Parfois, il y a des semaines qui commencent sur les chapeaux de roues. Effectivement, l’actualité a frappé fort, et ce, dès l’entame de la matinée avec une annonce à laquelle personne ne s’attendait. Entre stupéfaction et interrogation, l’accord entre Square Enix et Embracer a suscité de vives réactions. Parmi celles qui se répandent sur la toile, celle de l’ancien PDG de l’éditeur japonais ne fait pas dans la dentelle !
Sommaire
- Tomb Raider, Deus Ex… Un séisme à 300 millions de dollars
- Un accord qui divise les anciens dirigeants
Tomb Raider, Deus Ex… Un séisme à 300 millions de dollars
L’idylle entre Square Enix et Crystal Dynamics avait démarré fort. Grâce à leur collaboration, la licence Tomb Raider s’était offert une seconde vie très réussie en mars 2013. Depuis, les deux parties ont enchaîné les projets autour de la franchise, faisant perpétuer le succès de ce reboot à travers deux suites et deux spin-off. Sauf qu’il y a eu un couac, une erreur de parcours nommée Marvel’s Avengers. Souvent en renfort sur les productions occidentales de Square Enix, le studio Eidos Montréal avait mis de côté la licence Deus Ex — depuis la sortie de Mankind Divided en 2016 — pour se focaliser sur d’autres super-héros, à savoir Les Gardiens de la Galaxie, pour un résultat bien plus encourageant que celui de la bande d’Iron Man.
Toutefois, derrière cette façade en dents de scie, il semblait bel et bien y avoir de l’eau dans le gaz du côté de la branche occidentale de Square Enix. Une situation qui a poussé l’ogre Embracer — qui depuis quelque temps ingurgite les studios à tours de bras — a passé à l’offensive avec une offre. Malheureusement, le groupe suédois n’a pas encore un compte en banque suffisamment alimenté pour sortir de gros chèques comme l’ont fait dernièrement Microsoft, avec Activision, et Sony, avec Bungie. 300 millions, c’est finalement pour cette bouchée de pain que Square Enix laisse filer quelques-unes des illustres franchises qu’il détenait : un deal devant lequel beaucoup de sourcils se sont froncés, d’autant plus lorsque les futurs investissements de l’éditeur japonais ont été révélés dans un communiqué.
Un accord qui divise les anciens dirigeants
La somme n’est donc peut-être pas aussi gigantesque que ce que l’on a pu observer avec les récentes acquisitions, mais elle permet à Square Enix d’investir à droite à gauche. Parmi les sujets envisagés, on retrouve la blockchain, l’intelligence artificielle et le Cloud. On est donc loin des ambitions qu’avait l’éditeur japonais au moment de l’acquisition de Crystal Dynamics et d’Eidos Montréal en 2009. D’ailleurs, l’artisan derrière ce projet, à savoir l’ancien PDG Yoichi Wada, s’est notamment exprimé dans un message publié sur Facebook, et il n’est pas tendre sur la nouvelle stratégie de l’entreprise qu’il a quitté en 2013.
Yoichi Wada, ancien PDG de Square Enix qui a notamment été acteur de l'achat d'Eidos en 2009 réagit quant à l'annonce. (Traduction approx.)
— Finaland (@Finaland_) May 2, 2022
"C’est du gâchis je pense. Je n’arrive pas à le comprendre avec l’article mais quel est le véritable but derrière ça ?" pic.twitter.com/udB2tVKJre
Son investissement en Occident n’avait pas porté ses fruits autant qu’il l’espérait — les ventes jugées en demi-teinte de Tomb Raider et de Sleeping Dogs ont contribué à son départ —, mais le projet paraissait viable pour la société d’un point de vue financier. L’incompréhension de cette revente a donc vite laissé place à une amertume teintée de déception, si bien qu’il n’a pas hésité à évoquer un « gâchis ». Toujours selon lui, la volonté de réduire des frais cachés au sein de la société pourrait expliquer cette vente, mais il souligne qu’une baisse drastique de ces frais se doit d'être constatée pour que cette vente ait un sens.