Les NFT alimentent un débat plutôt virulent depuis quelque temps : véritables révolutions pour certains, illogismes pour d’autres, leur influence est en tout cas réelle et prise au sérieux par les grands acteurs de l’industrie… dont Ubisoft.
NFT, une technologie qui fout les jetons ?
Nous entendons souvent parler de NFT ces temps-ci, et pour cause : tout semble s’accélérer très vite concernant cette nouvelle mouvance que beaucoup considèrent comme l’une des prochaines révolutions numériques. Pour rappel, les NFT représentent des “jetons non fongibles”, soit des biens entièrement dématérialisés, reliés à ce que l’on appelle la blockchain et que l’on peut acheter pour de vrai afin d'en être le propriétaire officiel (et pourquoi pas le revendre). Concrètement, cela revient à faire l’acquisition d’items comme une image, un modèle 3D, un asset et bien d’autres : le fondateur de Twitter, Jack Dorsey, a par exemple vendu son tout premier tweet sous la forme d’un NFT pour 2,9 millions de dollars.
Bref, les NFT font couler beaucoup d’encre, c’est un fait. Pour beaucoup, ce n’est ni plus ni moins que l’avenir, un essor économique crucial et un coche à prendre tant qu’il en est encore temps ; pour d’autres, cet intérêt pour la dématérialisation totale n’a pas de sens tandis que de sérieux problèmes écologiques sont pointés du doigt. Les blockchains nécessitent effectivement d’être alimentées par des ordinateurs et des serveurs et leur consommation, estimée comme folle par certains, inquiète beaucoup, surtout si la tendance ne transforme en véritable norme dans un futur proche.
Capitaine Quartz
Quoique l’on en puisse en dire, les NFT intéressent et rebutent, c’est un fait. Pour plusieurs acteurs du jeu vidéo, il s’agit d’une véritable opportunité à saisir, si bien qu’Ubisoft a lancé sa propre plateforme dédiée, du nom de Quartz. Le hic, c’est que les joueurs ne l’ont pas accueilli gaiement et nombreux sont les internautes qui ont déjà manifesté leur mécontentement et leur désintérêt : mardi, nous vous partagions ainsi les résultats du lancement, plutôt faibles et témoignant quelque peu des plaintes citées plus haut.
Interviewé par Decrypt, le directeur technique de la blockhain d’Ubisoft Didier Genevois s’est exprimé sur cette affaire controversée :
Nous avons reçu beaucoup de commentaires depuis l'annonce, et nous entendons à la fois les encouragements et les inquiétudes. Nous comprenons d'où vient ce sentiment envers la technologie et nous devons continuer à le prendre en considération à chaque étape du processus.
Cette expérimentation vise à comprendre comment la proposition de valeur de la décentralisation peut être reçue et adoptée par nos joueurs. Nous savons que c'est un changement majeur qui prendra du temps, mais nous resterons fidèles à nos trois principes.
Ces trois principes sont les suivants : “utiliser la technologie de manière responsable” et “construire un environnement sûr” pour que les joueurs explorent le fonctionnement des NFT ; “ne tirer parti que des blockchains prouvées comme étant écoénergétiques” et, enfin, “se concentrer sur des propositions de valeur qui peuvent améliorer l’expérience gaming des joueurs”.
Bien loin d’opter pour le rétropédalage malgré les critiques, Ubisoft continuera donc d’investir dans les NFT avec une mission, celle de “démystifier le web décentralisé”. D’ailleurs, on apprend dans l’interview que la firme a conclu un partenariat avec la plateforme Aleph.im pour arriver à ses fins.
Impossible de ne pas faire le parallèle avec GSC Game World, le studio derrière S.T.A.L.K.E.R. 2 : The Heart of Chernobyl, qui a annoncé il y a peu l’intégration des NFT directement dans son jeu avec même l’intention de faire le premier métahumain de l’histoire : des propos qui n’auront pas convaincu le public, poussant un coup de gueule immédiat et obligeant les développeurs à tirer un trait sur leur projet, une semaine seulement après son officialisation.
A contrario, le prochain jeu de Peter Molyneux (l’homme derrière la saga Fable) se base entièrement sur les NFT avec des directives très précises : alors qu’il n’est même pas encore sorti, déjà 47 millions d’euros de “jetons non fongibles” ont été vendus. Comme quoi…
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