Il fait probablement partie des jeux de la scène indé les plus attendus cette année. Stray s'est plus amplement montré à nous le temps d'une longue présentation.
L’été 2020, les amateurs de félins et plus largement de toutes sortes de choses mignonnes s’étaient languis devant les images de Stray, jeu d’aventure narratif porté par un chat. Le protagoniste à quatre pattes progresse dans une ville futuriste peuplée de robots à la vie peu facile et doit retrouver le chemin de sa maison sous la lueur des néons. Il représente le premier essai de BlueTwelve Studio, jeune studio Montpelliérain propulsé par la réputation d’acier de son éditeur Annapurna (Outer Wilds, What Remains of Edith Finch). L’idée survenue sept ans plus tôt dans l’esprit du cofondateur prend cette année vie sur nos écrans.
Nous avons eu droit à une présentation d'une heure environ du jeu.
Un chat dans la ville
Pas de nom, pas d’histoire donnée à notre splendide chat roux lors de sa présentation. Il a l’étoffe d’un félin errant qui débarque de nulle part, perdu dans l’immensité d’une cyber-cité. La narration sera toutefois la pierre angulaire de l’aventure nous assurent les représentants de BlueTwelve. Les environnements sont séduisants et jonglent entre des centres-ville animés et des friches plus inquiétantes. Un langage inconnu tapisse les murs de ruelles délabrées. Les décors sont inspirés des vieilles villes de Hong Kong. Difficile encore de savoir s'ils auront grand chose à raconter. Il est promis, en tout cas, que les habitants de ces lieux ont chacun une histoire qui les définit.
Les premiers pas se font dans une progression assez linéaire qui peut se montrer préoccupante. Et chaque bond vers une nouvelle plateforme est rigoureusement encadré ; rater un rebord n’est pas digne d’un chat, alors “nous avons convenu d’un compromis où tous les sauts seront réussis”, justifie BlueTwelve. Un coup d'œil aux chapitres suivants adoucit un peu les inquiétudes : les déplacements paraissent moins guidés et profitent d’une certaine verticalité. Reste à voir dans quelle mesure. Le chat peut notamment descendre en rappel d’un espace surélevé en grimpant dans un sceau tiré par une corde. Libre à lui également d’attirer l’attention de passants pour que ces derniers lui lâchent quelques anecdotes, la traversée suivant votre rythme. Il est aussi promis que les joueurs curieux seront récompensés. Autre point rassurant : la caméra est mobile et peut adopter le point de vue du héros le temps d’une simple manipulation. Enfin les retours haptiques sont exploités et seront voués à vous faire ressentir la physicalité de l'animal.
Immersion dans la peau d'un chat
Pour le premier jeu de cette petite équipe, "construire un chat était vraiment la partie la plus difficile". De l'utilisation de la caméra aux systèmes de collision, il a évidemment fallu réinterpréter l’espace selon le protagoniste. En ce sens, l’accessibilité des plateformes doit être tout autant crédible, car le chat, adroit, est généralement capable de se faufiler aisément. BlueTwelve Studio affirme avoir soigné ce prérequis. Ici aucun usage de motion capture n’a servi à l’animation du chat, chaque coup de patte est esquissé manuellement. Et le résultat est superbe. Role play oblige, un bouton permet au petit héros de lâcher des miaulements à tout va, même lors des cinématiques. Si l’envie vous prend, vous pouvez également le laisser roupiller en boule le temps d’un instant.
De sorte à étoffer ses capacités, le chat est équipé d’un sac à dos qui sert d’abri à B-12, un drone très aidant. Il interagit avec les technologies, peut entasser des objets et dispose même d’une lampe torche. Mais la plupart des puzzles environnementaux et phases d’action semblent être résolus par les talents naturels du protagoniste. Une courte séquence de course-poursuite avec d’étranges créatures semblables à des rats fluorescents nécessite de mettre en oeuvre son agilité. D’autres obstacles demandent au chat d’user de son habitude innée de jeter tous les objets qu’il trouve par-dessus un rebord. La durée de vie promise en ligne droite est de sept à huit heures, neuf à dix heures pour les complétionnistes. BlueTwelve mise sur une variation de rythme et de contenus, allant de la simple traversée aux petites énigmes, aux instants d’action et d’enquête. Attendons de voir si l'exécution se montrera convaincante.