Avec pas moins de 77 épisodes déjà diffusés depuis son lancement en octobre 2020, la série animée Dragon Quest : Dai no Daibôken est sur le point d'entrer dans sa dernière ligne droite. Alors qu'une figure iconique de l'épopée de Daï réapparaît dans des circonstances fracassantes, l'équipe s'apprête à se lancer à l'assaut du Vearn Palace pour en découdre avec le maître des lieux. L'occasion pour nous de faire le point sur un phénomène « média mix » qui compte parmi les meilleures adaptations de licences vidéoludiques.
Sommaire
- Pourquoi un anime Dragon Quest ?
- Fly : Quand Dragon Quest s'invite au Club Do'
- Le manga en France, une 3ème édition en route !
- De l'anime aux jeux vidéo Dai no Daibôken
Pourquoi un anime Dragon Quest ?
Retour en 1986… Lorsque le jeu vidéo Dragon Quest pointe le bout de ses pixels sur la Famicom au Japon, l'histoire du J-RPG est sur le point de véritablement débuter. Le succès foudroyant obtenu dès les premiers épisodes augure du meilleur pour l'avenir de la franchise. Et du côté de son éditeur Enix, l'envie d'aller au-delà du jeu vidéo pour imposer le nom de Dragon Quest jusque dans les sphères du manga et de l'animation est déjà palpable. En 1989, alors que le quatrième opus n'est même pas encore sorti, le créateur de la saga Yûji Horii s'exprime clairement au sujet de la déclinaison de Dragon Quest en manga dans les pages du Weekly Shônen Jump :
Lorsque la rédaction du magazine Jump m'a confié son souhait d'adapter Dragon Quest en manga, j'avoue que j'ai été un peu perplexe. Comment passer du jeu vidéo à la bande dessinée ? Reprendre le scénario du jeu aurait été inintéressant pour tous ceux qui l'avaient déjà terminé… C'est pourquoi nous avons décidé de reprendre l'univers et l'ambiance propres à Dragon Quest, mais de créer un tout nouveau héros. A présent, il y a trois facettes de Dragon Quest : le jeu vidéo, le manga et l'anime. Chacun présente une histoire différente pour que vous puissiez les aimer autant les uns que les autres.
Si l'anime auquel Yûji Horii fait référence (Dragon Quest : Abel Yûsha Densetsu) est encore aujourd'hui inédit en Europe, ce n'est pas le cas du manga Dragon Quest : Dai no Daibôken qui passera justement par son adaptation animée – rebaptisée Fly – pour faire ses grands débuts en France par le biais du Club Dorothée.
Fly : Quand Dragon Quest s'invite au Club Do'
Nous sommes alors en 1994 et cela fait déjà trois ans que la série animée Dragon Quest : Dai no Daibôken est diffusé au Japon. Cette première adaptation de 46 épisodes ne couvre malheureusement que les débuts du manga mais elle aura permis aux téléspectateurs français de s'imprégner des musiques de la saga bien avant que le premier jeu Dragon Quest ne soit distribué dans notre pays… ce sera seulement en 2006 avec Dragon Quest VIII : L'Odyssée du Roi Maudit sur PS2. Contrairement à la version de 2020, cet anime reprenait avec beaucoup de réussite certaines mélodies signées par le compositeur attitré de la franchise : Kôichi Sugiyama. Mais un autre nom est intimement rattaché à celui de la franchise, c'est celui du créateur de Dragon Ball, Akira Toriyama, qui signe non seulement le « chara design » et le « monster design » des jeux Dragon Quest, mais dont on retrouve également l'empreinte dans le manga Dai no Daibôken.
Le manga en France, une 3ème édition en route !
Il faut attendre 1996 pour que les éditions J'ai Lu se lancent dans la publication du manga Dragon Quest : Dai no Daibôken en langue française. Très perfectible, cette première édition a tout de même le mérite de présenter enfin le dénouement de l'histoire à ceux qui avaient été frustrés par la fin prématurée de l'anime Fly qui ne couvrait qu'une petite partie du manga. Largement influencés par le character design de Toriyama et l'ombre de Dragon Ball, le scénariste Riku Sanjo et le dessinateur Koji Inada ont su donner vie à un shônen de très grande qualité qui compte pas moins de 37 volumes reliés. Si l'univers est familier aux joueurs de la saga d'Enix, puisqu'on y retrouve notamment le bestiaire mais aussi les magies et les classes de personnages indissociables de la franchise, l'histoire est totalement inédite. Elle raconte le parcours exceptionnel de Dai, un héros en devenir résolu à venger son maître du Seigneur du Mal qui martyrise la population. Sur le papier, on est en présence d'un shônen archi classique qui saura pourtant se démarquer dès les premiers chapitres grâce à son rythme haletant, son humour pertinent, sa galerie de protagonistes aux caractères affirmés et ses références omniprésentes au RPG dont il est librement inspiré.
Le manga est réédité en 2007 par Tonkam (sous le nom Dragon Quest : La quête de Daï) et vient tout juste d'être relancé par Delcourt/Tonkam dans une édition condensée en 25 volumes rebaptisée Dragon Quest : The Adventure of Dai. Des pages couleur sont incluses mais les noms des monstres, attaques et incantations sont francisés pour se caler sur la VF des jeux (adieu les « Golden Metal Slime », « Merazoma » et autres « Begiragon » chers au cœur des fans de Dragon Quest en import…). Il s'agit néanmoins du meilleur moyen de redécouvrir les origines de la licence en complément de l'anime de 2020.
De l'anime aux jeux vidéo Dai no Daibôken
Succès oblige, la franchise Dai no Daibôken a elle-même emprunté la voie du média mix pour passer du manga à l'anime puis au jeu vidéo, à commencer par un card game intitulé Xross Blade, disponible uniquement en arcade au Japon. Un nouvel élan acquis grâce au lancement de la nouvelle adaptation animée de 2020, disponible en français sur ADN et Crunchyroll et qui compte à ce jour 77 épisodes. Les semaines à venir permettront de découvrir pour la première fois la fin du manga en animation, soit l'équivalent des 8 derniers volumes. Le temps pour vous de partir à la découverte du jeu mobile Dragon Quest The Adventure of Dai : A Hero's Bonds qui reprend la trame de la série dans un free-to-play pour le moins addictif. En marge de tout l'aspect customisation, les combats offrent une certaine part de tactique dans les déplacements et le timing des attaques. À la campagne principale s'ajoute un nombre conséquent de missions rattachées à une nouvelle épopée inédite.
De quoi oublier un peu l'absence de news du côté du pourtant très attendu Infinity Strash, première adaptation d'envergure de la licence sur consoles de salon. Annoncé depuis l'année dernière sur Switch et PS4, cet action-RPG promet un rendu assez proche de l'anime avec des affrontements en temps réel dans des environnement partiellement ouverts. Le titre de Square Enix développé par Game Studio a hélas été repoussé à une date indéterminée en décembre dernier… Espérons qu'il refera parler de lui rapidement pour venir clore avec panache le revival de la franchise Dai no Daibôken sur nos écrans.