Dans une interview accordée à Axios, la Directrice des Ressources Humaines d'Ubisoft est revenue sur la nouvelle politique du studio concernant les différents cas de culture toxique. Et si l'entreprise est en bonne voie selon elle, elle estime aussi qu'il y a encore du trajet à faire.
Sommaire
- "Certaines personnes ont perdu confiance dans le processus"
- "Nous ne sommes pas encore là où nous voulons être
"Certaines personnes ont perdu confiance dans le processus"
Dans une interview exclusive accordée à Axios publiée en début de semaine, la directrice des ressources humaines d'Ubisoft Anika Grant est revenue sur la politique de la société. Des déclarations qui servent de bilan de mi-parcours suite aux différentes enquêtes réalisées il y a peu par Libération et Kotaku : publiées à un an d'intervalle, elles mentionnent toutes les deux des cas de harcèlement, de témoignages faisant état de discriminations tout en soulignant l'omerta et l'inaction du studio pour effacer ces pratiques. Anika Grant indique qu'au début de la crise, Ubisoft a voulu garantir qu'il avait le processus mis en place et qu'il pouvait mener des investigations avec succès. Un processus non sans failles explique-t-elle :
Néanmoins, il y a quelque chose que nous avons raté. Je ne pense pas que nous ayons assez communiqué avec les individus s'étant plaint de quelque chose. Nous n'avons pas assez partagé les conclusions tirées de ces investigations, et des décisions et actions prises suite à ces conclusions. Et malheureusement, je pense que certaines personnes ont perdu confiance dans le processus.
Une erreur visiblement nécessaire pour Ubisoft et Anika Grant : la directrice des ressources humaines assure mieux suivre les employés qui signalent des mauvais comportements et indique qu'Ubisoft "veut absolument résoudre".
"Nous ne sommes pas encore là où nous voulons être
Néanmoins, il semble que le chemin restant à parcourir est long. En témoignent les plaintes soulignées par les équipes d'Ubisoft. À l'instar des employés de Blizzard Activision, ceux d'Ubisoft ont partagé une lettre ouverte en août sur Twitter sous le nom de compte Un meilleur Ubisoft. Dans celle-ci, ils évoquent notamment "ne plus avoir confiance dans ses actions pour retirer les coupables connus". Ils indiquent alors vouloir "plus d'actions fortes, des changement réels et fondamentaux".
1,000 current and former Ubisoft employees signed an open letter on July 28th in solidarity with the Activision Blizzard walkout, demanding that our own management take FAR more action to end abuse in Ubisoft and the wider industry. #HoldUbisoftAccountable #EndAbuseInGaming pic.twitter.com/oMjJvHmIli
— A Better Ubisoft 🤍 (@ABetterUbisoft) August 11, 2021
Malgré tout, Anika Grant estime qu'Ubisoft est sur la bonne voie. Elle indique que "les plaintes des salariés d'Ubisoft ont diminué depuis l'année dernière" et que "le degré de gravité de ces affaires a aussi baissé". Des changement qu'elle considère comme positif, tout en avouant "ne pas être là où nous (Ubisoft) voulons être".
Source : Axios