Les NFT, métavers et autres titres "play-to-earn" sont désormais au coeur de l'actualité, ne laissant personne indifférent. Ubisoft a dégainé sa plateforme Quartz, Peter Molyneux pense son prochain projet autour de ces mécaniques, tandis que GSC (STALKER) a renoncé et que Josef Farès (It Takes Two) ne compte pas s'y mettre.
Le sujet des NFT, ces objets numériques authentifiés par la blockchain, semblent être une lame de fond dans toute l'industrie. Epic Games construit son métavers, a déclaré être favorable aux projets de jeux liés aux NFT, et de nombreuses entreprises dévoilent désormais leurs intentions, ce qui occasionne de nombreux débats.
Square Enix va bien miser sur les NFT
A l'heure actuelle, le public qui s'exprime semble majoritairement rejeter le principe, ce qui n'a pas empêché Peter Molyneux de vendre pour plus de 50 millions de dollars de NFT basés sur des parcelles de terrain numériques pour son projet Legacy. A l'aube de la nouvelle année, deux nouveaux éditeurs, japonais en l'occurrence, ont dévoilé leurs intentions quant aux NFT, avec deux approches très différentes.
La première entreprise dont nous allons parler est Square Enix, l'éditeur derrière la licence Final Fantasy, Tomb Raider, Just Cause, Dragon Quest, NieR ou encore Life Is Strange. Dans sa lettre de voeux, essentiellement destinée aux investisseurs, le PDG Yosuke Matsuda, a manifesté un véritable intérêt pour les NFT, le métavers, la blockchain, et les jeux play-to-earn (jouer pour gagner). Pour lui, tous ces éléments ont leur place dans l'industrie, et des titres incorporant des NFT devraient être au coeur de la stratégie de Square Enix en 2022. Il y voit une potentielle croissance autonome pour les jeux concernés, la possibilité de récompenser l'investissement et la créativité des joueurs, mais déclare être conscient que de nombreux joueurs restent dubitatifs :
Je vois 2021 non seulement comme « Metaverse : Year One », mais aussi comme « NFT : Year One » étant donné que ce fut une année au cours de laquelle les NFT ont été accueillis avec beaucoup d'enthousiasme par une base d'utilisateurs en expansion rapide. Cependant, nous observons ici et là des exemples d'échanges surchauffés de biens numériques basés sur les NFT, avec des connotations quelque peu spéculatives, quelle que soit la valeur observée du contenu fourni. Ce n'est évidemment pas une situation idéale, mais je m'attends à voir une éventuelle réglementation (apparaître).
Je suis conscient que les personnes qui “jouent pour le plaisir”, et qui forment la majorité des joueurs, ont émis leurs réserves au sujet de ces nouvelles tendances et c'est compréhensible. Cependant, je suis convaincu qu’il y a un certain nombre de personnes dont la motivation est de “jouer pour contribuer”, et par là j’entends aider à rendre le jeu plus excitant. Le jeu traditionnel n'a offert aucune incitation explicite à ce dernier groupe de personnes, qui étaient strictement motivées par des sentiments personnels tels que la bonne volonté et l'esprit de bénévolat. (...)
Le contenu généré par les utilisateurs (les mods, ndlr), a été créé uniquement en raison du désir des individus de s'exprimer, et non parce qu'il existait une incitation explicite pour les récompenser de leurs efforts créatifs. Le contenu généré par les utilisateurs (les mods, ndlr), a été créé uniquement en raison du désir des individus de s'exprimer, et non parce qu'il existait une incitation explicite pour les récompenser de leurs efforts créatifs.
SEGA observe les tendances, mais hésite encore
Si les intentions de Square Enix sont claires, celles de SEGA semblent encore floues. Editeur et acteur majeur de l'arcade depuis des décennies, SEGA s'est récemment exprimé au sujet des NFT dans une session de questions-réponses avec les investisseurs. L'éditeur n'est pas fermé à la question, mais a fait le choix de ne pas choisir. Pour le moment, SEGA souhaite expérimenter plusieurs choses, mais "rien n'est décidé à ce stade".
En termes de NFT, nous aimerions essayer diverses expériences et nous avons déjà entamé différentes études et considérations, mais rien n’est décidé à ce stade concernant le Pay-to-Earn. Il y a eu beaucoup d’annonces à ce sujet déjà, y compris à l’étranger, mais il y a des utilisateurs qui réagissent négativement à ce stade. Nous devons évaluer soigneusement de nombreuses choses, telles que la façon dont nous pouvons atténuer les éléments négatifs et dans quelle mesure nous pouvons introduire cela dans la réglementation japonaise, ce qui sera accepté et ce qui ne le sera pas par les utilisateurs.
Ensuite, nous examinerons cela plus en détail si cela conduit à notre mission « Constantly Creating, Forever Captivating » (créer constamment, toujours captiver), mais si elle est perçue comme une simple création d’argent, j’aimerais prendre la décision de ne pas aller de l’avant, a déclaré Haruki Satomi, membre de la direction du groupe.
Autrement dit, l'éditeur juge ne pas avoir assez de recul sur le phénomène pour faire des annonces fermes, et dévoiler une stratégie solide. La question du droit est au coeur du sujet, comme l'intérêt réel des NFT au sein des jeux développés. Pour le moment, l'idée est donc d'observer, en attendant d'éventuellement introduire des mécaniques de play-to-earn qui vont au-delà de la seule dimension lucrative. Evidemment, les questions se sont ensuite orientées vers le métavers, qu'évoquent Facebook, Epic Games, Google, et de nombreuses autres entreprises :
Quant à définir « métavers », je le perçois comme un lieu où les gens se rassemblent et où les communautés sont générées. Par exemple, je pense que la raison pour laquelle « Fortnite » et « Animal Crossing » sont définis comme des métavers est que beaucoup de gens s’y rassemblent, et que la communauté y est générée. Par conséquent, je pense qu’il est important que la licence elle-même soit bien établie et bien accueillie par de nombreux utilisateurs. Cependant, je crois que le but n’est pas de créer un Métavers, mais le plus important est de créer un jeu de haute qualité. Nous voulons faire du « Super Game » un jeu universel et multiplateformes avec son réseau et sa communauté.
Super Game est un jeu avec de très grandes ambitions, attendu vers 2026 ou 2027, pour lequel SEGA a signé un accord de collaboration avec Microsoft. Le titre se servira en effet des technologies Cloud et des serveurs Azure de Microsoft, mais SEGA a déjà indiqué que cela ne devrait pas se traduire par un quelconque statut d'exclusivité.
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