Le 18 janvier dernier, Microsoft prend le monde entier par surprise en annonçant l'acquisition à venir d'Activision-Blizzard-King pour 68 milliards de dollars. La finalisation de la transaction n'aura pas lieu avant juin 2023, mais les autorités financières sont déjà très attentives.
En pleine tempête après les enquêtes dépeignant un environnement structurellement toxique, du harcèlement moral et des agressions sexuelles, Activision-Blizzard a ensuite dû faire face à une grève de six semaines, déclenchées par les membres de l'équipe d'assurance qualité de Raven Software (Call of Duty : Warzone) et aux envies de syndicalisation des salariés. C'est donc dans une période troublée que Microsoft a aperçu l'opportunité de rachat, qui permettrait d'éventuellement remettre Activision-Blizzard-King sur de bons rails tout en mettant la mains sur d'iconiques licences.
Du délit d'initié chez Activision-Blizzard ?
L'annonce de cette acquisition a provoqué de grosses réactions en Bourse, à commencer par un énorme bond de l'action de l'éditeur, qui a tout simplement doublé. En raison de l'ampleur de ce rachat à venir, les autorités financières examinent minutieusement toutes les opérations réalisée en amont, et l'une d'elle a motivé l'ouverture d'une enquête. En effet, trois actionnaires sont désormais suspectés de délit d'initié. Le 14 janvier, soit quatre jours avant l'annonce publique, Barry Diller, David Geffen et Alexander von Furstenberg ont acheté pour 108 millions de dollars d'actions auprès de JPMorgan.
L'annonce du rachat ayant fait bondir l'action, les trois hommes auraient empoché plus de 60 millions de dollars supplémentaires. Il pourrait s'agir d'un coup de chance énorme, mais le timing, parfait, ainsi que les liens qu'entretien l'un des trois actionnaires avec Bobby Kotick intrigue la Securities and Exchange Commission, qui désire en savoir plus. En effet, Barry Diller serait un ami de longue date de Bobby Kotick, PDG d'Activision-Blizzard, et aurait potentiellement pu être au courant de l'annonce à venir. Pour le moment, la présomption d'innonce règne, et l'enquête servira à faire toute la lumière sur les motivations réelles et le contexte dans lequel l'achat des action s'est produit.