Prés de 50 ans après le lancement officiel du projet et 45 ans après le lancement des deux sondes dans l’espace, Voyager 1 et Voyager 2 s’apprêtent à prendre une retraite bien méritée. On leur doit quelques une des plus grandes découvertes de l’histoire de l’aérospatiale et la NASA a décidé de leur rendre hommage en les laissant partir doucement, mais sûrement.
Programme Voyager, vers l’infini et au-delà
Le 1er juillet, nous fêterons les 50 ans du lancement officiel du programme “Voyager”, le célèbre programme d’exploration robotique de la NASA (l’agence spatiale américaine) dont l’objectif principal était d’étudier les planètes extérieures au système solaire. Et on ne sait pas si c’est la sortie du film Buzz l’éclair qui a motivé la NASA à sortir de sa réserve habituelle, mais cette dernière avait des annonces à nous faire concernant les deux sondes les plus célèbres de l’histoire de l’aérospatiale.
Lancées respectivement le 20 août et le 5 septembre 1977, dans la foulée et l’euphorie des programmes lunaires Apollo 11 à 17, les sondes Voyager 2 et Voyager 1 avaient pour objectif principal de survoler Jupiter et Saturne et ne devaient à la base pas exister plus de 4 à 5 ans. 45 ans plus tard, elles sont toujours là, ont rempli des centaines de missions, nous ont envoyé des milliers de clichés, mais elles commencent à décliner et la NASA songe désormais à leur rendre leur liberté.
Si Voyager 2 est la première à avoir marqué les esprits en allant rendre visite à Uranus (1986) puis Neptune (1989), la plus grande star des deux restera sans conteste Voyager 1 qui est allée bien au-delà de toutes les espérances en étant également capable de “voyager” beaucoup plus loin que ce qui était prévu et qui reste à ce jour le seul appareil de l’histoire à avoir pu atteindre une zone remplit de mystère appelée héliosphère, cette région de l’espace dans laquelle la densité d’énergie du vent solaire est supérieure à celle du milieu interstellaire ( Larousse ).
La NASA espère communiquer avec les sondes Voyager jusqu’en 2030
Comment en est-on arrivé à utiliser des appareils dans l’espace pendant près de 50 ans alors qu’ils n’étaient conçus à la base que pour fonctionner pendant 4 à 5 ans ?
Pour bien comprendre, il faut savoir que ces engins spatiaux sont alimentés par un générateur thermoélectrique à radio-isotope (RTG) qui produit de l’électricité à partir de la chaleur issue de la désintégration naturelle de matières radioactives. Néanmoins, si le système fonctionne à merveille depuis tant d’années, les sondes perdent chaque année environ 4 watts de puissance et la NASA a déjà dû éteindre et restreindre certains éléments pour prolonger au maximum leur durée de vie.
En 2019, les ingénieux de la NASA avaient par exemple dû éteindre le chauffage du sous-système de rayons cosmiques, on pensait alors que Voyager 2 ne s’en remettrait pas, mais au final, même par des températures de -59°C, celle-ci se porte à merveille.
La NASA met également en avant la grande complexité de communication avec les sondes, comme quand il a fallu redémarrer les propulseurs de Voyager 1 en 2017 après 37 ans d’inactivité… Sachant que la transmission d’un message peut prendre jusqu’à… 22 heures entre la Terre et Voyager 1 et 18 heures avec Voyager 2. Pas facile dans ces conditions d’être réactif…
C’est donc le cœur lourd, mais remplit de bonheur par tout ce qu’elles ont pu nous apporter, que la NASA a décidé de progressivement stopper l’exploitation de Voyager 1 et Voyager 2. Actuellement, il ne reste plus que quelques instruments encore en service (4 pour Voyager 1 et 5 pour Voyager 2) et l’agence spatiale américaine promet de tout faire pour en tirer encore le maximum, mais cela ne devrait pas pouvoir aller au-delà de 2030.
La suite pour la NASA, c’est le retour des vols vers la Lune et ensuite, peut-être, cap sur Mars la rouge. Vers l’infini et au-delà !