Depuis toujours, les différentes mythologies qui composent notre monde ont ce pouvoir attractif qui nous émerveille à la simple prononciation de certains héros légendaires, créatures fantastiques et récits épiques. Souvent figées sur des pages blanches, le jeu vidéo a été, tout comme le cinéma, l’un des moyens privilégiés pour donner vie à ces récits et légendes : petite sélection des mythologies qui ont influencé le jeu vidéo !
La mythologie Greco-romaine
Très tôt dans son histoire, le jeu vidéo n’a pas hésité à puiser dans l’une des mythologies les plus riches et, certainement, l’une de celles qui fascinent le plus : la mythologie greco-romaine. Dès 1988, le jeu vidéo Altered Beast se sert habilement des divinités grecques pour cadrer le défouloir de son beat’em all. Ressuscité par Zeus, notre héros a alors la lourde tâche de secourir la fille du roi de l’Olympe, Athéna. Au-delà du combo associant le genre de l’action à la mythologie greco-romaine — une brèche dans laquelle s’engouffrera allègrement la série God of War de Santa Monica et bien d’autres éditeurs dont Ubisoft (Assassin’s Creed Odyssey, Immortals Fenyx Rising) —, les jeux de gestion et de stratégie en temps réel y trouvent là un riche vivier au service de leur gameplay : Le Maître de l’Olympe : Zeus, Populous II, A Total War Saga : Troy, tous veulent nous transposer dans cet univers si particulier.
À côté de ça, la mythologie servira, également, à des jeux qui ne cachent pas leurs influences : Rise of the Argonauts (l’histoire de Jason et de la toison d’or), Titan Quest ou encore Gods ; tandis que d’autres en propose une relecture : Theseus, qui revient en VR sur le mythe de Thésée et du Minotaure, ou NyxQuest : Kindred Spirits, qui, lui, propose de revivre différemment le mythe d’Icare. Derrière cette mythologie maintes fois rebattue, le jeu vidéo a connu des projets originaux comme Apotheon, où l’on évolue dans des environnements inspirés des céramiques de la Grèce Antique, ou de véritables vents de fraîcheur, à l’image de Hades du studio Supergiant Games, une production acclamée par la critique et les joueurs. Plus en retrait, les mythes romains ont trouvé leur voie de prédilection dans la stratégie (Rome : Total War, Caesar II, The Settlers II) mais ne sont pas contre une bonne dose d’action bien sanglante de temps à autre (Gladius, Shadow of Rome, Ryse : Son of Rome).
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La mythologie Egyptienne
En lisant les lignes précédentes, vous l’aurez compris, les mythologies sont l’une des bases de travail préférées d’un bon nombre de studios de développement qui se sont spécialisés dans le genre de la stratégie (Ensemble Studios, avec Age of Mythology qui nous propose de revivre, l’espace de quelques instants, l’ambiance de la mythologie égyptienne), mais également dans le genre de la gestion/du city-builder (Impressions Games et Sierra Entertainment avec Pharaon, dans lequel vous devez bâtir une cité en plein cœur de l’Egypte Antique, ou encore La Reine du Nil : Cléopâtre qui nous transpose à la place de la mythique reine d’Egypte qui veut faire de son peuple le plus grand de tous les peuples). Dans le genre « plongée au coeur des légendes égyptiennes », la fin des années 90 et les années 2000 ont été bercées par la série de point’n click Ânkh (frappé bêtement par une malédiction, Assil, fils d’architecte, doit demander l’aide du Pharaon pour lever le mauvais sort que lui a lancé la Momie du Roi Scarabée), la franchise de jeux d’aventure Égypte (qui mêle escapades historiques et évènements propices à des enquêtes et recherches mystérieuses) ou encore le jeu d’action-aventure Sphinx et la malédiction de la momie.
Mais n’allez pas croire que la mythologie égyptienne n’est pas capable de nous faire vivre des périples plus mouvementés : inspiré par le succès de Doom ou encore de Wolfenstein, le jeu Exhumed, qui s’offre actuellement une résurrection après avoir passé de nombreuses années dans un sarcophage bien scellé, nous emmenait, dans une succession de niveaux, abattre des vagues de monstres et d’ennemis sur fond d’environnements de l’Égypte ancienne. Le dernier exemple le plus récent, c’est bien entendu Ubisoft, un studio friand de récits historiques, qui nous proposait de revenir aux origines même des Assassins en compagnie de Bayek dans Assassin’s Creed : Origins afin de vivre sa quête emplie de vengeance et son périple pour défaire l’Ordre des Anciens en chassant chacun de ses membres. Certes un peu moins représentée que la mythologie greco-romaine, les légendes égyptiennes n’ont pas à rougir et ont un potentiel qui ne demande qu’à être réveillé.
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La mythologie Celte
À l’image des mythologies précédemment citées, celle-ci n’échappe pas à la tradition des jeux de stratégie et de gestion avec sa présence au sein du titre Age of Mythology ou encore dans le jeu PC Arcanes où la mythologie celtique est représentée dans le royaume d’Avalon. Mais, comme les autres, son univers s’étend sur bien d’autres types de production. Par exemple, dans Dark Age of Camelot, l’un des trois royaumes est basé sur le folklore celte. D’ailleurs, en parlant de folklore, les récits et légendes de cette mythologie sont repris comme thématiques de l’action-RPG Folklore, sorti en 2007 sur PS3, puisqu’il nous emmène aux côtés d’Ellen et de Keats au beau milieu de la petite ville irlandaise de Doolin qui s’apprête à célébrer la fête religieuse de Samhain. Toutefois, le périple ne se déroulera pas uniquement dans le monde réel, mais également au sein du Neitherworld, le monde des morts.
S’il n’exploite pas pleinement le sujet de la mythologie celte, Gods Will Fall s’en sert comme prétexte pour son gameplay, à savoir enchaîner les dix donjons et botter les fesses des Dieux qui ont, depuis trop longtemps, régné sur l’Humanité : une ligne directrice qui rappelle la frénésie de Kratos dans God of War III. À contrario, les deux suivants s’immergent totalement dans les légendes celtiques : on parle d’Helvetii et de Clan O’Conall and the Crown of the Stag. Dans Helvetii, le joueur aide le jeune Divico a comprendre pourquoi l’étrange pacte qu’il a signé pour protéger ses terres s’est transformé en une malédiction déclenchant la propagation d’une terrible moisissure dans ses contrées celtes. Clan O’Conall, lui, nous met au commandes d’une fratrie de frères et soeurs qui se lancent à corps perdu dans une quête ardue afin de sauver leur père, mais aussi leur royaume et le pouvoir de la couronne du cerf, des griffes de la mère des démons, Caoranach.
Pour finir, et on continuera de le voir un peu plus loin, il y a une licence qui n’hésite pas à faire quelques clins d’œil à la mythologie par le biais de son bestiaire et ses invocations, à savoir Final Fantasy. Pour donner un exemple rapidement, l’une des invocations les plus iconiques de Final Fantasy VII est, sans conteste, celle des Chevaliers de la Table Ronde qui s’inspire du mythe arthurien.
La mythologie Nordique
Voilà l’une des mythologies qui s’est taillée une place de choix au sein du paysage vidéoludique ! En termes de grosses productions et triple A, la mythologie nordique crève l’écran ces dernières années grâce à des jeux comme le reboot de God of War — dont la suite Ragnarök est attendue pour cette année — qui envoyait Kratos taquiner les dieux d’Asgard en compagnie de son fils, Atreus. Habitué à explorer de nouveaux cadres, l’éditeur français Ubisoft nous a, lui aussi, offert sa vision de la mythologie nordique en nous plongeant au cœur de l’ère viking, voguant en compagnie d’Eivor sur notre drakkar entre les mythes et légendes de cette époque, avec Assassin’s Creed Valhalla (à noter qu’une nouvelle extension, l’Aube du Ragnarök, nous fait vivre une aventure inédite dans la peau du dieu Odin). Les récits nordiques n’ont d’ailleurs pas fini d’influencer le jeu vidéo puisque le prochain volet d’Hellblade, baptisé Senua’s Saga, entend bien repousser les limites du premier opus en matière d’immersion au sein de l’univers créé par le studio Ninja Theory. Dans Senua’s Sacrifice, le joueur était invité à suivre le périple de Senua, sur fond de blessures traumatiques et de folklore scandinave, à travers Helheim dans le but de libérer l’âme de son défunt compagnon.
Du côté de la scène indépendante, les créateurs apprécient tout particulièrement le vivier que représente la mythologie nordique : la trilogie The Banner Saga propose, derrière son aspect Tactiral-RPG, une histoire inspirée de la culture viking où humains et géants s’allient face à une nouvelle menace ; Röki, lui, retrace l’aventure de Tove, une vaillante jeune fille prête à tout pour sauver son frère Lars des griffes d’un monstre noir inspiré du folklore scandinave ; Jotun, un Souls-like qui envoie le joueur, sous les traits de la guerrière Thora, abattre les dieux les uns après l’autre tout en découvrant son histoire et les raisons de sa présence dans ces contrées inspirées de la mythologie nordique ; ou encore Praey for the Gods, une sorte de jeu à la Shadow of the Colossus sorti tout récemment.
Beaucoup de jeux n’hésitent donc pas à arborer fièrement dans leur titre le lien qui les unit à la mythologie : Valhalla Hills (vous devez gérer une petite communauté de vikings qui se font refuser l’accès au Valhalla), The Frostrune (vous parcourez une île dans les moindres recoins pour en comprendre ses secrets, sur fond de culture scandinave et de point’n click), Odin Sphere (un action-RPG 2D dans un univers mélangeant mythologie nordique et ambiance des oeuvres de Richard Wagner), Valkyrie Profile (un J-RPG où vous incarnez une Valkyrie, Lenneth, qui s’est vue confier une lourde mission par Odin, celle de rassembler de puissants guerriers pour éviter au Mal de prendre le dessus et d’entraîner le Ragnarök) ou encore Loki (un Diablo-like où vous déroulez le fil du destin de quatre personnages qui évolueront dans divers décors et mythologies, y compris celle du folklore nordique). L’attractivité de cette mythologie est indéniable et ce n’est pas l’immense succès de Valheim, il y a quelques mois, qui va nous contredire tant le jeu de Iron Gate Studios et Coffee Stain Studios, où l’on incarne un viking souhaitant obtenir sa place dans un univers « sandbox » (bac à sable) qui pousse à l’exploration et à la survie, s’est positionné comme un incontournable en 2021.
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Les mythologies Mésopotamiennes
Du côté du Moyen-Orient, si l’on ne tient pas compte de l’Egypte qui a été évoquée plus haut, on retrouve différents folklores qui se tiennent dans un mouchoir de poche, à savoir la partie basse de la Mésopotamie : perse, sumérien et akkadien. Lorsque l’on évoque une région comme le Moyen-Orient, une grande licence de jeux vidéo nous vient rapidement à l’esprit : Prince of Persia. Ce personnage aussi agile que ténébreux n’est jamais nommé dans les jeux, mais il s’inspire bel et bien du folklore perse et, plus précisément, du guerrier Rostam Dastan, lui-même inspiré d’un général perse du VIIème siècle répondant au nom de Rostam Farrokhzad. Néanmoins, ce n’est pas le seul combattant perse à s’offrir une représentation vidéoludique : en 2011, Garshasp, le héros de la mythologie iranienne, débarque dans un jeu vidéo qui s’inspire fortement de God of War et … de Prince of Persia ! D’ailleurs, l’Iran tente de plus en plus de valoriser son patrimoine culturel par le biais d’adaptations des mythes et légendes de son folklore : en 2007, une fondation nationale du jeu vidéo a même été mis en place dans ce but, mais aussi pour offrir une nouvelle vision de l’Orient dans les jeux vidéo.
Dans cette même région du globe, les mythes sumériens ont souvent inspirés le jeu vidéo : l’un des exemples les plus parlants reste le jeu Abzû qui ne cache pas ses liens avec l’océan souterrain du même nom. À travers le jeu de Giant Squid, on explore une galerie de niveaux aquatiques qui nous permettent d’en apprendre davantage sur la plongeuse que l’on incarne, et sur l’univers du soft. D’un point de vue « méta », il est possible d’y voir une certaine symbolique avec la divinité Enki, incarnée par la plongeuse, et le récit de la première tablette de l’Enuma Eish, retraçant la génèse du monde dans la mythologie babylonienne. De son côté, l’anthologie The Dark Pictures emprunte, elle aussi, aux mythes sumériens, en particulier avec l’épisode House of Ashes. La dernière création de Supermassive Games se sert de la légende du souverain Naram Sin et de la malédiction d’Akkad pour nous offrir une histoire qui fait froid dans le dos !
Les différentes mythologies de la partie basse de la Mésopotamie regorgent de figures qui ont largement contribué aux castings du jeu vidéo. Comme évoqué tout à l’heure, Final Fantasy pioche allègrement dans cette mythologie : des créatures comme Tiamat, Bahamut ou encore Apsu (dérivé d’Abzû) proviennent des légendes sumériennes. Cependant, la franchise de Square Enix ne s’est pas uniquement cantonnée aux créatures puisque le personnage de Gilgamesh tient son nom du souverain, et fils de la déesse Ninsun, qui a régné sur la mythique cité d’Uruk. Il est également associé au dieu des Enfers dans les légendes mésopotamiennes. Enfin, chez Blizzard, il y a une certaine divinité qui tient une place de choix dans la saga Diablo : Lilith. La mère des Néphalems apparaît dans le second volet, mais n’est que mentionnée dans le troisième épisode : toutefois, cela ne l’a pas empêchée de faire un retour magistral dans la dernière cinématique de Diablo IV ! Elle est d’ailleurs fortement liée à la mythologie autour de Gilgamesh puisqu’elle apparaît, pour la première fois, dans le poème sumérien « Gilgamesh aux Enfers ».
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La mythologie Japonaise
Un peu plus loin dans les contrées orientales, plusieurs mythologies ont, elles aussi, contribué à donner vie à de nombreuses productions vidéoludiques. Prenons d’abord le Japon. Parmi les grands représentants des mythes et légendes shintoïstes qui ont influencé le jeu vidéo, on retrouve le célèbre Okami dans lequel on contrôle la réincarnation de la déesse Amaterasu, sous les traits du loup blanc Shiranui, à travers un monde menacé par un démoniaque dragon à huit têtes, nommé Orochi. En matière de cosmogonie, les écrits du Kojiki ont eu une véritable importance dans la création de God Wars puisque ce tactical-RPG s’inspire de ce très ancien folklore pour donner vie à son univers et aux destinés de ses différents héros, malmenés par les dieux. Sorti en novembre 2020, Sakuna : Of Rice and Ruin reprend également cette idée d’offrir une relecture de la mythologie japonaise traditionnelle à travers l’aventure de Sakuna, déesse de la récolte, qui va devoir faire ses preuves pour espérer retrouver le faste de sa demeure céleste.
Outre les personnages mythiques, les créatures des légendes shintoïstes ont permis, à leur tour, de donner des idées à certains studios de développement : les Yokaï — des manifestations spirituelles du folklore japonais qui prennent différentes formes (démons, esprits, fantômes, …) — sont l’une des grandes bases du jeu Nioh (et de sa suite) puisqu’ils constituent l’ensemble du bestiaire que devra affronter, tout au long de ce Souls-like, le samouraï William Adams durant la fin de l’ère Sengoku. Dans un style moins sanglant et lorgnant plus vers l’anime, la série de jeux Yo-kai Watch met autant à l’honneur ces créatures dans une aventure qui rappelle la formule des jeux Pokémon. De son côté, si Ghost of Tsushima reste plus terre à terre en nous laissant évoluer dans des environnements inspirés du Japon féodal — une époque que l’on prenait le temps de détailler dans un précédent article —, à l’époque de Kamakura, son standalone, baptisé Legends, n’hésite pas à verser dans le fantastique en envoyant les joueurs affronter des vagues d’Oni, des créatures aux pouvoirs mystiques. Également à mi-chemin entre le japon féodal et le fantastique, la précédente création de FromSoftware, Sekiro : Shadows Die Twice, nous propose, elle aussi, des combats dantesques contre des créatures folkloriques.
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La mythologie Chinoise
La mythologie chinoise n’est pas en reste non plus lorsque l’on jette un œil aux jeux vidéo qu’elle a pu influencer. Au mitan des années 2005, le titre de Bioware, Jade Empire, a clairement puisé dans le folklore chinois pour construire son jeu de rôle faisant la part belle à l’action : le joueur pouvait sélectionner l’un des sept personnages, et ensuite choisir parmi l’une des deux voies (un choix manichéen correspondant à un côté clair et un côté obscur), pour mener à bien une quête fondamentale visant à rétablir l’équilibre naturel du monde, et ce en plein coeur de la Chine médiévale. Dans les légendes du folklore chinois, le fameux Roi Singe, personnage emblématique du récit Le Voyage en Occident (La Pérégrination vers l’Ouest, Xī Yóu Jì) représente l’exemple type des influences mythologiques dans le jeu vidéo : en 2019, le jeu Monkey King : Hero is Back reprenait le long-métrage du même nom pour en faire un jeu à part entière, mais, de son côté, Black Myth : Wukong entend bien faire les choses en grand.
Prévu pour une date encore inconnue, le jeu du studio chinois Game Science nous a laissé, à chacune de ses présentations, bouche bée et le périple qu’il compte nous proposer, où l’on croisera des créatures de la mythologie chinoise, devrait engendrer la même réaction ! Parmi les jeux déjà sortis, on peut, par exemple, citer deux exemples. D’un côté, l’éditeur Ubisoft, évoqué à plusieurs reprises dans cet article, puisqu’il s’est lui aussi intéressé à la culture chinoise par le biais d’un DLC (« Mythes de l’Empire Céleste ») à destination de son Zelda-like Immortals Fenyx Rising. De l’autre, les développeurs de GuiGu Studio ont opté, avec Tale of Immortal, pour une formule open-world et RPG dans laquelle vous donnez vie à un simple guerrier afin d’en faire un dieu immortel, dont la moralité fluctuera en fonction des choix moraux que vous réaliserez.
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La mythologie Indienne
Pour terminer avec les influences de la mythologie asiatique, il est intéressant de relever les apports des mythes et légendes de la culture hindoue et bouddhistes dans le jeu vidéo. Qui dit folklore ancien, dit divinités, et le titre de CyberConnect2, Asura’s Wrath, nous immerge totalement dans cet univers peu exploré en l’agrémentant de science-fiction. Dans les grandes lignes, Asura, l’un des huit Généraux Célestes du Shinkoku, sort vainqueur d’une immense bataille avant de subir une trahison amenant à son bannissement et à son exécution. Toutefois, Asura s’élèvera du Naraka (l’enfer, dans le folklore indien) pour assouvir sa vengeance, guidée par sa colère. Outre les références à certains lieux légendaires de la mythologie indienne, les références au sein du beat’em all fourmillent : personnages, mantras et autres termes lexicaux du folklore sont au rendez-vous. En parlant d’Asura et de Naraka, deux jeux se sont servis de cette base pour développer leur univers : le rogue-like Asura et le platformer Escape from Naraka. Dans le premier — qui était au départ un projet de game jam —, on explore la mythologie indienne tout en enchaînant diverses forteresses générées aléatoirement sur fond de hack’n slash et rogue-like. Espace from Naraka, lui, pioche dans les mythes balinais pour mettre au point une expérience infernale de plateformes où vous tentez, à travers un temple effrayant, de sauver votre dulcinée des griffes de la reine Leyak, une entité démoniaque.
Étonnamment, Naraka : Bladepoint, qui fait également référence dans son nom à l’enfer bouddhiste, puise davantage dans les légendes chinoises, preuve des points d’accroche entre les deux mythologies asiatiques. Il n’y a pas si longtemps, le folklore indien s’est trouvé un nouveau représentant, Raji : An Ancient Epic sorti en août 2020, grâce au studio Nodding Heads Games situé à Pune, en Inde. Dans ce jeu d’action-aventure, rempli d’énigmes, d’exploration et de combats de boss, on contrôle Raji, une jeune femme élue des Dieux qui doit, à la fois, sauver son petit-frère Golu et protéger le monde des humains de l’invasion démoniaque, dirigée par Mahabalasura, qui se répand dans l’Inde antique. Le patrimoine indien est de plus en plus mis à l’honneur et, parfois, certaines initiatives culturelles, telles que celles initiées par Arte, permettent de mettre en lumière ce folklore qui ne demande qu’à enchanter les joueurs : en 2020, après cinq années de conception, le jeu Sādhanā de l’enseignante Ana Maria de Jesus nous proposait une expérience atypique et originale autour d’un sujet peu exploité : la spiritualité.
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La mythologie Africaine
Clôturons cette sélection des différentes mythologies en nous intéressant aux récits et légendes extraites du folklore africain. Depuis maintenant quelques années, la culture africaine est de plus en plus valorisée au sein du jeu vidéo, notamment par le biais de jeunes développeurs enthousiastes à l’idée de partager et de faire briller leur patrimoine culturel. À titre d’exemple, le salon de la Paris Games Week met à l’honneur ces créations avec le stand Africa Corner. Mais rentrons dans le vif du sujet, dans un premier temps, avec le MMO The Wagadu Chronicles, passé par la case « financement participatif » en 2020. Le studio Twin Drums, épaulé dans sa démarche par le géant Riot Games, voulait casser les codes et proposer un monde à part des productions actuelles en se basant sur un univers mêlant le genre de la fantasy avec les mythes et le folklore africain. Le jeu reprenait, notamment, des éléments culturels bien spécifiques (totems, esprits, …) et un système de classes de personnages influencé par les différentes régions du continent.
Quelques années plus tôt, un autre titre surfait sur la vague de l’afro-fantasy, Aurion : l’Héritage des Kori-Odan. L’idée de Kiro’o Games était simple : proposer un action-RPG, sur fond de mythes et légendes traditionnels d’Afrique, nous narrant la quête de Zama et Erine, un couple royal, trahi par un membre de leur famille, qui décide d’explorer le continent à la recherche de nombreux alliés. Si l’envergure des projets est moindre, les studios Masseka Game, Leti Arts ou encore le développeur Serge Abraham Thaddée arborent fièrement l’héritage culturel africain avec des productions qui reprennent les histoires, les traditions ou encore les figures mythiques du folklore africain (respectivement, Kissoro Tribal Game, Ananse : The Origin et African Heroes).