Il y a cinq ans jour pour jour sortait la Switch. La console nomade de Nintendo, troisième plus grand succès du constructeur, était accompagnée à l'époque de l'un des plus grands succès critiques de l'Histoire du jeu vidéo : The Legend of Zelda : Breath of The Wild. La dernière aventure de Link nous embarque dans un monde ouvert poétique et enivrant qui a complètement redistribué les cartes du genre. Retour sur une formule hors du commun.
Sommaire
- Une véritable révolution pour le monde ouvert
- Un héritage encore palpable
Une véritable révolution pour le monde ouvert
À l’origine, The Legend of Zelda : Breath of the Wild est un jeu pensé pour la Wii U. Lancé fin 2010, le projet prend doucement la forme d’un monde ouvert, un choix motivé à la fois par la volonté de redéfinir les conventions de la licence et d’effectuer un retour aux sources en plaçant de nouveau l’exploration au cœur de l’expérience. Et si à l’époque les mondes ouverts commencent à véritablement émerger avec l’avènement de titres comme Skyrim, Zelda, de par sa renommée et son histoire, se doit d’apporter sa pierre à l’édifice. Mais plutôt que de simplement offrir à Link une immense arène de jeu dans laquelle il faut suivre des objectifs accompagnés de marqueurs qui rendent le tout dirigiste, l’ambition des équipes de développement est de proposer un monde ouvert avec une véritable cohérence dans ses interactions : le monde ouvert pensé comme une fin en soi.
À la sortie du titre en 2017, les critiques sont unanimes : Breath of The Wild est un chef-d'œuvre. Il rejoint le groupe très fermé des titres à atteindre le score Metacritic de 97 (tandis qu’il reçoit la note maximale sur JV, une prouesse). La combinaison du Level Design qui encourage à merveille l’exploration, le sentiment d’évasion et de liberté renforcé par l’absence de réel HUD et enfin le gameplay à la fois exigeant lors des combats et complètement permissifs dans l’interactivité et l’évolutivité des éléments in-game forment ensemble un tout cohérent, et surtout diablement jouissif. Cette formule a complètement bouleversé la face de l’open-world contemporain, à tel point qu'aujourd'hui de nombreuses productions font directement référence à Breath of The Wild.
Un héritage encore palpable
La véritable force de Breath of The Wild réside dans sa capacité à renouveler constamment l'intérêt du joueur au détour d'un environnement, d'une rencontre ou d'un affrontement, et à offrir des éléments in-game au service de sa créativité. Ce n'est pas anodin si régulièrement des joueurs et des joueuses découvrent encore des fonctionnalités permises par le moteur physique de BOTW. Mais plus que des qualités de Game Design, Breath of The Wild représente surtout une véritable philosophie d'un monde ouvert sans concession, cohérent, avec peu de balises ou de directives pour progresser.
Si cette formule apparaît plus ou moins explicitement au sein de productions sorties ces cinq dernières années, les deux derniers représentants en date sont sans doute Horizon : Forbidden West et Elden Ring. Le premier, qui reste assez dirigiste évidemment, offre beaucoup plus d'interactions et de cohérence avec son environnement que son premier opus, publié quelques jours seulement avant Breath of The Wild. Aloy profite de toute une panoplie d'outils et de compétences lui permettant de tirer pleinement partie des différentes zones à découvrir, tandis que cesdites zones regorgent de ressources utiles à la confection et à la progression.
De son côté, Elden Ring propose une expérience aussi libertaire qu'exigeante. Le jeu, complètement en adéquation avec sa conception singulière de la difficulté et de l'implication du joueur, n'entrave quasiment aucunement le parcours de ce dernier. Cette liberté s'accorde néanmoins au détriment d'une certaine narration claire et directe. Elden Ring encourage (ou force) à parcourir chaque recoin de son monde, à partir en quête d'équipements, de sorts et de compétences permettant de venir à bout d'un Boss croisé au détour d'une grotte, d'un château. D'une façon similaire à Breath of The Wild, Elden Ring laisse une liberté quasiment totale dans son approche de l'exploration.
Si Horizon et Elden Ring sont les deux représentants les plus récents de cet héritage, il était évidemment possible de citer Ghost of Tsushima, Death Stranding, les derniers Assassin’s Creed depuis Origins, Immortals Fenyx Rising ou encore Genshin Impact et plusieurs jeux indépendants comme A Short Hike ou Sky : Children of the Light. Si Breath of The Wild a définitivement laissé son empreinte sur le genre de l’open-world, il nous tarde désormais de découvrir ce que Nintendo peut bien nous réserver avec sa suite, encore très secrète.