C’est un débat qui revient forcément à l’approche d’un nouveau jeu de FromSoftware : celui de la difficulté. Forcément, Elden Ring, dernier bébé de l’équipe japonaise, n’y a pas échappé, mais pour une raison un peu différente. Cette fois, les développeurs ont indiqué dès le départ vouloir faire du projet quelque chose de plus accessible. Alors, plus accessible ou plus facile ? Est-ce que l'exigence est là ?
À chaque nouveau jeu de FromSoftware, c’est la même rengaine. Des notes dithyrambiques - d’ailleurs tout à fait méritées - et un débat qui revient, celui de la difficulté. Pour Elden Ring, c’est encore pareil. Le dernier projet du studio japonais fait l’objet d’un véritable plébiscite de la part de la presse (18/20 dans nos colonnes, 97/100 sur Metacritic) et le sujet du niveau du challenge est de retour sur la table. Mais cette fois, c’est un peu différent. Hidetaka Miyrazaki, directeur du titre et président star de l’entreprise, avait annoncé dès le départ quelques changements du côté de l’accessibilité. “Je pense que le niveau de difficulté ne sera pas aussi élevé que les jeux que vous mentionnez (ndlr - Sekiro, Bloodborne)” affirmait-il ainsi au média Famitsu, en milieu d’année dernière. Une difficulté pas aussi élevée oui, mais dans quel sens ? On vous explique.
Difficile mais différent
Commençons déjà par dissiper quelques doutes. Elden Ring est difficile, ou plutôt exigeant, comme le veut la tradition du studio FromSoftware. La quasi-totalité des boss obligatoires et majeurs vous donneront pas mal de fil à retordre, et les gros ennemis optionnels sont loin d’être en reste (même s’ils sont logiquement plus abordables). Le tout avec un niveau de challenge qui deviendra de plus en plus présent jusqu’à la fin de l’aventure, où de sérieux défis vous attendent. Tradition oblige, ce ne sera pas forcément votre level ou votre équipement qui sera décisif mais l’apprentissage des mouvements ennemis, mais également votre résistance face à la pression. C’est souvent dans les derniers instants que les erreurs fatales se produisent, à l’instant délicat d’achever un boss. Dans tous les cas, le sentiment d’accomplissement est bel et bien présent.
Toutefois, Elden Ring change effectivement pas mal de choses qui rendent le jeu plus abordable et accessible. La structure même du titre, en monde ouvert, aide à passer outre les caps de difficulté. À l’inverse des autres jeux de FromSoftware, si jamais vous bloquez sur un boss, pas besoin de retourner dans les mêmes zones pour récolter de l’expérience, dénicher d’autres secrets. Dans Elden Ring, le monde ouvert vous tend les bras à tout moment, notamment grâce à un système de téléportation très souple. Il est en effet possible de voyager instantanément et à volonté entre chaque Site de Grâce activé (l’équivalent des feux de camp de Dark Souls). Dans les faits, si vous en avez marre de vous casser les dents sur un boss, vous pouvez vous rendre à des kilomètres pour reprendre l’exploration. Un voyage synonyme de montée en puissance.
Pouvoir d'être curieux
Quelque chose de très important et de très valorisant dans Elden Ring : tous les endroits qui sortent de l’ordinaire (camp, ruine, grotte, convoi) renferment 99% du temps une belle récompense, que ce soit une nouvelle arme voire un nouveau pouvoir. Le fait même d’explorer et de trouver des items inédits est pris en compte dans le dosage de la difficulté. Autrement dit, dans Elden Ring, vous ne pouvez pas faire tout le tour de l’énorme monde ouvert pour ensuite aborder les Donjons Legacy - là où sont les boss obligatoires - le plus simplement du monde. L’open world se débloque progressivement à mesure que vous venez à bout de ces donjons. C’est un très bon point : Elden Ring valorise l’exploration mais sans trahir son côté exigeant.
D’autres détails viennent également gommer la frustration - et donc quelque part la difficulté - habituelle des Souls dans Elden Ring. À commencer par les Effigies de Marika, de tout nouveaux checkpoints qui viennent s’ajouter aux Sîtes de Grâce. Des statues qui sont très présentes dans le monde ouvert, souvent juste à côté d’un boss ou d’un camp avec plein d'ennemis, et que le joueur n’a même pas besoin d’activer à la main. De quoi revenir presque automatiquement près du point en question, sans refaire la route pour s’y rendre. Un très bon point, et qui a le bon ton de ne pas être trop présent dans les Donjons Legacy, zones qui sont censées restituer l’expérience classique des Souls. Dans ces endroits, pas de soucis, le level design est toujours à base de couloirs tortueux avec des raccourcis. Avec Elden Ring, le studio FromSoftware réalise un travail d’équilibriste pour contenter un plus large public. Enfin, même les Esprits que le joueur peut invoquer font l’objet de restrictions et ne sont pas trop permissifs.