L’affaire Activision-Blizzard continue de plus belle avec un nouvel acteur de taille en la personne de Phil Spencer : le patron de toute la branche Xbox n’est pas vraiment ravi de la situation et le fait savoir.
Petit (et rapide) rappel des faits : l’été dernier, l’État Californien déposait une plainte, enquête à l’appui, contre Activision-Blizzard pour culture toxique envers ses employées. De nombreuses accusations portaient sur de multiples membres de la société, obligeant cette dernière à les pousser vers la sortie et à changer radicalement sa politique interne.
Plusieurs mois après, cette semaine, une enquête publiée par le Wall Street Journal démontrait que le PDG Bobby Kotick était au courant des agissements depuis des années, en ayant même étouffé certains en exerçant une redoutable influence. Un nouveau rebondissement qui a du mal à passer pour les autres acteurs de l’industrie, dont Microsoft.
Les relations de Microsoft avec Blizzard reconsidérées
Phil Spencer, la tête pensant de Xbox, emboîte ainsi le pas à Jim Ryan de chez PlayStation. Ce dernier exprimait récemment son désarroi quant à la situation, tout comme son concurrent américain qui, dans un mail aux propos relayés par Bloomberg, tient des propos explicites. Phil Spencer affirme ainsi que Xbox est en train “d’évaluer tous les aspects de sa relation” avec Activision-Blizzard : son équipe, quant à elle, s’avère “perturbée et profondément troublée par les événements horrifiques et les actions”'' de l’éditeur, après les révélations sur Bobby Kotick cette semaine.
Autant dire que lorsque deux géants du secteur comme Microsoft et Sony avouent haut et fort leur mécontentement, la pression est grande et à ne pas sous-estimer. Activision-Blizzard s’est justement fendu d’une réponse, envoyée à Bloomberg, s’adressant indirectement aux deux constructeurs : “nous respectons tous les retours de nos précieux partenaires” et “nous nous engageons à veiller à ce que notre culture et notre lieu de travail soient sûrs, diversifiés et inclusifs”.
Bobby Kotick sur la sellette
Il n’y a pas que Microsoft et Sony qui sont mécontents, mais aussi les actionnaires d’Activision-Blizzard eux-mêmes. Hier, nous apprenions ainsi que le groupe SOC, ainsi que quatre autres, avaient demandé au conseil d’administration l’expulsion du PDG Bobby Kotick (et pas que), soit un geste qui pourrait bien entraîner la prise de parole d’autres actionnaires plus importants encore.
Du côté des joueurs, le coup de gueule est également général. De nombreux streamers pointent du doigt les agissements de Bobby Kotick tandis que certains ont décidé de ne plus diffuser de jeux de l’éditeur tant que son président y siègera ; une pétition pour la démission du fameux PDG est également en ligne, rassemblant plus de dix mille signatures.
L’étau semble donc se resserrer sérieusement pour Bobby Kotick dont la baisse récente de rémunération, volontaire, ne suffira probablement pas pour calmer le jeu.