Bien que l'on soit le 25 février et qu'Elden Ring laisse une majeure partie des joueurs bouche-bée grâce à sa réalisation, ce n'est pas du dernier jeu de FromSoftware dont il est question ici mais de Martha is Dead. Développé par LKA et édité par Wired Production, le thriller psychologique défraie la chronique depuis une dizaine de jours. On revient en trois points sur tout ce qu'il y a à savoir sur cette affaire.

Martha is Dead : un jeu aux scènes très perturbantes

Tout d'abord, il est de bon ton de rappeler ce qu'est le jeu Martha is Dead. Il prend place en 1944 en Toscane, en plein dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale. Alors qu'elle prend des photos d'un lac, la fille d'un soldat haut gradé nazi découvre le corps, flottant et sans vie, de sa sœur jumelle. Giula va alors tenter d'expliquer les causes du décès. S'en suit alors une enquête qui frôle avec le surnaturel et dont les frontières entre réalité historique et paranormal sont brouillées. Le tout emballé dans une touche de gore, pour déstabiliser les fans.

Une touche nécessaire pour Luca Dalco, le directeur artistique de Martha is Dead. Il y a quelques semaines, il indique qu'il "aime l'horreur lorsqu'elle essaie de faire autre chose qu'effrayer avec des visions et des sons". Et de manière générale, il faut reconnaître que le titre effraie. Mutilation de visage, maltraitance de ses propres enfants... Martha is Dead regorge de situations plus perturbantes les unes que les autres, celles citées ici n'étant pas les pires : les développeurs veulent déranger le joueur en lui imposant des situations insoutenables et glauques que beaucoup pourraient ne pas assumer. C'est d'ailleurs ce qui évoqué par Tiraxa dans nos colonnes lors de son test :

Martha is Dead vous force à commettre l'impensable dans des sphères très intimes et provoque des séquences sincèrement bouleversantes. Après six heures à baigner dans un océan d’abominations qui servent indéniablement au propos, difficile d’achever l’expérience sans être profondément perturbé par nos méfaits.

Martha is Dead censurée par Sony, une décision injustifiée

Un jeu bouleversant, traumatisant, dont ne s'est jamais caché Wired Production. L'éditeur a depuis toujours indiqué que Martha is Dead ne convenait pas à tout le monde. Lors de notre aperçu du titre à la fin janvier, les premières images affichées à l'écran sont des messages d'informations : Wired Production alerte sur les scènes contenant du sang humain, des démembrements, de la nudité ou encore de la mutilation. Malgré ces nombreuses alertes qui visent à écarter les publics les plus sensibles, le jeu est pourtant censuré sur PlayStation dix jours avant sa sortie. C'est Wired Production, toujours, qui prend la parole à ce sujet :

C'est avec regret que nous avons dû modifier l'expérience sur les versions PS4 et PS5, certains éléments n'étant plus jouables. Après plus de quatre ans de passion et de travail acharné, LKA a besoin de temps supplémentaire pour effectuer ces changements non planifiés.

Les développeurs de LKA doivent donc retravailler leur jeu pour satisfaire les exigences de PlayStation et doivent repousser la sortie de la version physique du jeu. Et la décision prise par Sony fait débat : pourquoi demander une version censurée alors que les équipes de Martha is Dead ont prévenu maintes et maintes fois que le jeu n'était pas adapté à tout le monde ? Une initiative qui interroge d'autant plus que le jeu, sorti également sur PC et consoles Xbox, n'a pas fait l'objet d'une telle sanction. C'est donc Sony qui est blâmé pour une censure qu'une majorité de joueurs ne comprend pas. D'autres solutions auraient pu être apportées, comme la possibilité de censurer les scènes dérangeantes : c'est déjà le cas sur la mouture PC (pour une scène seule, mais l'option s'entend). Une décision d'autant plus incompréhensible que le constructeur n'a toujours pas justifié sa décision.

Martha is Dead n'est pas un coup d'essai

Si Martha is Dead tranche, au sens propre comme au figuré, ce n'est pas un coup d'essai pour les développeurs de LKA. Il y a six ans quasiment jour pour jour, ils sortent le jeu vidéo The Town of Light. Toujours situé en Toscane, le titre reprend l'histoire de l'asile Volterra. Un asile dédié à l'accueil des malades mais qui fut fermé dans les années 70 pour ses pratiques jugées "trop cruelles" : patients maltraités, placés dans le coma ou dans des réservoirs à glace... C'est sur cet endroit que se base The Town of Light. Le joueur y incarne Renée, une jeune femme de 16 ans en 1938 qui s'apprête à déterrer son passé en retournant dans l'institut et qui sera témoin d'événements ignobles.

Déjà à l'époque, Luca Dalco met en avant "l'aventure psychologique" proposée par son œuvre plus que le côté horrifique. Une idéologie qu'il a gardée à la suite de ses visionnages de nombreux films d'horreurs "très loin des standards hollywoodiens". Selon lui, un nouveau sous-genre prometteur en ce qui concerne les films d'horreur est en train d'être créé, et il espère que cela se produira également dans les jeux vidéo. En tout cas, une chose est sûre : les jeux développés par LKA sont bien loin des standards actuels du jeu vidéo.

Martha is Dead est disponible depuis le 24 février sur PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series. Le précédent titre des développeurs de LKA, The Town of Light, est sorti le 26 février 2016 sur PC. Il est ensuite paru sur PS4, Xbox One et Nintendo Switch.

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