L’année 2022 vient tout juste de débuter, et pourtant, un séisme sans précédent vient d’ébranler l’industrie du jeu vidéo tout entière. Microsoft s’est offert rien de moins que Activision-Blizzard pour la bagatelle de 68,7 milliards de dollars. Après Bethesda Softworks, c’est au tour d’un autre acteur historique de tomber dans l’escarcelle de la firme américaine et avec elle de nombreuses IPs. Suite à ce rachat, quelles franchises majeures possède désormais Microsoft ? Deviendront-elles à terme des exclusivités ? La rédaction de JV tente de répondre à ces épineuses questions.
Sommaire
- Les Xbox Game Studios
- Bethesda Softworks, un pilier nord-américain
- Activision-Blizzard, Top 1 des 3rd Party occidentaux
- Des exclusivités à prévoir ?
Les Xbox Game Studios
Microsoft n’a pas attendu 2022 pour mettre en application sa stratégie d’expansion sur le marché du jeu vidéo. En 1994, la firme de Redmond fonde les Microsoft Game Studios qui deviendront quelques années plus tard les Xbox Game Studios. Cette entité prend de plus en plus d’ampleur, développe ses propres jeux, et intègre les nombreux rachats effectués par la multinationale américaine. Tout s’accélère en 2018 avec l’acquisition de studios réputés dont Ninja Theory, Playground Games, Undead Labs, Compulsion Games ou encore Obsidian Entertainment ainsi que la création de The Initiative dont l’objectif est d’imaginer le triple A de demain.
Entre temps, les désormais Xbox Game Studios ne chôment pas, et lancent sur le marché de nombreuses licences qui font les beaux jours des machines frappées du X de Xbox, mais aussi des PC. Nous retrouvons dans le portefeuille de Microsoft des IPs historiques de la marque telles que Age of Empires, Fable, Flight Simulator, Forza, Gears (of War), Halo, Sea of Thieves ou encore State of Decay. A cette liste viennent s’ajouter toutes celles acquises par la division gaming parmi lesquelles Hellblade, Minecraft, Perfect Dark, Psychonauts, The Outer Worlds, etc…sans oublier certaines sagas en pause (Conker, Lost Odyssey). La liste est sans fin…ou presque.
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Bande-annonce de Senua's Saga : Hellblade II
Bethesda Softworks, un pilier nord-américain
La société fondée par Bill Gates poursuit sur sa lancée courant 2019-2020, puis frappe fort en mars 2021 en mettant la main sur ZeniMax Media, la société mère de Bethesda Softworks, pour 7,5 milliards de dollars. Le calcul est alors très simple. L’acquisition de la société américaine donne à Microsoft les clés de son marché domestique pour ce qui est des loisirs vidéoludiques. En effet, les franchises de Bethesda sont parmi les plus appréciées en Amérique du Nord, mais aussi en occident au sens large.
Microsoft ne s’est pas trompé en s’accaparant les forces de production ainsi que les sagas de cet éditeur historique dont la création remonte à 1986. En termes de studios, la société basée à Rockville affiche plusieurs spécimens de premier plan dont Arkane Studios, id Software, MachineGames, Roundhouse Studios, Tango Gameworks - qui n’est nul autre que la structure montée par Shinji Mikami (Dino Crisis, Resident Evil) - et pour finir les équipes internes des Bethesda Game Studios et ZeniMax Online Studios.
Ce parterre de talents s’affaire sur certaines des franchises emblématiques, des sagas qui existent depuis plus de 20 ans et qui ont marqué chacune à leur manière la jeune Histoire du jeu vidéo. Bethesda Softworks, pour ce qui est des IPs, n’a pas à rougir face à Microsoft, Sony et Nintendo. La société nord-américaine peut compter dans ses rangs sur Dishonored, Doom, Fallout, Prey, Quake, The Elder Scrolls, The Evil Within et Wolfenstein pour attirer les joueurs auxquelles il faut ajouter les projets Ghostwire Tokyo, Redfall et surtout Starfield.
Bande-annonce de Ghostwire Tokyo
Activision-Blizzard, Top 1 des 3rd Party occidentaux
Activision-Blizzard naît en 2007 de la fusion d’Activision et de Vivendi Games, autrefois actionnaire majoritaire de Blizzard Entertainment. 6 ans plus tard, Vivendi cède la majorité de ses actions faisant ainsi d’Activision-Blizzard une compagnie indépendante dirigée par Robert “Bobby” Kotick. Malgré les affaires judiciaires qui secouent l'éditeur depuis plusieurs mois, Microsoft jette son dévolu dessus. Cette acquisition permet ainsi à la firme de Redmond de devenir l’un des principaux acteurs sur le marché du jeu de tir à la première personne et du jeu massivement multijoueur en ligne.
Deux sagas peuvent justifier la somme pharaonique déboursée, qui pour rappel est de 68,7 milliards de dollars. Call of Duty et World of Warcraft, respectivement roi du FPS et empereur du MMO, représentent à eux seuls des millions de joueurs et donc une manne financière qui laisse les autres éditeurs rêveurs. Toutefois, son activité ne peut décemment se résumer à CoD et WoW. Activision-Blizzard, c’est aussi Diablo, Hearthstone, Overwatch et StarCraft ainsi que Guitar Hero, Skylanders et pour finir Candy Crush. La dernière citée peut se targuer d’avoir engrangé plus d’un milliard de dollars sur la seule année 2020.
Des exclusivités à prévoir ?
Que les joueurs Sony se rassurent, les jeux d’ores et déjà annoncés sur PlayStation 4 et/ou PlayStation 5 sortiront sur celles-ci une fois le développement terminé. Microsoft a toujours respecté les deals signés préalablement par ses nouvelles acquisitions. Ainsi, Deathloop édité par Bethesda est sorti en exclusivité sur PS5 ainsi que sur PC, et il en sera de même pour Ghostwire Tokyo, le FPS horrifique développé par Tango Gameworks.
Une information essentielle est également à prendre en compte. L'acquisition d'Activision-Blizzard par Microsoft ne sera effective qu'en juin 2023. D'ici là, l'éditeur poursuivra ses activités sans être impacté par le rachat. Ainsi, les premières conséquences d'un tel bouleversement de l'industrie du jeu vidéo ne devraient pas être ressenties par les joueurs avant 18 mois. Une fois cette période écoulée, les franchises d'Activision et de Blizzard Entertainment seront la propriété de Microsoft. Selon Phil Spencer, le géant américain ne s’interdira pas de sortir certaines licences de Bestheda sur les consoles de la concurrence, mais cela se fera au cas pas cas, et il devrait en être de même pour celles d'Activision-Blizzard post été 2023.
Il serait surprenant d’assister à la disparition de Call of Duty sur PlayStation 4, puis sur PlayStation 5. Certaines sagas sont vouées à être universellement accessibles peu importe le support de jeu, que ce soit sur PC, consoles et même sur mobiles. Plusieurs déclarations anonymes vont dans ce sens. D’autres licences au contraire constituent un argument de vente considérable et pourraient faire pencher la balance en faveur de Microsoft dans les années à venir, surtout si les jeux d’Activision-Blizzard intègrent le Xbox Game Pass “day one” dans un futur proche.
Bande-annonce de Call of Duty : Vanguard