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News jeu Le jeu attendu pendant plus de dix ans... qui était une immense arnaque
Profil de Pauline LECLERCQ aka « Tiraxa » ,  Jeuxvideo.com
Passionnée de jeux narratifs et d’enquête qui font souvent soupirer les autres, Tiraxa adore découvrir de nouvelles productions indés, tomber sur des anecdotes absurdes à raconter sur papier et parler du dernier film d’horreur nul devant lequel elle a fait sa sieste à ses collègues.

En préparation depuis une dizaine d'années avant sa sortie, on aurait pu croire que Limbo of the Lost émergerait glorieusement comme une aventure savamment construite par des développeurs persévérants. Mais à sa sortie, presse comme joueurs sont littéralement tombés des nues.

Le jeu attendu pendant plus de dix ans... qui était une immense arnaque
69 875 vues

Une des pires aventures à laquelle j'ai pu jouer”, selon PC Format. “D'un ennui et d'un ridicule déconcertants”, lâche Game Revolution. “Le jeu est si mauvais qu'il est une insulte”, conclut pour sa part un journaliste de Boomtown. Abstraction faite d'une critique dithyrambique publiée sur Amazon qu'on soupçonne être rédigée par le développeur en personne, le point'n click Limbo of the Lost hérite d'une réception unanimement calamiteuse. Il était en préparation depuis plus de dix ans ; pensé pour l'Atari ST au début des années 1990, il avait ensuite pris le virage de l'Amiga 500 en 1995 pour s'adapter à l'évolution des machines. Preuve de la concrétisation du projet, une première démo avait même été présentée au salon ECTS (European Computer Trade Show) de Londres. Mais les années passent et le développement perdure finalement dans le mystère. Et alors qu'on ne l'attendait presque plus, le titre est enfin fièrement annoncé en 2006 pour nos PC. Seulement, lors de la publication plus d'un an plus tard, la réception est rude. Il reçoit les foudres de la presse et des joueurs pour ses nombreuses lacunes, mais surtout pour une raison bien plus déshonorante ; on l’accuse d’avoir recopié au moins une dizaine d'autres productions. Oblivion d'abord, et puis Diablo, Thief 3, Painkiller et même Pirates des Caraïbes. La liste grandit au fil des découvertes. Retour sur une immense arnaque du monde vidéoludique, entre plagiat et fourberie.

L'étrange histoire de Benjamin Briggs

Le jeu attendu pendant plus de dix ans... qui était une immense arnaque
Au mois d’avril 2006, G2 Games, éditeur de niche des moyennement appréciés Alliance Future Combat et Enemy Engaged 2, se félicite d’inscrire à son catalogue PC un nouveau titre en développement : Limbo of the Lost. Manifestement en végétation depuis plus de dix ans, il a été créé à l'origine "comme un jeu d'aventure graphique/textuel pour l'Atari ST, puis comme un jeu traditionnel de type point & click pour l'Amiga CD32/A1600", raconte le communiqué de presse. L’histoire proposée est celle de Benjamin Spooner Briggs, véritable capitaine du Mary Celeste ; ce brick-goélette américain découvert abandonné pour des raisons inexpliquées au large des Açores en 1872, sans trace de ses passagers. De ce fait historique émerge une intrigue plus fantasque : Briggs se réveille dans les Limbes et tente de sauver l'humanité en mettant fin à la lutte destructrice entre les frères Fate et Destiny au sein du Donjon des âmes perdues. Il est aidé de son "guide terrestre", c'est-à-dire vous. Steve Bovis, le directeur du jeu, promet une expérience tout à fait originale.

Le projet est plus influencé par le cinéma et la littérature que par d'autres jeux, nous voulons que l'expérience soit aussi originale que possible et nous avons donc fait un effort calculé pour nous éloigner des autres jeux du genre. Limbo of the Lost est d'abord et avant tout une expérience, puis un support et un genre de jeu. -

Quandary (2006).

L'année suivante, quelques copies en boîte sont expédiées en Europe. Il faudra attendre 2008 pour que l'éditeur Tri Synergy (The Longest Journey, Runaway) octroie au titre une petite place dans les rayons américains. Sa sortie ne suscite pas d'engouement spectaculaire, mais la longévité de son développement intrigue. Finalement, l'expérience est loin de faire mouche ; on lui reproche entre autres des énigmes trop illogiques, une technique assez désastreuse, un humour qui tombe à plat et un scénario inintéressant. Mais les premières vraies déconvenues surviennent quelques jours plus tard sur le site internet Game Plasma. Captures d'écran à l'appui, un journaliste constate que certains décors sont sensiblement les mêmes que dans The Elder Scrolls IV : Oblivion, le jeu de rôle plebiscité de Bethesda sorti quelques mois en arrière. Chaque élément est à la même place ; seule la qualité de la texture semble différente.

A gauche : Limbo of the Lost et à droite : Oblivion (Crédits : Game Plasma).

Le jeu attendu pendant plus de dix ans... qui était une immense arnaque

A gauche : Limbo of the Lost et à droite : Enclave (Crédits : lotl.fandom)

Le jeu attendu pendant plus de dix ans... qui était une immense arnaque

Sur le forum anglophone NeoGAF, le sujet prend de l'ampleur et s'étoffe de nouvelles découvertes. On s'active alors à dénicher le moindre plan plagié. La liste devient vertigineuse ; certains retrouvent des éléments venus de Vampire : The Masquerade : Bloodlines, Return to Castle Wolfenstein, Painkiller, Le Seigneur des Anneaux : La Bataille pour la Terre du Milieu, Diablo II, Silent Hill 4 : The Room, World of Warcraft, Thief: Deadly Shadows. Les trouvailles s'exportent même au-delà du secteur vidéoludique : l'introduction du jeu est une scène du film Spawn (1997) ; d'autres plans sont tout droit tirés de Pirates des Caraïbes. On remarque aussi qu'une des énigmes du jeu est en partie recopiée sur Enclave. Même le curseur de la souris a été pris ailleurs, sur le jeu Black & White 2. Encore aujourd'hui, il serait sûrement possible de mettre la main sur des morceaux de décors dérobés, entre un bout de tapisserie ou une breloque qui traîne sur une étagère. Une page wiki du jeu a répertorié un long inventaire d'éléments plagiés.

Le Youtubeur MandaloreGaming propose ci-dessus une longue vidéo de gameplay commentée de Limbo of the Lost, permettant un excellent aperçu des soucis évoqués et plus encore. Des sous-titres français sont disponibles.

Les origines : Du concessionnaire au pub anglais

Alors, qui est aux commandes de ce fiasco ? Il s'agit des dénommés Majestic Studios, une équipe anglaise anciennement baptisée Tri-Logik dans les années 90. Son site web, qui n'est plus aujourd'hui, était herbergé sur Geocities, l'ancêtre des blogs personnels. On dit de Steve Bovis, directeur autodidacte de la structure, qu'il était un vendeur de voitures d’occasion (cf. wiki) passionné de jeux d'aventure. "Mon travail consiste à assembler le jeu et à créer tous les visuels, le codage, les sons, les modèles, le marketing et, en gros, à faire en sorte que le jeu fonctionne. Je dois également gérer et essayer de motiver l'équipe", affirme t-il dans une interview pour Just Adventure en amont du lancement de Limbo of the Lost. En décembre 2004, sur les forums de Wintermute Engine, il déclare que les arrière-plans sont créés grâce au programme 3D Gamestudio A6. Mais en guise d'exemple, il accompagne son billet de captures de décors plagiés sur Return to Castle Wolfenstein.

Son bras droit est Tim Croucher, lui aussi polyvalent : il est chercheur, assistant vocaliste, concepteur de jeu et testeur. Bovis raconte une fois :

J'ai commencé à jouer à des jeux d'aventure dans les années 80 sur le ZX Spectrum, et jusqu'au début des années 90 sur l'Atari ST. C'est à cette époque que j'ai rencontré un type nommé Tim Croucher qui aimait aussi le genre des jeux d'aventure. À nous deux, nous avions joué à presque tous les jeux d'aventure du marché, dont nos préférés étaient The Pawn et Guild of Thieves. Après un débat sur le mauvais état du genre des jeux d'aventure et sur le fait que plus personne ne faisait d'aventures captivantes, nous avons décidé de commencer à écrire des scénarios et à formuler des idées pour notre propre jeu d'aventure. (Quandary, 2006)

Tim Croucher, Steve Bovis, Laurence Francis. Edition du 2 mai 2008 du Kent Messenger de Maidstone

Le jeu attendu pendant plus de dix ans... qui était une immense arnaque

Et c’est à partir de cette ambition d’adolescents rêveurs que le duo débute l’écriture de l’univers de Limbo of the Lost, de son histoire et de ses personnages. “Tous les éditeurs étaient intéressés, mais seulement si nous terminions le jeu, ce qui était très bien, mais la conception du jeu était énorme et nous étions une équipe de deux personnes”, dit Steve Bovis. Alors le développement se poursuit, mais l’Atari ST est lentement évincée par l’Amiga et le projet doit dès lors s’adapter au support. Le duo parvient à mettre au point une démo pour l'Amiga A500 en 1995, une vidéo d'introduction VHS et éventuellement un contrat d'édition avec Rasputin Software, filiale de Grandslam Entertainment ; ”Notre vision tant attendue allait enfin être publiée... Eh bien, cela aurait été le cas si l'Amiga n'avait pas commencé à ralentir ses ventes de jeux dans l'ombre du PC”. Le projet retourne lentement dans l’oubli pour la seconde fois et surgit de nouveau en 2003, cette fois avec un concept paraît-il dépoussiéré et une modélisation 3D. Pour les aider à franchir de nouvelles ambitions, Steve et Tim partent convaincre leur vieil ami Laurence Francis, alors propriétaire d'un pub, de les rejoindre. Celui-ci devient à la fois assistant game designer, comédien de doublage principal et musicien. Un client le décrit comme un “guitariste accompli” sur le site de reviews Pubutopia.com. Et puis s'ajoute un certain Marko "Gravehill" Hautamäki, un musicien qui aurait complété l'équipe en cours de route suite à une rencontre sur un forum. Enfin Lisa Highsted s’occupe de la paperasse tandis que Heather Banks, supposée épouse de Laurence, endosse le rôle de testeuse. Finalement, tout porte à croire que rien ne prédestinait cette petite équipe à pénétrer le monde professionnel du jeu vidéo.

Preview de Limbo of the Lost en 1995 (Crédits : RockPaperShotgun/The One)

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La patate chaude

Le 12 juin 2008, au lendemain même de l'article publié par Game Plasma et de l'honteuse révélation, l'éditeur Tri Synergy publie un communiqué de presse :

Tri Synergy est aussi choqué que tout le monde par les récentes comparaisons de captures d'écran. À aucun moment de nos relations avec Majestic Studios, jusqu'au moment où la comparaison a été rendue publique par un tiers, nous n'avons eu connaissance de ces similitudes. De plus, Tri Synergy va cesser de distribuer Limbo of the Lost dans les points de vente au détail et en ligne.

Un représentant déclare à Gamespot que leurs tentatives pour joindre les développeurs se soldent par un échec, ces derniers ayant visiblement pris quelques jours de vacances après avoir achevé leur dur labeur. En attendant, les quelques copies du jeu disponibles sont naturellement retirées de la vente. Quelques jours plus tard, le 24 juin, les hommes de Majestic se fendent finalement d'un communiqué, choisissant de s'écarter de toute responsabilité. L'équipe se dit mortifiée de "l'annonce choquante" et évoque un vol perpétré par "des sources extérieures à l'équipe de développement". Et d'ajouter :

Sachez que nous ne tolérons en aucun cas l'utilisation de matériel non autorisé et protégé par des droits d'auteur. Si nous avions été informés plus tôt, nous aurions bien entendu cessé le développement du produit et rectifié le problème avant le processus de publication.

Pour autant que nous le sachions, personne chez Majestic, (l'éditeur européen) G2Games ou (l'éditeur nord-américain Tri Synergy, Inc.) n'était au courant de cette violation et n'y a pris part en connaissance de cause. En tant qu'équipe, nous sommes choqués et mortifiés par ces événements et nous continuons à travailler avec lesdits éditeurs afin de rectifier le problème.

Puis à peine six jours plus tard, Tim Croucher et Laurence Francis annoncent leur départ de Majestic, accusant le "comportement de certains membres de l'équipe". "Ni M. Croucher ni M. Francis n'ont eu leur mot à dire ou leur contrôle sur les graphismes, le rendu, le codage ou la conception des écrans de jeu", peut-on lire. "Pour autant que M. Croucher et M. Francis le sachent, tout le matériel soumis devait être original ; M. Croucher et M. Francis ont tous deux adhéré à cette clause contractuelle". Steve Bovis, qui affirmait pourtant en 2004 créer seul tous les visuels de sa création, ne répondra plus en son nom. Ainsi si le vol est clairement constaté, les aveux ne tomberont jamais. Et aucune action en justice concrête ne semble jamais avoir été entreprise. En 2010, l'ancien site UGO (filiale d'IGN) disait de Limbo of the Lost : "Une chose qui n'a certainement pas été volée, c'est la fin folle du jeu, qui doit être vue pour être crue." Et cela semble terriblement vrai.

Germé dans l'esprit de Steve Bovis depuis 1995, la séquelle Limbo of the Lost II: Flight to Freedom qu'il espérait voir naître après le succès du premier volet ne sortira évidemment jamais. Celui que l'on soupçonne être le chef d'orchestre de la mascarade Limbo of the Lost ne s'est plus fait entendre publiquement. Peut-être est-il simplement retourné à son domaine de prédilection, la vente de voitures d'occasion. Aujourd'hui, les seules traces encore disponibles du tristement célèbre point'n click sont une folle histoire à raconter et des images pour prouver qu'elle a bel et bien existé.

PC Tri Synergy Inc. Majestic Studios Aventure
Commentaires
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Niveau 10
le 06 oct. 2022 à 14:34

C'est un bon article qui explique bien les différences entre les deux types de sites Web. J'aime bien les video-games et j'ai déjà joué à quelques-uns des jeux mentionnés. Les graphiques sont impressionnants et j'aime bien l'idée de pouvoir jouer en ligne avec d'autres joueurs. Le seul inconvénient, c'est que les jeux sont souvent très chers.

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