On a pu mettre les mains sur les versions PlayStation 5 et Nintendo Switch de GTA Trilogy – Definitive Edition pendant près de dix heures de jeu, et ce que l'on peut dire, c'est qu’il y a du bon… mais aussi du moins bon.
Un gameplay remis au goût du jour ?
La GTA Trilogy est enfin là, sur deux générations de consoles, sur PC et même sur Switch. Elle nous permet de parcourir une nouvelle fois trois grandes légendes du jeu vidéo : GTA III, Vice City et San Andreas. Mais ces trois titres ont tous plus de 15 ans, voire même 20 ans pour le plus vieux d'entre eux, GTA III. Du coup, on pouvait s'inquiéter de voir cette compilation débarquer avec les gameplay d’autrefois, qui pour tout vous dire, ont mal vieilli. Mais rassurez-vous, Rockstar a plus ou moins modernisé tout ça.
Eh oui, le studio américain a repris quelques idées de ses dernières productions, et plus spécialement de GTA V, notamment pour remettre à neuf son système de visée. En gros, maintenant, le joueur peut ajuster ses tirs lorsqu’il met en joue un ennemi, afin de viser plus précisément la tête par exemple. Mais même si l’ensemble gagne en profondeur et permet plus de précisions, ça manque quand même de souplesse… Faut le dire, GTA III est même carrément rigide de ce côté-là. Heureusement, Vice City et San Andreas corrigent le tir (c’est le cas de le dire). Ah, et notez aussi qu’il n’y a pas de système de couverture. Bon, on pouvait s’y attendre, mais c’est désormais officiel. On peut voir ça comme une mauvaise nouvelle, mais pour nous, c’est une bonne chose ! En faisant le choix de ne pas implémenter de nouvelles idées de gameplay, les propositions de Rockstar restent authentiques et conservent le charme d’autrefois.
Pour dynamiser l'action, d'autres petits ajustements, cette fois-ci plus réussis, sont également de la partie. Désormais, GTA III, Vice City et San Andreas intègrent un système de roue des armes qui permet de mettre les gunfights en pause et de changer de fusil à la volée. Une formule qui évite aux joueurs de jongler avec les flèches du pad pour trouver leur arme de prédilection tout en essayant d’esquiver les balles. C’est bien, ça fluidifie tout ça.
Des visuels vraiment plus jolis ?
S'il y a un point sur lequel cette trilogie était attendue au tournant, c'est bien au niveau de ses visuels... Bon, pour être tout à fait franc avec vous, cette compilation n'affiche pas des graphismes à la hauteur de ce que propose GTA V. Mais, de toute façon, c'était clairement pas l'objectif ! Avec GTA Trilogy, Rockstar Games voulait respecter le matériau d'origine. Et, le pari semble remporté haut la main. Même si GTA III, Vice City et San Andreas ont eu le droit à un lifting, l'essence des trois jeux cultes est toujours là. Malgré un côté un peu trop lisse, le chara-design très cartoon de l'époque a été repris à la lettre, ou presque. On reconnaît bien là les traits de Claude Speed, ceux de C.J., ou de Sweet, son frère, ou encore de Tommy Vercetti.
Mais la saga Grand Theft Auto, c'est avant tout des mondes ouverts. Et pour prendre plaisir à les parcourir, mieux vaut qu'ils soient jolis. On avait un peu peur que ce ne soit pas le cas vu l’âge des trois jeux, mais finalement, Rockstar a aussi fait du bon boulot de ce côté. La distance d'affichage a été augmentée et certains modèles ont même été retravaillés. On pense notamment à la végétation qui a gagné en densité, ou encore à certains bâtiments qui sont moins uniformes que par le passé. Certains possèdent de nouvelles enseignes pour ajouter un peu plus de profondeur et de diversité par exemple. La résolution des différentes textures a été étendue. Mais nous ne voilons pas la face pour autant... elles ne sont quand même pas à la hauteur de ce que nous pouvons attendre d'une production de 2021… Et pour rester dans les mauvaises nouvelles, nous avons également remarqué un clipping prononcé. Autrement dit, cette Definitve Edition est bien un "remaster plus plus" et non un remake pur et dur.
Mais ces défauts sont gommés en partie par les éclairages dynamiques qui, pour le coup, sont vraiment réussis. Ils mettent en valeur les différents paysages, surtout de nuit. Quand on se balade dans les rues de Vice City, par exemple, on a un jeu d'ombres et de lumières bien retranscrit et des reflets qui font parfaitement illusion. Mais celui qui s’en sort le mieux visuellement parlant, c’est GTA San Andreas qui affiche des couleurs particulièrement chatoyantes.
Ah, et, j'oubliais : les personnages ont 5 doigts désormais. Et sur notre version PlayStation 5, ça tourne parfaitement en 4K et en 60fps en mode Performance.
Un système de progression amélioré et simplifié
Cette Definitive Edition arrive avec une autre grosse amélioration : le système de progression a complètement été repensé. Et franchement, heureusement hein... À l'époque, les trois jeux étaient punitifs, sans que ce soit utile. C'était même l'un de leurs plus gros points faibles. Le système de sauvegarde était mal pensé et les missions, parfois très longues, n’avaient pas de checkpoint. Encore plus énervant, les armes durement gagnées disparaissaient à chaque fois qu’on faisait un détour par l'hôpital ou le poste de police. C’était plus que frustrant et on passait notre vie à utiliser les codes de triche pour se refaire un arsenal. Faites pas genre hein, sans eux, c’était très difficile d'aller au bout du scénario. D’ailleurs j’en profite pour faire une parenthèse, OUI les cheatcodes sont bien de la partie. OUI, on peut faire apparaître un tank dans les rues de Vice City. Rockstar a annoncé que quelques cheats n’ont pas été remis dans le jeu, on ne sait pas encore lesquels, on vous dira tout sur JV dès qu’on aura trouvé. Mais le plus gros est là. Par contre attention, en les utilisant, vous allez peut être perdre des succès ou des trophées...
Bref, tout ça pour vous dire que le côté punitif de la trilogie a enfin disparu et que ces cheats ne sont plus autant nécessaires. Désormais, après un échec, les missions peuvent être recommencées directement, sans passer par la case hôpital. Et si vous mourez pendant une mission, vous gardez tous vos guns. Elle est pas belle la vie
Un plaisir inchangé
J’ai une confession à vous faire. Dès nos premiers pas sur le pont de Liberty City, dans les rues de Vice City, ou dans le quartier de C.J., on avait déjà tous le sourire aux lèvres. La recette, même des dizaines d’années plus tard, fonctionne toujours. Le charme des différentes productions reste intact. Et ça c'est grâce à leur sens du détail. Même dans GTA 3 ! Les rues de Liberty City regorgent de vie. Aaaah, et puis cette sensation de liberté si unique marque elle aussi son grand retour. Surtout dans San Andreas qui propose un tas d’activités et toutes sortes de véhicules à piloter : des vélos, une moissonneuse-batteuse et même un train carrément. C'est simple, dans ce jeu, on peut tout faire ou presque. Semer le chaos dans les rues bien sûr, mais aussi aller dans la salle de muscu, faire du basket, ou acheter de la malbouffe pour prendre du poids. Aujourd'hui encore, les interactions sont nombreuses et elles fonctionnent très bien.
Et c’est pas pour rien que la trilogie est cool : chacun de ces jeux a cette petite touche unique et si précieuse qui fait toute la différence. Même s’ils jouent avec les mêmes codes, chacun possède bien son propre univers. Vice City donne le sourire avec son monde fun et coloré et ses références au cinéma, et aux films de De Palma. Genre Scarface et L'Impasse, pour les connaisseurs. GTA 3 a un scénario noir plaisant à suivre grâce à ses nombreux rebondissements. À vrai dire, y’a des trahisons à tous les coins de rue. Et San Andreas ouvre les champs des possibilités avec sa dimension role-play accentuée. Et puis, avouons-le, jamais un quartier fictif de Los Angeles n'a semblé plus réaliste que celui de Groove Street.
Et la version Switch, ça donne quoi ?
Nous avons également jeté un petit coup d’œil sur la version Nintendo Switch de cette GTA Trilogy et comme on s'y attendait, c’est clairement moins bien que sur les autres supports. Les textures sont vraiment moins fines, des effets d’escaliers (ou aliasing) apparaissent, même sur la mini-carte d’ailleurs, des ralentissements posent parfois problème lors des phases de conduite et nous avons même pu voir un peu de pop-up (en gros, des éléments de décor qui apparaissent d’un coup).
Et si le rendu passe un peu mieux en mode portable, on reste un peu déçu dans l’ensemble. En résumé, côté technique, c’est pas fou. Par contre, on retrouve le même chara-design, la même ambiance et la même patte graphique générale, malgré des effets de lumières moins évidents. Et c'est dommage, puisque, on l’a déjà dit, c'est justement cette lumière qui donne du charme à ces jeux. Pour autant, cette version Switch débarque avec quelques bonus supplémentaires, ce qui ajoute un petit plus non négligeable aux différentes expériences. Le tactile de la machine permet de naviguer dans les menus et les fonctions gyroscopiques permettent d'ajuster les tirs, ce qui améliore un peu l’expérience.
Ah, et si vous avez envie de tester les titres et vous faire votre propre avis sans trop dépenser, notez que San Andreas est d'ores et déjà disponible sur le Xbox Game Pass et GTA III, sera jouable sur le PS Now à partir du 7 décembre prochain. Pour obtenir Vice City, par contre, il va falloir obligatoirement passer à la caisse et acheter la compilation.
Voilà tout ce que l'on avait à dire sur cette Definitive Edition ! Dites-nous dans les commentaires si vous allez acheter cette trilogie ou si vous préférez attendre GTA 5 next gen un éventuel GTA 6... Nous on a encore pas mal de contenus à vous proposer sur cette trilogie, avec des comparatifs, un vidéo-test et plein d’autres choses, rendez-vous sur JV pour ne rien louper de tout ça !