La guerre en Ukraine a mis en exergue la puissance du réseau de satellites Starlink, notamment dans la transmission des données sensibles, et si cela s’avère être un formidable outil de communication pour les uns, d’autres, à commencer par Moscou ou Pékin, ne voient pas cette avancée technologique d’un très bon œil et songeraient même à s’en débarrasser.
Sommaire
- La Chine craint une ingérence de l’armée américaine à cause de Starlink
- Avec StarNet, la Chine veut construire une flotte concurrente à Starlink
La Chine craint une ingérence de l’armée américaine à cause de Starlink
Quel est le point commun entre Tesla, Twitter, Hyperloop, Paypal, Neuralink, OpenAI, SpaceX, Starlink, les cryptomonnaies ou la guerre en Ukraine ? La réponse est facile, Elon Musk bien sûr.
Si le milliardaire américain est réputé pour avoir un avis sur à peu près tout et n’importe quoi, aujourd’hui c’est son projet Starlink, qui permet de fournir une connexion internet par satellites dans les pays et les régions dites “blanches”, en gros dans tous les endroits du globe qui n’ont pas accès à une communication à haut débit de type câble ou fibre optique.
Si en France le projet se heurte régulièrement au mécontentement des associations de défense de l’environnement et s’est même vu stopper dans son élan par le conseil d’état dans une décision rendue le 5 avril dernier, c’est en Ukraine que Starlink a récemment trouvé son salut en apportant son soutien aux forces ukrainiennes dans leur lutte contre la Russie en leur fournissant notamment une connexion internet et des informations capitales sur l’avancée et les mouvements des forces Russes.
Et si l’action a largement été saluée par la communauté internationale dans son ensemble, certains s’en inquiètent et commencent sérieusement à réfléchir à comment mettre hors d’état de “nuire” la flotte de satellites d’Elon Musk.
Avec StarNet, la Chine veut construire une flotte concurrente à Starlink
Actuellement, on compte environ 2000 satellites Starlink dans le ciel, mais Elon Musk, via sa société SpaceX en prévoit pas moins de 42 000 dans les années à venir, soit 20 fois plus. Outre les soucis de “pollution spatiale” que cela implique, la Chine, qui n’entretient pas les meilleurs rapports du monde avec les États-Unis, ne voit clairement pas cela d’un très bon œil…
La première raison, celle avancée notamment par des chercheurs chinois, comme le rapporte le South China Morning Post, est de l’ordre de la sécurité nationale. Le réseau Starlink pourrait transmettre des infos de type “secret défense” et bien évidemment, cela est inenvisageable pour Pékin. Deux solutions sont pour le moment à l’étude, la destruction pure et simple des satellites Starlink, via des missiles, ou alors le brouillage, via un piratage informatique ou une mise hors d’état par un système de rayon laser.
Dans un document évoqué par le South China Morning , les scientifiques évoquent la nécessité de se préparer à détruire d’une manière ou d’une autre les satellites Starlink :
Une combinaison de méthodes de destruction ‘douce’ et ‘dure’ devrait être adoptée pour faire perdre leurs fonctions à certains satellites Starlink et détruire le système d’exploitation de la constellation
Si la première méthode paraît peu probable, par le coût que cela impliquerait d’une part et par le fait que cela produirait un risque pour la population avec les chutes de débris, la seconde hypothèse est-elle on ne peut plus sérieuse.
Enfin, la seconde raison qui pousse la Chine à s’intéresser à Starlink est bien évidemment économique. Laisser seule Starlink gérer et proposer au monde entier une connexion à haut débit par satellite serait irresponsable selon Pékin, c’est pourquoi la Chine travaille, elle aussi, sur sa propre constellation pour fournir une connexion par satellite baptisée sobrement… StarNet.
Après la guerre des étoiles, assisterons-nous à la guerre des satellites ?