Un homme se réveille sur la plage d’une île et vit la même journée en boucle. En face de lui, des sociopathes qui veulent maintenir cette loop à tout prix. Comment les choses pourraient mieux débuter ? À l’aise dans l’exercice de la boucle temporelle, les artistes d’Arkane signent avec Deathloop un des meilleurs FPS de l'année. Aussi intéressant que divertissant. Deathloop encourage les expérimentations de toutes sortes dans un univers propice aux surprises, puisqu'un joueur peut envahir la partie d’un autre utilisateur afin de pimenter la progression. Doté d'un level design de premier ordre et de nombreux pouvoirs pour développer un style propre, il procure d’excellentes sensations tout au long de la montée en puissance qu’offre la quête principale. Plus orienté action par rapport à un Dishonored, le soft d’Arkane proposé un grande variété de pétoires avec les pistolets, des mitraillettes, des fusils à pompe et des fusils de précision. Au fur et à mesure de la progression, le grand puzzle se résout de manière satisfaisante jusqu’à une boucle finale mémorable. Les nombreuses qualités de Deathloop font que nous n’aurions pas été contre rester un peu plus longtemps dans son univers.

Quand on vous dit que 2021 s’achève le 31 décembre au soir, ce n’est pas pour rien : lors du dernier mois de l’année, des jeux sortent encore, avec parfois d’excellentes surprises. De mon côté, ma surprise de décembre - et sans aucun doute de l’année - c’est Solar Ash, nouveau jeu du studio Heart Machine, qui nous avait offert le très bon action-RPG 2D Hyper Light Drifter en 2016. Mais avec ce nouveau jeu, l’équipe change totalement de registre et démontre une maîtrise artistique et “mécanique” franchement impressionnante. Exit la 2D, ici tout est en 3D, avec certains niveaux que l’on peut explorer la tête en bas grâce à la gravité, façon Super Mario Galaxy. Le joueur incarne un Coureur du Vide, un être étrange qui doit affronter de gros monstres pour sauver son monde, et qui glisse sur le sol (façon “Shadow” dans Sonic) grâce à une paire de bottes beaucoup trop cool. Solar Ash fait preuve d’une cohérence assez folle une fois manette en main. Son système de déplacement est un véritable plaisir à manier, avec un level design qui fait le plaisir de se décliner intelligemment pendant les six heures de jeu. Les phases de plateformes sont vives, variées, parfois impressionnantes - sur le dos des fameux gros monstres -, sans parler des visuels, très réussis. Un jeu qui mérite toute votre attention.

C’est sans doute la plus belle surprise de l’année. Un jeu que je surveillais du coin de l’oeil sans trop y croire, mais dont la beauté et la poésie ont su m’emporter. La première production du studio Ember Labs ravive ainsi l’esprit du jeu d’action-aventure époque “PS2-Gamecube” : on pense à Zelda, bien sûr, mais aussi à Okami ou à Starfox Adventure. Un cocktail d’énigmes, de combats (parfois corsés) et d’exploration qui fonctionne à merveille, enrobé d’une réalisation à couper le souffle et d’une sublime bande-son. On peut probablement lui reprocher son classicisme en matière de mécaniques de jeu, mais l’ensemble est suffisamment bien exécuté pour que la magie opère et que l’on y passe une bonne dizaine d’heures.

Les exclusivités peuvent parfois justifier l’achat d’une console de nouvelle génération, et il faut bien reconnaître que la PlayStation 5 et les Xbos Series X/S manquaient un peu de coffre début 2021. Fort heureusement, les choses se sont nettement améliorées au cours de l’année. Sur PS5, ma première claque vidéoludique Next Gen fut assénée par Returnal, un shooter 3D mâtiné de Roguelite à la difficulté relevée. Au-delà d'une expérience vécue en 4K à 60 images/seconde, le jeu développé par Housemarque se démarque par sa direction artistique séduisante inspirée par les artistes majeurs de la science-fiction dont H.R. Giger et Lovecraft ainsi que ses combats à la fois nerveux et tactiques. Returnal fut tout simplement l’une si ce n’est ma belle surprise de 2021, malgré une génération procédurale des niveaux un brin frustrante.

Sans forcément avoir accroché à sa direction artistique de prime abord, Solar Ash s’est révélé être l’une de mes expériences préférées de cette année 2021. La deuxième production de Heart Machine qui oscille entre plateformes et exploration nous plonge dans un univers particulier, à la frontière de “l’Ultravide”. Nous contrôlons Rei, une “Coureuse du vide” au design assez incroyable qui est chargée de délivrer la planète d’une apocalypse imminente. Capable de déplacements à très grande vitesse, elle nous octroie de très belles sensations de glissade qui se bonifient au fil des niveaux. Le joueur enchaîne les découvertes de mondes toujours plus originaux où se logent des plateformes toujours plus vertigineuses. Et au-delà du plaisir de grinder sur des rails et de dévaler des dunes avec une aisance accrue en s’oubliant presque, l’univers recèle de passionnants éléments scénaristiques à dénicher et de combats de boss parfaitement chorégraphiés.

Après un an de retard sur la fenêtre de lancement initiale, Tales of Arise signe avec brio le grand retour de la saga de J-RPG de Bandai Namco. Alors que les derniers épisodes souffraient d’une technique vraiment datée, ce nouvel opus sous le signe du renouveau utilise l’Unreal Engine 4 qui offre un rendu graphique entre l’aquarelle et un style ancré du plus bel effet. Les combats gagnent aussi en nervosité grâce au système d’assist qui permet de faire appel à ses alliés en combat pour prolonger ses combos et achever ses ennemis avec des coups visuellement impressionnants. Mais le titre n’en oublie pas pour autant de proposer un scénario particulièrement bien écrit avec des enjeux loin d’être manichéens et des personnages attachants pour un résultat qui apporte un vrai vent de fraîcheur à la formule. Une profonde remise en question de la série donc qui promet du bon pour l’avenir de Tales of.