Après avoir prévenu Apple sur le caractère anticoncurrentiel de la fonction Apple Pay, l’Union Européenne enchaîne les offensives contre Tim Cook. Au programme du jour, l’hégémonie de l’App Store remise en cause, et bien plus encore.
L’App Store est trop restrictif selon L’UE
Depuis toujours sur l’iPhone, l’unique moyen de télécharger des applications est de lancer l’App Store, le magasin d’apps Made in Apple. iOS empêche le sideloading, qui permet de se procurer des applications via un store tiers ou directement depuis internet.
Cette option existe bien sûr sur Android, système d’exploitation plus ouvert de Google. Apple est catégorique sur ce point : autoriser n’importe qui à pouvoir créer des applications sans qu’elles soient suffisamment contrôlées constitue un très gros risque pour la sécurité des utilisateurs.
Il est vrai que les failles de sécurité et les arnaques diverses sont plus nombreuses sur les smartphones Android, mais il est évident qu’Apple a un intérêt à garder le contrôle sur leur Store, et sur leur OS de manière générale. En effet, la firme de Cupertino récupère 30% pour chaque transaction réalisée dans une application, et ouvrir le téléchargement externe réduirait nettement leurs revenus.
Le Parlement Européen, déjà sur les côtes d'Apple sur de nombreux fronts, compte bien mettre en vigueur des règles forçant la marque à s’ouvrir au monde extérieur.
Le DMA (Digital Market Act) est passé cette semaine avec 43 votes pour et seulement 1 vote contre. Concrètement, une liste sera créée pour regrouper les “gatekeepers”, ou les acteurs dominant le marché du monde de la tech et s’accordant des droits qui, selon le parlement, étouffent la concurrence.
Les restrictions d'Apple par l'UE
Apple fera sans doute partie de cette liste de gatekeepers, et de nombreux services seraient régulés :
- L’App Store : Apple pourrait être forcé d'autoriser le téléchargement d’applications et donc les paiements hors App Store.
- Le NFC : Apple garde sa technologie NFC pour Apple Pay, sa méthode de paiement sans contact via l’iPhone. Impossible pour un tiers de lancer son propre portefeuille. L’UE souhaite changer cela, en autorisant les développeurs à avoir accès au NFC et à tout autre technologie hardware nécessaire comme les informations du processeur ou les moyens d’authentifications comme FaceID ou TouchID.
- iMessage, Facetime, Siri : ces services font partie du gagne-pain d’Apple car ils ne fonctionnent qu’entre appareils iOS et MacOS. Cela exclut les personnes n’étant pas dans l’écosystème et ne profitant pas de fonctionnalités bien pratiques. L’UE souhaite que toutes les applis de messagerie et d’appel soient interconnectées.
Par exemple, Apple n’intègre pas dans ses iPhone la technologie RCS, qui offre plus de possibilités à l’application Messages native d’un smartphone. Ainsi, même via SMS, il est possible de réagir à un message avec une émoji, répondre à un message précis, ou encore envoyer des gifs.
Apple sait qu’iMessage est trop important et ne souhaite pas ajouter le RCS, ce qui est vu comme anticoncurrentiel.
Pour voir les détails sur cet accord, voici la page officielle du Parlement Européen
Un vote final aura lieu en juillet pour rendre ce DMA officiel. En attendant, Apple doit faire face à pas mal d’autres offensives comme celle-ci, un peu partout dans le monde.