Vous voyez Civilization ? Vous voyez Age of Empire ? Mélangez les deux dans un sablier, retournez, et le résultat est là. Grosso modo, c’est donc un jeu de stratégie, de tactique et de gestion, qui se déroule sobrement sur l’univers désertique de Dune. Alors, après quelques temps passés sur l’early access du jeu, on va debriefer tout ça, histoire que vous puissiez savoir comment se porte le projet et surtout s’il s’agit d’un jeu “pour vous”.

Un jeu sur le désert, mission impossible ?

Dès l’annonce, Dune Spice Wars nous avait emballé, certes, mais avait aussi soulevé pas mal de questions. Comment faire un jeu de type “4X” dans le désert hostile d’Arrakis ? Il faut dire que les 4X mettent en avant des interactions fortes entre différents peuples qui s’affrontent sur une partie. Peuples parmi lesquels on retrouve le ou les différents joueurs humains au milieu d’IA. Ces différentes factions doivent coopérer, commercer, se trahir, ériger des lois, contrôler, s’affronter et s’étendre le plus possible, jusqu’à ce qu’une victoire soit prononcée. C’est un principe que l’on retrouve sur les jeux du genre, Civilization, Humankind, , Endless Space et compagnie.

Faire fonctionner toutes ces interactions dans un désert peuplé de vers géants, ça semble difficile. Pourtant, les équipes bordelaises de Shiro Games, ont réussi ce tour de force grâce à leur vision si particulière du genre. Si vous avez eu le plaisir d’essayer leur précédent jeu “Northgard”, vous savez qu’ils ont tendance à marier le 4X au jeu de stratégie. De cette manière, on gère toujours autant de choses, mais l’on est en plus plongé dans une bataille en temps réel. L’angle emprunté est alors très “tactique”. Le game design met donc l’emphase sur la production militaire et l’expansion de notre empire : sur les combats et la prise de territoire. Mais attention, il faudra tout de même veiller à l’approvisionnement en ressources, à leur exploitation et au développement des territoires conquis…

Dune Spice Wars est donc avant tout un jeu de guerre et de pouvoir, sous-couché d’une gestion de chaque instant. On doit y conquérir différentes parcelles d’Arrakis, en manipulant les populations locales et en tirant profit des différents avantages qui caractérisent les factions, diamétralement opposées. Ainsi, la célèbre maison des Atréides est juste et plutôt pacifique, tandis que celle des Harkonnen est remplie de dirigeants tyranniques et belliqueux. A côté de ces deux maisons principales, on retrouve les Contrebandiers, de fins commerçants, et les Freemen, des combattants autochtones qui ont le nombre et la surprise de leur côté. Ah, et ils peuvent évidemment se déplacer en “ver des sables” mais malheureusement, cela n’a pas grand chose d’impressionnant pour l’instant.

L’Early Access avant l’oasis ?

Les bordelais de Shiro Games le précisent dans leur page Steam : le jeu sera en early access pendant 9 à 12 mois, histoire d’enrichir les modes de jeu, rajouter une campagne, du multijoueurs mais aussi parfaire l’équilibrage. Mais l’équipe est formelle : le cœur du jeu est là. Des fonctionnalités seront rajoutées, d’autres seront réajustées et l’on peut d’ores et déjà apprécier la formule, sans qu’elle ne soit foncièrement incomplète ou déséquilibrée.

Force est de constater que les joueurs sont déjà satisfaits de la copie présentée, comme l’attestent les notes du jeu sur Steam. Au moment où nous écrivons ces lignes, 82% des 1795 évaluations sont positives, ce qui prouve en moins d’une semaine, que le lancement du jeu est une réussite. Et l’on comprend bien pourquoi. En quelques heures, on a pu découvrir des tonnes de systèmes de jeu, dont des intéractions avec les très hautes sphères, qui pilotent en douce le conflit, et influencent les politiques. Nous avons pu voir l’importance des lieutenants de nos dirigeants, que l’on peut placer à différents postes pour développer la faction sur des angles spécifiques. Nous avons pu perfectionner les arbres de talents qui structurent votre évolution durant la partie, et débloquer plus de structures à construire dans les villages que nous occupons, par la force ou par la paix, c’est à vous de voir.

Bref, autant de systèmes déjà connus, si vous êtes un tant soit peu féru de 4X mais qui, ici, emballés dans une esthétique Dune, dépaysent un maximum. On passera donc l’éponge sur les affrontements militaires encore un peu basiques, faute de tour par tour pour les rendre plus tactiques, et on oubliera aussi le petit manque de panache dans la réalisation. Tout le monde n’a pas les moyens de faire des tonnes d’animations et d'effets pour en mettre plein les mirettes aux joueurs. De toute façon, le spectacle n’est pas vraiment ce que les amateurs de 4X recherchent mais l’on aurait assurément pas dit “non” à un univers plus explosif, visuellement parlant…

Évidemment, quand on dit “Dune” on pense aux gigantesques temples camouflés derrière les tempêtes, on pense aux vers gigantesques qui rodent et attaquent à n’importe quel moment les troupes au sol et les collecteurs de la précieuse épice. Il faut bien l’avouer, pour l’instant, ce n’est pas le genre d’événements que nous à décroché la mâchoire sur Dune : Spice Wars… C’est un peu dommage. Reste à savoir s’il s’agit de points qui seront plus appuyés, à l’avenir, par le studio. En attendant, vous avez là un jeu complet et plaisant, qui sait être complexe tout en accompagnant toujours le joueur, notamment grâce à un sous-titrage de l’expérience, intégralement en français, c’est bon de le noter. Vous savez pour quoi vous signez avec Dune : Spice Wars en early access sur PC : vous vous engagez là dans un jeu au gameplay profond mais abordable, et à l’esthétique sobre mais efficace. A suivre, assurément.