Décidément, Take-Two Interactive se montre sans pitié lorsqu’il s’agit de ses anciens jeux à succès. Si l’éditeur s’est montré indulgent par le passé, tout en restant ferme sur certains sujets, celui-ci vient de passer à la vitesse supérieure en s’attaquant à des projets de rétro-ingénierie concernant, vous l’aurez deviné, GTA 3 et GTA : Vice City.
Souvenez-vous : en août dernier, tandis que les rumeurs autour du développement de remasters de GTA III, GTA : Vice City et GTA : San Andreas prenaient de l’ampleur, Take-Two s’était décidé à entamer un véritable ménage autour de ses trois jeux. À cette période, l’éditeur dégainait le fameux DMCA (Digital Millenium Copyright Act) à l’encontre du site de modding ModDB et du site Liberty City. Parmi les mods visés, on retrouvait : Vice Cry : Remastered, SA2LC, Ozark, OpenManhunt ou encore Bullworth.
Aujourd’hui, Take-Two a décidé d’aller encore plus loin : fini le temps du DMCA, l’éditeur est monté d’un cran en envoyant ses avocats dans une grande bataille juridique qui cible notamment les procédés de rétro-ingénierie employés par de nombreux développeurs autour des projets re3 et reVC.
Ces versions rétroconçues de GTA III et GTA : Vice City, fruits du travail d’un groupe de quatorze programmeurs, apportées des améliorations mais surtout la possibilité de s’y essayer sur d’autres supports, à l’image de la Wii U, de la PS Vita et même de la Switch. Déjà repéré par Take-Two par le passé, les développeurs avaient déjà écopé d’un DMCA, entraînant le retrait du projet de la plateforme GitHub, mais avaient constesté cette sanction. Selon eux, le procédé de rétro-ingénierie est généralement légal, d'après la loi américaine, et ils ont toujours évité d’utiliser un code source ayant fuité ou des éléments protégés par des droits d’auteurs.
Mais Take-Two ne l’entend pas de cette oreille. L’éditeur affirme même que les développeurs sont « bien conscients qu'ils ne possèdent pas le droit de copier, d'adapter ou de distribuer le code source dérivé de GTA, ou les éléments audiovisuels des jeux, et que cela constitue une violation du droit d’auteur ».
Plus virulent encore, Take-Two déclarait que ces derniers avaient « cherché illégalement à copier, adapter et distribuer au public le code source illicite de deux titres classiques de GTA : GTA III et GTA : Vice City ». Pour l’éditeur, il s’agit d’adaptations non-autorisées qui tournent sur des plateformes où les jeux ne sont jamais parus ce qui le pousse à dire que les développeurs ont tenté de « s’approprier un marché qui appartient à Take-Two ».
En conséquence, la maison-mère de Rockstar envisage le retrait complet de ces projets et estime qu’elle doit, à la fois, percevoir des dommages et intérêts et obtenir un compte-rendu de l’ensemble des ventes et téléchargements de ces projets.
Après les sites de modding, Take-Two démontre bien sa ferme intention de traquer le moindre obstacle qui viendrait mettre son grain de sable dans le rouage bien huilé de ses remasters qui devraient, potentiellement, arriver en 2022.