’abord eu la Goal Line Technology, dès 2012, pour faire suite à plusieurs polémiques nées de la Coupe du monde 2010, puis la VAR donc, testée en 2017 lors de la Coupe des confédérations et validée par la Coupe du monde 2018 et il y faudra donc désormais compter sur la “Semi Automated Offside Technology” dès cette année.
L’idée n’est pas de dire instantanément s’il y a hors-jeu ou non via une montre connectée ou un bip sonore comme c’est le cas pour la Goal Line Technology mais d’envoyer les images en quasi temps réel aux arbitres vidéos présents dans le car de la VAR pour qu’ils puissent à leur tour les analyser et prévenir le cas échéant l’arbitre principal via son oreillette, comme l’explique parfaitement la FIFA :
En combinant les données provenant du ballon et des joueurs, et à l’aide d’une intelligence artificielle, la nouvelle technologie transmet automatiquement une alerte de hors-jeu aux arbitres vidéo chaque fois que le ballon est reçu par un attaquant qui se trouvait en position de hors-jeu au moment où le ballon a été joué par un coéquipier.
Vidéo de présentation de l'assistance au hors-jeu disponible sur Youtube
Le débat sur la beauté du sport et l’erreur humaine de nouveau au centre des débats
Pour arriver à un tel résultat, aussi rapide que fiable, outre le ballon Adidas Al Rihla (c’est son petit nom), équipé d’un capteur de mouvement à 500 Hz placé dans un système unique de suspension, pas moins de 12 caméras disposées tout autour du stade sont nécessaires pour analyser les données envoyées en temps réel par le ballon, à raison de 500 fois par seconde !
Couplées à une intelligence artificielle, une scène en 3D est envoyée aux arbitres vidéos pour qu’ils puissent rapidement valider ou annuler un but, sur les écrans géants présents dans les stades, mais aussi dans nos télévisions.
Pour le moment seule la Coupe du monde 2022 au Qatar a officialisé l'utilisation de cette technologie, mais en cas de succès, il y a fort à parier qu'on la verra rapidement en Ligue des champions et dans les plus grands championnats.
Si cette nouvelle technologie a pour but d’aider les arbitres à prendre les décisions les plus justes possibles, on ne peut nier que le football a perdu encore un peu plus de sa magie et de son humanité ces dernières années. Mais comme dans tous sports populaires, les enjeux financiers sont bien trop importants pour dépendre de la décision d’un seul homme et c’est pourquoi on tend vers ce genre de comportements.
Et le vrai problème avec la VAR n’étant pas son usage pour prendre les bonnes et vraies décisions, mais le temps que cela fait perdre et le rythme décousu qu’elle impose. Si on peut gagner 1 ou 2 minutes sur les prises de décisions concernant les hors-jeux, c’est bon pour tout le monde.
Après, on pourrait aussi décider de favoriser le jeu et le spectacle et de revoir une bonne fois pour toute cette règle vieille comme le monde, soit en la supprimant, comme le propose par exemple Arsène Wenger, soit en laissant l’avantage aux attaquant quand les deux joueurs sont sur la même ligne et arrêter avec les hors-jeux de quelques millimètres…
En tout cas, la FIFA a mandaté de nombreux acteurs du monde du foot pour proposer des pistes pour rendre le sport plus beau, plus agréable et surtout plus moderne. Affaire à suivre très prochainement, d’ici là, Allez les Bleus (et les Bleues qui disputent actuellement le championnat d’Europe).