Nintendo a dévoilé hier son bilan financier pour l'année fiscale 2021-2022, annonçant au passage avoir vendu 107,65 millions de Switch dans le monde, tous modèles confondus. Un énorme total pour celle qui a succédé à la WiiU, mais qui masque une baisse des ventes et un problème commun à tous les industriels : la pénurie de semi-conducteurs.
Qu'il s'agisse d'Apple, de Sony, de Microsoft, des constructeurs automobiles ou des géants de l'audiovisuels, tous font face à la pénurie de composants. Celle-ci a démarré avec la pandémie de Covid-19, qui a totalement paralysé les fonderies, les fournisseurs, et les distributeurs. Les gens étant confinés chez eux, la demande a explosé, et l'offre n'a pas pu suivre.
Nintendo Switch : des objectifs de ventes en baisse
Depuis, les entreprises se disputent les stocks et les fournisseurs peinent encore à produire. Selon certains fabricants, la pénurie pourrait se poursuivre jusqu'en 2023 voire 2024 selon le secteur. Une situation que doit également affronter Nintendo, qui, dès l'été dernier, a commencé à dire que cette pénurie pourrait affecter la production des Switch.
Inititalement, Nintendo comptait vendre 25,5 millions de Switch sur l'année fiscale close le 31 mars dernier, mais a finalement ramené ce chiffre à 24 millions en novembre, puis à 23 millions. Cet objectif a finalement été dépassé, mais cette baisse, Nintendo ne l'impute pas à l'ancienneté de la machine, dont le retard technique est encore plus flagrant depuis l'arrivée de la PS5 et des Xbox Series, mais à cette pénurie.
La pénurie comme cause principale ?
Pour le prochain exercice fiscal, Nintendo vise les 21 millions de Switch supplémentaires vendues, ce qui constituerait une nouvelle baisse après des années de hausse continue. La console aura alors 6 ans.
En tenant compte de facteurs tels que les contraintes d'approvisionnement en semi-conducteurs, nous prévoyons que les ventes de matériel Nintendo Switch seront de 21 millions d'unités. La prévision de résultat consolidé est faite sous l'hypothèse que nous sommes en mesure de fabriquer les produits conformément à notre plan de vente. Cependant, la fabrication et la logistique peuvent être affectées par des facteurs tels que les obstacles à l'approvisionnement en pièces, y compris les semi-conducteurs, et les risques associés au COVID-19, indique la société.
Shuntaro Furukawa, le PDG de Nintendo, se montre plus inquiet, estimant ne pas être en mesure d'apercevoir le bout du tunnel. Ce dernier n'évoque pas la succession de la console, mais si les pénuries se poursuivent au-delà de 2023, Nintendo pourrait, pourquoi pas, être amené à prolonger le cycle de vie de sa "famille" de consoles, qui était l'an dernier "au coeur de son cycle de vie" :
Les perspectives sur les pénuries de puces restent floues. Nous ne voyons pas la fin de cette situation.
Pour les analystes, Nintendo va devoir compter sur son offre logicielle, c'est-à-dire les jeux, afin de stimuler les résultats de son prochain exercice fiscal. Cela tombe bien, car l'entreprise à de gros titres dans son escarcelle. Dans un mois arrive le très attendu Mario Strikers : Battle League Football, qui sera suivi par Xenoblade Chronicles 3, Splatoon 3, Pokémon Écarlate / Violet et, si "printemps 2023" veut dire "avant le 31 mars", la suite de Breath of the Wild. Nintendo devrait pouvoir continuer à compter sur Mario Kart 8 Deluxe, Animal Crossing : New Horizons, et Super Smash Bros. Ultimate, les indéboulonnables.
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