La semaine dernière, le Wall Street Journal publie une enquête documentée et fournie sur l'implication directe et indirecte de Bobby Kotick dans différents cas de culture toxique de l'entreprise. Hier, le média a rapporté que le président d'Activision Blizzard King pourrait partir.
Bobby Kotick considère partir
C'était dans une enquête publiée la semaine dernière par le ''Wall Street Journal'' : Bobby Kotick, président d'Activion-Blizzard King (ABK), aurait été au courant de certains agissements inappropriés au sein de ses entreprises, et qu'il aurait même étouffé certaines affaires directement ou indirectement. Le média raconte par exemple que Kotick aurait licencié une des hôtesses de l'air de son jet privé, qui avait témoigné avoir été victime de harcèlement de la part du pilote dudit jet. Par ailleurs, le WSJ rapporte aussi le témoignage d'un ancien employé d'ABK ciblé pour une enquête de harcèlement en 2017 : il estime avoir fauté en ayant harcelé une employée. Comme sanction, il écope de deux semaines de suspension de salaire et une lettre d'Activision lui demandant de "rester discret".
Aujourd'hui, le Wall Street Journal rapporte que Bobby Kotick considère quitter l'entreprise s'il n'arrive pas à régler cette culture inappropriée "rapidement". Selon les sources du journal, Kotick a tenu plusieurs réunions avec certains membres d'Activision et de Blizzard durant lesquelles il aurait prononcé ces mots. Des déclarations qui tranchent avec son message publié la semaine dernière, dans lequel il souligne que "n'importe quel comportement inapproprié est tout simplement inacceptable".
Un départ souhaité par beaucoup
Si Bobby Kotick considère donc, éventuellement, partir de l'entreprise, certaines parties prenantes ont déjà manifesté leur envie de voir partir le président actuel d'ABK. Dans le courant de la semaine dernière, une pétition interne à l'entreprise a été lancée pour réquerir le départ de Kotick : ce sont 1786 signatures qui ont été recueillies, un nombre assez important en regard de la masse salariale mobilisée par Activision-Blizzard.
On en est à 1600 signatures. Presque 17% de la masse salariale qui met son nom et prénom sur une liste publique pour réclamer la démission du mec le plus puissant de l'industrie du jeu vidéo en Amérique. C'est impressionnant.
— Oscar Lemaire (@oscarlemaire) November 19, 2021
Outre les employés de l'entreprise, c'est le groupe d'actionnaires SOC (Strategic Organizing Centre") qui a demandé au conseil d'administration la démission de Bobby Kotick car il "n'a pas réussi à s’assurer que les cadres et managers responsables soient licenciés, ni à reconnaître et traiter la nature systématique de la culture de travail hostile dans l’entreprise." Dans une moindre mesure, ce sont aussi de gros acteurs du jeu vidéo qui ont pris position face à ces affaires. Jim Ryan, président de Sony Interactive Entertainment, a exprimé son inquiétude concernant les initiatives prises par l'entreprise tandis que Phil Spencer, à la tête d'Xbox Studios, déclare être "''très dérangé et troublé par les événements''" tout en ajoutant qu'il "évalue tous les aspects de la relation entre Xbox et Activision-Blizzard afin d’y apporter des ajustements".
Source : Wall Street Journal