Les mots peuvent sembler durs, mais réels : la FIFA et Electronic Arts ne semblent plus tellement bien s’entendre. Au point que les jeux pourraient bien être renommés prochainement, ce qui donnerait aussi lieu à de réelles nouveautés de contenu.
FIFAF La Rage
Il y a quelques mois, il était supposé sérieusement que les jeux FIFA pourraient ne plus s’appeler ainsi : le partenariat entre la Fédération Internationale de Football Association et Electronic Arts aurait bien des chances de ne pas être renouvelé, après pourtant des décennies d’activité. L’accord, qui fonctionne par tranche de dix ans, expirera effectivement fin 2022 après la Coupe du Monde du Qatar : l’occasion pour EA de bâtir un nouveau futur. Ou tout du moins, visiblement.
C’est en tout cas ce que laissent penser les récentes déclarations d’Andrew Wilson, le PDG de l’éditeur américain, relayées par nos confrères de VGC. Selon lui, “la FIFA aurait plus de sens en tant que jeu vidéo qu’en tant qu’instance dirigeante du football”. Bien loin l’idée, selon lui, d’être prétentieux pour autant :
Nous ne tenons pas cela pour acquis et nous essayons de ne pas être arrogants. Nous avons travaillé très dur pour essayer de faire comprendre à la FIFA ce dont nous avons besoin pour l'avenir.
En gros, ce que nous obtenons de la FIFA dans une année sans Coupe du Monde, ce sont les quatre lettres sur le devant de la boîte, dans un monde où la plupart des gens ne voient même plus la boîte parce qu'ils achètent le jeu en dématérialisé.
Outch. La FIFA n’aurait-elle donc plus d’impact sur le marketing ? Et sur le contenu, alors ?
Dans une année de Coupe du Monde, nous avons évidemment accès à celle-ci, mais dans le contexte plus large du football mondial sur un rythme annuel, la Coupe du Monde est importante… mais ce n'est pas la plus importante. Nous avons 300 autres licences qui nous donnent le contenu avec lequel nos joueurs interagissent le plus et le plus profondément.
Sans la FIFA, une plus grande créativité permise ?
Andrew Wilson n’a pas décidé de mâcher ses mots : au contraire, il semble prévenir que du changement aura bel et bien lieu. Pour ce faire, il explique en quoi la FIFA n’est pas si importante ; encore pire, en quoi elle peut faire barrage aux idées d’Electronic Arts.
Nous regardons vers l'avenir, nous voulons développer la franchise et, de façon assez ironique, la licence FIFA est en fait un obstacle à tout ça.
Car au-delà de l’accès à des événements officiels comme la Coupe du Monde, Wilson précise que la FIFA comporte hélas son lot de restrictions. Par exemple, toutes celles sur les marques pouvant être incluses dans les jeux vidéo, la Fédération étant en partenariat avec Adidas ; de même, l’organisation met un veto sur les modes de jeu souhaités ou imaginés par les développeurs.
Nos joueurs nous réclament plus de modes de jeu, des choses différentes au-delà du 11 contre 11 et des différents types de gameplay. Je vous avoue que c’est un véritable combat pour que la FIFA valide certaines choses que nous voulons faire, car ils disent que notre licence ne couvre que certaines catégories.
À en croire Andrew Wilson, une fois libéré de la FIFA, EA pourrait alors s’atteler à une meilleure créativité et mieux rafraîchir l’expérience. D’ailleurs, il affirme avoir fait part de ses inquiétudes au président de la FIFA Gianni Infantino, sans la certitude de pouvoir trouver un nouvel accord qui conviendrait aux deux parties.