Selon les données compilées par FinancesOnline, 73,4% des utilisateurs de smartphone l’emportent systématiquement avec eux dans les toilettes, et 66% dorment avec. Ils sont également 32,7% à considérer qu’ils passent plus de temps avec leur téléphone qu’avec leur conjoint. Ces statistiques sont loin des d’être les pires : mieux, elles peuvent même prêter à sourire. Et c’est peut-être là que se trouve le début du problème.

Plus de 5,22 milliards d’utilisateurs de smartphones

Le travail réalisé par FinancesOnline est conséquent. Le site a rassemblé des données récoltées dans le cadre de dizaines d’études réalisées à travers le monde, concernant l’usage qui est fait des smartphones par leurs utilisateurs. Selon un rapport publié par DataReportal en 2021, on apprend qu’il y a désormais plus de 5,22 milliards d’utilisateurs de téléphones mobiles dans le monde, ce qui correspond à 66,6% de la population totale du globe.

5,22 milliards d’utilisateurs, et autant d’accros potentiels. En février 2021, 54,46% des internautes utilisaient des smartphones pour naviguer sur Internet, rapportait StatCounter en 2021. Les plus addicts à la navigation sur Internet depuis un mobile sont les Philippins, qui passent en moyenne 5h54 par jour à surfer depuis leur téléphone. Par ailleurs, d’ici 2025, une étude réalisée par CNBC en 2019 estime que 72% des internautes utiliseront uniquement des smartphones pour surfer sur le net.

Une addiction qui touche les jeunes

Les données qui laissent percevoir une consommation excessive d’écrans mobiles au quotidien sont nombreuses. Selon l’étude de DataPortal, une personne passe en moyenne 4h10 par jour sur ce type d’appareil, une durée en hausse de 20% de 2020 à 2021. En 2020, Android Authority soulignait que 43,5 % des utilisateurs déverrouillent leur téléphone entre 51 et 100 fois par jour, et on imagine que, depuis, ce pourcentage n’a pas baissé.

Lorsque l’on s’intéresse à des contextes particuliers d’utilisation, les chiffres sont également effrayants : en 2019, un sondage réalisé par Inside Higher Ed mettait en avant que 49% des étudiants sont distraits par des smartphones en classe : le leur ou celui des autres, cela reste à préciser. Cependant, la même année, CNBC révélait que 45% des adolescents admettaient d’eux-mêmes être « constamment en ligne », y compris durant les cours. Jusqu’à 20% du temps en classe était même consacré à envoyer des SMS et à surfer sur les réseaux sociaux ! Résultat, en 2019, 80% des établissements scolaires appliquaient des règles restrictives autour du smartphone à l’école en Grande-Bretagne.

Metro, boulot, smartphone (ça ne rime pas, non)

Au travail, il est plus difficile de discipliner les adultes, que rien n’empêche d’avoir le smartphone greffé à la main. D’ailleurs, en 2021, 56% des travailleurs interrogés dans le cadre d’une étude menée par TRUCE Software s’estimaient dans leur bon droit en utilisant leur téléphone au boulot. Mieux encore, dans la même étude, 36% considéraient que leur smartphone les aidait à travailler, et 62% déclaraient que cela leur permettait même d’être plus productifs !

On peut leur laisser le bénéfice du doute, mais leurs patrons ne seraient sans doute pas ravis d’apprendre que selon une étude de 2020, les travailleurs passent, en moyenne, 56 minutes de leur temps de travail à utiliser leur terminal pour autre chose que faire leur job, et ce chaque jour. Cela représente presque cinq heures de productivité perdue par semaine.

Une dépendance accentuée par le COVID-19

Il est intéressant de constater qu’une partie importante des données compilées par FinancesOnline concernent des études menées avant ou au début de la crise du COVID-19. Comme on peut s’en douter, la dépendance au smartphone a évolué au cours des deux dernières années écoulées, notamment en raison d’une isolation accrue d’une partie non négligeable de la population.

Toutes les générations d’utilisateurs n’ont pas été touchées au même niveau. En 2020, GlobalWebIndex mettait la génération Z au premier plan, avec une augmentation de l’utilisation du smartphone de l’ordre de 82% sur cette catégorie de population durant le premier confinement. Un pourcentage à 72% chez les Millenials, à 66% pour la génération X et à 43% chez les Boomers. En résumé : plus on est jeune et plus notre utilisation du smartphone a augmenté durant la pandémie.

De manière générale, la même étude a montré que l’utilisation mondiale des smartphones a augmenté de 70% au début des confinements liés au COVID-19. Localement, la hausse a été de 40% aux USA et de 86% en Chine et aux Philippines !

La distanciation sociale a motivé des centaines de millions de personnes à se tourner davantage vers les réseaux sociaux durant cette période. Le nombre d’utilisateurs de Facebook Messenger a notamment bondi de 70% depuis le début de la pandémie. Quant aux paiements sans contact, ils ont augmenté de 150% : dans de nombreux cas, les personnes utilisent leur smartphone pour payer.

La nomophobie, le nouveau mal du siècle ?

Les dizaines d’informations statistiques mises en avant sur la page de FinancesOnline permettent de mener la plateforme vers une conclusion assez évidente : cela fait de nombreuses années que l’utilisation qui est faite du smartphone par des milliards d’individus dans le monde tend à s’intensifier, et la crise liée au COVID-19 n’a fait qu’aggraver la situation.

Les personnes interrogées ont soit tendance à minimiser leur addiction, soit à l’admettre volontiers, avec une petite pointe de fatalité. Nombreuses sont celles qui admettent dépendre de leur téléphone mobile sans pour autant envisager de s’en passer. En 2021, Metro révélait dans une étude que 99,2% des utilisateurs de smartphones ressentent un certain niveau de peur et d’anxiété lorsqu’ils sont privés de leur smartphone, même pendant une courte durée.

Ce sentiment de panique lorsque l’on ne se trouve pas en possession de son smartphone porte un nom : la nomophobie. Ce mal est désormais clairement identifié et il est même traité dans des instituts médicaux.

Et si le problème est très focalisé sur la dimension psychologique, il ne faut pas négliger qu’utilisation du smartphone peut pousser à adopter un comportement à risque. En 2020, 55,4% des conducteurs admettaient utiliser leur smartphone au volant, et 2,1% des jeunes conducteurs impliqués dans un accident étaient distraits par leur téléphone en 2021.

Comment vaincre sa dépendance au smartphone ?

Peut-être lisez-vous cet article sur votre téléphone, aux toilettes, au volant, dans votre lit ou ailleurs. Il est possible de vous preniez conscience que vous êtes vous-même un peu trop accro à votre terminal mobile, et qu’il serait bien de l’être un peu moins.

Pour vous y aider, nous ne pouvons que vous recommander la lecture du témoignage de Silent_Jay, publié il y a peu dans nos colonnes : il y explique comment il a réussi à se sortir seul de son addiction au smartphone. Vous pourriez y trouver des éléments de réponse. Sachez qu’il existe également des médecins addictologues qui peuvent vous donner des conseils sur le sujet, et vous aider en profondeur pour décrocher. N’hésitez pas à en parler autour de vous !