C'était bien évidemment l'information à ne pas manquer hier : Microsoft a officialisé un accord avec Activision Blizzard pour les acheter. Un deal signé à 68 milliards de dollars qui soulève de nombreuses interrogations, dont celle de l'exclusivité des jeux.
Sommaire
- "Ne pas séparer les communautés"
- "Un rôle critique dans le développement des plateformes multiverses"
"Ne pas séparer les communautés"
Si le gros de la tempête est passé, de plus amples informations et analyses arrivent sur le sujet de l'acquisition géante réalisée par Microsoft. La firme de Redmond a annoncé hier avoir trouvé un accord (estimé à 68 milliards de dollars) pour mettre la main sur Activision Blizzard et ses licences. Dès lors, une question émerge : Microsoft va-t-il proposer les franchises fraîchement acquises comme exclusivités Xbox ? Dans un entretien accordé à Bloomberg, le CEO et PDG d'Xbox Gaming assure que ce n'est pas son ambition :
Je dirai juste aux joueurs d'Activision Blizzard qui jouent sur les consoles de Sony que ce n'est pas notre intention de séparer les communautés de leur support et nous restons engagés dans cette voie.
Cette déclaration se rapproche de celle en octobre 2020 peu après le rachat de Zennimax Medias (Bethesda) par Microsoft. Interrogé sur les licences qui pourraient devenir exclusivement jouables sur Xbox (Fallout, The Elder Scrolls...), Phil Spencer avait alors indiqué qu'il voulait que "plus de joueurs jouent à des jeux, et non moins". Des propos auxquels ils avaient ajouté les déclarations suivantes :
Quand je pense à l'endroit où les gens vont jouer et au nombre d'appareils que nous possédons, nous avons le xCloud, le PC, le Game Pass ainsi que notre base de console, que je n'ai pas à expédier ces jeux sur une autre plateforme que celles que nous supportons pour que ça fonctionne pour nous. Quoi que cela signifie.
"Un rôle critique dans le développement des plateformes multiverses"
Plus qu'une guerre de consoles, c'est une guerre de contenu que semble livrer Microsoft au monde entier. Et ses ambitions ont bien changé en trois ans. Peu intéressée par l'acquisition d'éditeurs à l'époque, Microsoft a quand même signé hier le plus gros accord de l'histoire vidéoludique. Ce deal, stratosphérique, devrait par ailleurs permettre à Microsoft d'atteindre d'autres frontières. Dans une lettre adressée aux employés, le PDG de Microsoft Satya Nadella déclare le rachat d'Activision Blizzard tout en justifiant sa décision :
Aujourd'hui, c'est (le jeu vidéo) la plus large et la plus croissante forme de divertissement. Au fur et à mesure de la fusion entre le monde physique et le monde numérique, il va jouer un rôle clef dans le développement de plateformes multiverses.
Difficile de dire s'il parle simplement de multiverse (univers parallèle au sein d'un même univers, comme le SpiderVerse par exemple) ou si "plateforme multiverse" fait référence aux metaverses : ces univers virtuels alternatifs à la réalite, nouvelle lubie des géants de la tech'. Epic Games (Fortnite), Roblox, Tencent et bien sûr Meta (Facebook) ont déjà affirmé leurs ambitions à ce sujet.
Source : Bloomberg