Le directeur adjoint du Centre national de coordination des incidents informatiques de la Russie a déclaré que le pays est victime d’un nombre impressionnant de cyberattaques ces derniers mois.
Les cyberattaques, il y a ceux qui les mènent, ceux qui les encaissent, mais il y a aussi ceux qui font les deux en même temps. Il semblerait que la Russie en fasse partie. Alors que la guerre en Ukraine fait toujours l’actualité, Nikolay Murashov, le directeur adjoint du Centre national de coordination des incidents informatiques de Russie, a évoqué les attaques informatiques dont est actuellement victime le pays de Vladimir Poutine.
Durant l’Infoforum se déroulant en ce moment à Sotchi, Nikolay Murashov a ainsi déclaré que son agence pouvait actuellement enregistrer « plus de 200 attaques en une journée ». « Une cybercampagne, d’une ampleur sans précédent, est actuellement menée contre la Russie dans l’espace d’information, en lien avec l’opération militaire qui se déroule en Ukraine », a-t-il ajouté. Rappelons que la communication officielle de la Russie ne parle jamais de guerre avec l'Ukraine.
Une tentative de victimisation de la Russie
Le responsable russe précise que « ces cyberattaques visent principalement à perturber les infrastructures informatiques et à obtenir un accès illicite aux systèmes informatiques d’organisations et d’entreprises dans divers domaines ».
Ces déclarations, reprises par l’agence d’information nationale Tass, semblent entrer dans une démarche de communication liée à la propagande russe. L’objectif apparent est de faire passer le pays comme une victime face à des groupes de pirates informatiques étrangers qui souhaitent lui nuire. Les informations données par Nikolay Murashov n’évoquent pas de quels pays viennent ces menaces, mais elles peuvent être suffisante pour alimenter certaines croyances qui donnent le beau rôle à la Russie face à l’Ukraine et à ses alliés.
Pendant ce temps, les hackers russes s’activent
Ce que Nikolay Murashov ne dit pas, c’est que les pirates informatiques russes ne sont pas en reste. Depuis le début de la guerre jusqu’au 30 juin dernier, l’Ukraine aurait encaissé près de 800 cyberattaques venant de Russie, et ce chiffre a probablement augmenté depuis.
En mai dernier, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont accusé le Kremlin d’être à l’origine d’une attaque informatique contre le satellite Ka-Sat, notamment utilisé par l’armée ukrainienne pour communiquer. Cette attaque, qui eu lieu au tout début du conflit le 24 février dernier, avait également perturbé la connexion à Internet des clients de Nordnet en France. Plus tôt encore, fin mars, le gouvernement américain pointait du doigt la Russie, l’accusant de vouloir déclencher une cyberguerre.
La propagande russe se fait sur tous les fronts et tant que la guerre fera rage, il n’y a pas de raison que cela change. Et même s’il faut prendre le discours du Kremlin avec de grosses pincettes, le fait que le gouvernement décide d’évoquer publiquement les attaques informatiques auxquelles il fait face est suffisamment rare pour être souligné.