Hier, le Wall Street Journal a publié une très longue enquête sur Activision-Blizzard concernant les accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles au sein de la société, ainsi que les agissements du PDG de l'entreprise, Bobby Kotick.
Une affaire qui secoue toute l'industrie
Toutes les informations révélées par le Wall Street Journal sont à retrouver dans notre article dédié, mais voici un rapide résumé, permettant d'introduire notre sujet. Selon nos confrères, de nombreuses personnes se seraient rendues coupables de "nouveaux" faits de harcèlement et d'agressions sexuelles, majoritairement réglés par l'intermédiaire d'arbitrages privés. D'autres affaires auraient été couvertes par Bobby Kotick, qui aurait également eu des écarts de conduite en menaçant de mort un assistant, et en faisant licencier une hôtesse de l'air, qui accusait un membre des pilotes du jet privé du PDG de l'avoir harcelée.
De plus, l'article évoque le cas de Jen Oneal, ancienne co-directrice de Blizzard, qui aurait été marginalisée, harcelée et utilisée, tout en étant moins bien payée que son homologue masculin, Mike Ibarra. Des accusations que l'entreprise juge inexactes et trompeuses, qui regrette que l'article ignore les initiatives mises en place par Activision Blizzard, et la résolution d'un certain nombre de problèmes relevés. Par ailleurs, le conseil d'administration a renouvelé sa confiance en Bobby Kotick, jugé apte à conduire l'entreprise vers des jours meilleurs.
Une situation qui fait réagir PlayStation
La situation a évidemment fait grand bruit dans la presse et dans l'industrie, conduisant notamment à une réaction de Jim Ryan, patron de Sony Interactive Entertainment. Ce dernier aurait envoyé un mail aux employés, dont le contenu a été consulté par Bloomberg. Jim Ryan se dit "découragé et abasourdi de lire" qu'Activision n'aurait "pas fait assez pour lutter contre une culture profondément enracinée de discrimination et de harcèlement". Dans ce même mail, il déclare qu'il avait immédiatement contacté Activision Blizzard après la parution de l'article, afin d'exprimer "(une) profonde inquiétude et lui demander comment ils envisagent de répondre aux affirmations formulées dans l'article. Nous ne pensons pas que leurs déclarations répondent correctement à la situation."
Une inquiétude qui peut, en plus des intentions exprimées par de nombreux dirigeants pour faire de l'industrie un espace de travail plus sûr, faire écho aux étroits liens commerciaux établis ces dernières années entre le constructeur et l'éditeur, autour de licences telles que Call of Duty. Ce mardi, plus de 100 salariés ont cessé le travail afin de demander la démission de Bobby Kotick.
- Source : Bloomberg