C'était l'information de l'année, à peine plus de deux semaines après qu'elle ait commencée : Microsoft a racheté Activision Blizzard dans un deal à 68 milliards de dollars, un accord jamais vu dans le monde du jeu vidéo. Une acquisition qui a délier beaucoup de langues, et notamment celles du syndicat des employés d'Activision Blizzard.
Sommaire
- Une acquisition qui ne "change rien"
- Bobby Kotick toujours en place, des souhaits en attente
Une acquisition qui ne "change rien"
Call of Duty, World of Warcraft, Spyro... Que vont devenir les licences d'Activision Blizzard une fois l'accord signé ? Quid de Bobby Kotick, PDG controversé au cœur de nombreuses accusations ces dernières semaines ? Quel avenir pour les studios tiers ? Suite au rachat d'Activision Blizzard par Microsoft acté hier, de nombreuses questions émergent et c'est tout à fait normal puisqu'il s'agit simplement de la plus grosse acquisition réalisée dans l'industrie vidéoludique. Même pour engloutir Linkedin, la firme de Redmond n'avait sorti "que" 25 milliards de dollars. Bref, l'avenir est incertain pour de nombreuses parties prenantes de cet accord... Mais pas pour tout le monde. C'est ce que semble déclarer ABetterABK, un syndicat de travailleurs d'Activision Blizzard King ayant vu le jour en juillet. C'est à la suite d'accusations de l'État de Californie concernant la culture toxique (discrimination, sexisme, agressions sexuelles) que le groupe a vu le jour et acte depuis dans le but de construire un "meilleur Activision Blizzard". Sur Twitter, le collectif a pris la parole et a réagi à l'acquisition de leur entreprise par Microsoft :
The news of Activision's acquisition by Microsoft is surprising, but does not change the goals of the ABK Worker's Alliance. (1/6)
— ABetterABK 💙 ABK Workers Alliance (@ABetterABK) January 18, 2022
Au travers de six tweets, ABetterABK déclare être surpris par ce rachat qui ne "modifie pas les ambitions du syndicat". Il souligne que "peu importe qui contrôle financièrement l'entreprise, le collectif continuera à vouloir mettre fin aux abus dans le jeu vidéo et qu'il continuera à se battre pour améliorer les conditions de travail de chaque salarié".
Bobby Kotick toujours en place, des souhaits en attente
Si le rachat d'Activision Blizzard a été acté hier et partagé par Phil Spencer sur le blog officiel d'Xbox, l'acquisition n'est pas encore faite. Bobby Kotick, le président et CEO d'Activision Blizzard, déclarait hier dans un communiqué que le deal était attendu d'ici juin 2023. Encore 18 mois d'attente lors desquels de nombreux détails seront réglés : il peut toujours être refusé par les instances judiciaires comme non-respect de la loi Antitrust, qui vise à empêcher la coalition de grands groupes ce qui bloquerait la concurrence.
Ce sont donc dix-huit mois durant lesquels Bobby Kotick, actuel PDG et CEO d'ABK, restera en place. Actuellement contesté pour ses choix et pour les accusations dont il fait l'objet (mise sous silence de comportements abusifs, menaces d'employés et rétention d'informations quant au nombre de licencements effectués), Kotick pourrait néamoins partir lorsque la poignée de main sera serrée en 2023. C'est le Wall Street Journal qui l'indique, malgré le flou des déclarations survenues hier. En attendant, il aura à faire : selon ABK Workers, les négociations suite aux licenciements arrivés chez Raven Software (Warzone) n'ont toujours pas été lancées, tandis que 3 des 4 exigences formulées par le collectif afin d'améliorer la condition des femmes salariées n'ont pas été satisfaites.