Avec des dizaines de jeux qui sortent chaque semaine, il est impossible pour le commun des mortels de jouer à tout. Un jeu a donc tout intérêt à nous happer dès ses premières minutes, encore plus depuis l'arrivée des service d'abonnements. Voilà pourquoi les introductions sont un élément des plus importants, et tous les jeux ne sont pas logés à la même enseigne à ce niveau. Pour le plaisir, faisons une rétrospective des intros jouables marquantes du jeu vidéo.
Metal Gear Solid 2
Débutons notre liste des intros inoubliables avec le deuxième épisode de l'une des sagas les plus mythiques du jeu vidéo : Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty. Le soft dirigé par Hideo Kojima se déroule en deux parties bien distinctes, dont la première fait office de grosse introduction. On se retrouve donc en 2007, deux ans après les événements de Shadow Moses, contés dans MGS 1. Le soft débute par une longue cinématique lors de laquelle Solid Snake saute du haut du pont George-Washington sous une pluie battante, pour atterrir sur le tanker des Marines américains, à bord duquel il découvre le nouveau prototype de Metal Gear, une terrible arme-mecha qui se paye en plus le luxe d'être amphibie. Mais, ô surprise, rien ne se passe comme prévu. On découvre en effet que le groupe de spetsnaz qui s'est introduit plus tôt sur le navire est dirigé par Revolver Ocelot, un antagoniste emblématique de la série. Celui-ci trahit le colonel russe avec lequel il est allié et vole le prototype du Metal Gear. Mais l'homme lutte en réalité psychiquement contre Liquid Snake, un loustique dont il s'est fait greffer le bras. Bref, tenter de résumer le scénario d'un Metal Gear Solid en un paragraphe relève de l'impossible, mais en une heure, le titre met en place toute la complexité de son scénario avec des scènes déjà cultes. Mais le plus marquant pour les joueurs restera évidemment la mort présumée de Solid Snake à la fin de cette phase et sa conséquence directe : tout le reste du jeu se fera aux commandes d'un autre personnage, Raiden, sans que cela n'ait jamais été mentionné au préalable lors de la communication autour du jeu. Un Last of Us 2 avant l'heure, et surtout une claque monumentale pour le joueur.
- Disponible sur PC PS2 PS3 Vita 360
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Bioshock Infinite
En plus d'être un excellent FPS disposant d'un gameplay grisant ainsi que d’un scénario en béton, Bioshosk Infinite s'offre le luxe de posséder une direction artistique qui fait tout son charme. Les toutes premières minutes ne payent pourtant pas de mine : vous êtes Booker DeWitt, un "détective privé" engagé pour retrouver une jeune fille retenue prisonnière dans une ville que vous ne connaissez ni d'Eve ni d'Adam. Vous débarquez sous une pluie battante près d'un phare tout à fait lambda, y pénétrez et vous asseyez sur un "drôle de fauteuil". Puis vous décollez. Vous montez encore et encore en altitude. Vous criez, entre peur et surprise. Puis vous dépassez les nuages, et apercevez tout à coup la magnifique et ensoleillée ville flottante de Columbia. Accompagné de quelques notes de piano, vous vous posez enfin. Entouré de croyants, vous êtes "baptisé" ("noyé" serait un terme plus juste), puis faites enfin vos premiers pas dans les rues de la ville. Utopique au premier abord, vous découvrirez petit-à-petit que Columbia n'est que crimes, corruption et rêves insaisissables. Au fil de l'aventure, les civils et les oiseaux déserteront alors la ville au profit de multiples ennemis de plus en plus dangereux, tandis que le soleil laissera place à un ciel menaçant. Un contraste surprenant avec la première demie-heure de jeu, où même tout combat est absent.
- Disponible sur PC Mac PS3 PS4 360 ONE Switch
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Super Metroid
Troisième épisode la série des Metroid, prenant place directement après la fin de l’épisode précédent, Super Metroid sort en 1994 est acquiert au fil du temps une renommée mondiale. Comme dans les deux premiers opus, le joueur incarne Samus Aran, chasseuse de prime intergalactique qui se rend dans la station scientifique Ceres, après que celle-ci a émis un signal de détresse : son grand ennemi et antagoniste le plus récurrent de la série, le terrible Ridley, a assassiné les scientifiques et s’est emparé d’un sujet de test. Si on s’attend à retrouver celui-ci bien plus tard dans le jeu pour un combat de boss dantesque, on se retrouve en réalité confronté à lui après environ... 30 secondes. C’est un peu court jeune homme. On a beau lutter, tirer, esquiver… le combat est perdu d’avance et il nous faut nous enfuir car la station s’apprête à s’auto-détruire. Après un combat de boss particulièrement éprouvant en guise de mise en bouche, c’est donc une fuite chronométrée qu’il faut réussir avec succès. On peut dire que c'est un début de partie particulièrement stressant, un sentiment qui ne va pas aller en s’arrangeant puisque au-delà de son level-design exemplaire, Super Metroid est avant tout connu pour son ambiance sombre à souhait, alors que la solitude n’aura jamais semblé si pesante.
- Disponible sur SNES 3DS Wii WiiU
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The Last of Us
Bien plus reconnu pour ses personnages et les émotions dégagées que pour son gameplay, The Last of Us tire sa force de l'implication ressentie par le joueur, et ce dès les premières minutes de jeu. La jeune Sarah habite à Austin, au Texas, avec son père Joel, dont c'est l'anniversaire. Elle lui offre donc un cadeau, puis s'endort. A son réveil, la panique règne dans la ville : une épidémie liée au cordyceps s'est aggravée et les patients infectés deviennent violents. Elle fuit donc en voiture aux côtés de son père et de son oncle Tommy. Mais blessée suite à un accident, elle doit être portée par Joel, que l'on incarne alors. Arrivés aux abords de la ville, ils sont sauvés des infectés par un militaire. Mais celui-ci tente de les abattre également en ouvrant le feu, espérant ainsi contenir l'épidémie. Tommy arrive à temps pour sauver Joel, mais Sarah meurt dans les bras de ce dernier. Une scène extrêmement touchante notamment grâce au talent d'acteur du très bon Troy Baker, et d'autant plus forte que Naughty Dog a fait appel à un procédé simple, mais intelligent : nous faire incarner successivement la fille, puis le père. En un quart d'heure de jeu, le studio capte non seulement l'attention du joueur, mais le marque au fer rouge. Et le pauvre n'est pas au bout de ses surprises, parfois pour le meilleur, souvent pour le pire.
- Disponible sur PS3 PS4
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Uncharted 2
On reste du côté de chez Naughty Dog en nous attardant cette fois sur le deuxième opus d'une célèbre saga de jeux d'aventure exclusifs aux consoles de Sony, Uncharted 2. Sorti deux ans après un premier épisode efficace mais très imparfait, celui-ci place tous les curseurs plus hauts et nous livre l'un des épisodes les plus appréciés de la série encore aujourd'hui. Il ne perd pas de temps pour nous introduire deux des nouveautés majeures de ce second opus : une technique en béton qui deviendra par la suite une marque de fabrique du studio, et une narration qui sait se faire plus sérieuse quand il le faut. En résulte un Nathan Drake grièvement blessé dans un wagon suspendu dans le vide au beau milieu de la chaîne de l'Himalaya. Il faut alors l'aider à se sortir de cette situation peu confortable, tout en étant limité dans nos mouvements. Mais alors que Nate arrive au bout de son ascension, l'ensemble du train chute et Nate succombe... Eh non ! Il s'accroche in extremis à un rebord et survit miraculeusement, pour la plus grande surprise d’à peu près personne. Quoi qu'il en soit, cette scène demeure à la fois éprouvante et hollywoodienne, et se paye en plus le luxe de tenir le joueur en haleine : il faudra attendre plusieurs heures de jeu avant de comprendre comment Nate en est arrivé là.
- Disponible sur PS3 PS4
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Castlevania Symphony of the Night
On évoquait plus tôt un combat de boss éprouvant dès les premières secondes de jeu de Super Metroid. Eh bien rebelote, trois ans plus tard, avec Castlevania : Symphony of the Night, un titre qui s'en inspire beaucoup en termes de structure, donnant naissance au terme Metroidvania. Cet épisode se déroule en 1797, cinq ans après les événements de l’opus Rondo of Blood, à la fin duquel le chasseur de vampires Richter Belmont parvient à tuer le Comte Dracula. Et c’est justement ce combat épique que vous propose de revivre le début de Symphony of the Night, précédé d’un dialogue intégralement doublé entre les deux "hommes", un fait assez rare à l’époque pour être souligné. Ce n’est qu’après de longues minutes que vous vainquez enfin le vampire au sein de sa demeure, après des déluges d’attaques, une transformation en gargouille volante et des envolées d’orgue qui donnent probablement encore des frissons aux fans. Une intro qui restera dans l’histoire du jeu vidéo et suivie dans le reste du jeu par une nouveauté de taille pour la série : le joueur ne contrôle plus un membre de la famille Belmont comme de coutume, mais Alucard, le fils de Dracula et d’une humaine.
- Disponible sur Saturn PSP PS1 PS3 360 iOS Android
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GTA IV
Cinq ans avant le mastodonte GTA V sortait… GTA IV. Incroyable. Vous y incarnez Niko Bellic, vétéran de guerre d’origine serbe qui immigre tout juste dans la pas-si-bien-nommée ville de Liberty City, aux Etats-Unis, pour y découvrir le rêve américain et se racheter une conduite. Se fiant aux nombreuses lettres reçues par son cousin Roman installé là-bas depuis 10 ans, il s’attend à retrouver un homme riche, habitant dans une villa et collectionnant les filles et les fêtes. Mais c’est un beauf bourré au point d’être incapable de conduire qui l’accueille sur le port. Et après quelques minutes en voiture, force est de constater que la déception est totale. Roman raconte des bobards depuis des années, et c’est dans un petit studio délabré que Niko va devoir habiter : c’est sale, les cafards y ont visiblement élu domicile, le sommier du lit semble cassé… Avec ses 10 premières minutes GTA IV met en avant sa thématique principale, qui sera développée tout au long de l’œuvre : la désillusion du rêve américain. Un thème cher à Rockstar et qui nous propose ici encore une critique acerbe de cette idéologie. Si Niko n’aura ni villa, ni belles voitures à son arrivée, il plongera dans le trafic de drogue et les règlements de compte. Une vision bien sympathique de l’Amérique.
- Disponible sur PC PS3 360
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Outer Wilds
Outer Wilds commence simplement par une grande inspiration de votre personnage. Vous ouvrez les yeux et regardez le ciel. Près d'un feu de camp, vous vous faites griller une guimauve et partez explorer l'unique village qui peuple votre minuscule planète. Puis, après quelques minutes, vous montez à bord de votre vaisseau spatial et partez à la découverte totalement libre de votre petit système planétaire. L'ambiance relaxante de votre planète sera bien vite abandonnée, remplacée au pied levé par un sentiment étrange, entre émerveillement et solitude. Mais cette dernière semble soudain disparaître quand, grâce à un appareil en votre possession, vous décelez le bruit d'un banjo ou d'un accordéon à quelques planètes de là. Vous vous y rendez et découvrez un voyageur qui... ne voyage plus. Il vous parle de sa planète, que vous explorez et sur laquelle vous faites d'incroyables découvertes au sujet d'une ancienne civilisation. Mais vous tournez la tête et constatez que l'étoile de votre système s'est peu à peu transformée en une géante rouge. Et alors que quelques notes de musiques se font de plus en plus pressantes, elle explose en supernova, et vous mourrez. Hein ?
- Disponible sur PC PS4 ONE
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Half-Life
Un jeu culte à l'intro toute aussi culte, à présent : Half-Life. Véritables références aujourd'hui encore, les premières minutes du FPS de Valve sont une perle d'ambiance et de mise en situation. La preuve que les limitations techniques, l'absence de musique ou de scène épique n'empêche en rien de frapper fort. Vous incarnez le scientifique Gordon Freeman et vous trouvez seul à bord d'un tram. Vous vous trouvez au sein du mystérieux centre de recherche Black Mesa au beau milieu du Nouveau-Mexique, et vous dirigez vers votre lieu de travail. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le chemin est très long, vous laissant l'occasion d'en apprendre plus sur le centre tout en en constatant l'immensité, découvrant une partie des recherches qui y sont menées. C'est seulement après cinq bonnes minutes que vous arrivez enfin à destination et que l'on comprend pourquoi vous étiez si seul sur le chemin : vous êtes simplement un énorme glandeur et êtes très en retard. Heureusement, le reste de la journée sera bien plus agité. Autant dire qu'entendre la voix du tram vous souhaiter "une bonne journée en sécurité" prête à sourire.
- Disponible sur PC Mac DCAST PS2
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God of War 3
"My vengeance ends now". Vous vous rappelez quand, quelques lignes plus haut, on vous expliquait qu'un jeu n'a pas besoin de grosse scène épique pour frapper fort ? Eh bien Kratos écrase cette affirmation et nous la balance en pleine face. L'intro de God of War 3 est probablement l'une des plus épiques de toute l'histoire du jeu vidéo. Le Dieu de la Guerre est plus en colère que jamais, et ce dès l'ouverture du titre, qui reprend littéralement là où s'était arrêté l'opus précédent. Accompagné des Titans, créatures mythologiques géantes, il se trouve au pied du Mont Olympe et cherche à affronter Zeus, le Roi des Dieux. Mais avant cela, il commence son ascension sur le dos de Gaïa, se débarrassant de dizaines d'ennemis à l'aide d'enchaînements tous plus impressionnants les uns que les autres. Toujours sur le dos de la Déesse mère, il affronte Poséidon, le Dieu de la Mer en personne, et le tue après un combat épique et éprouvant. Mais alors que Kratos touche au but, il est trahi par Gaïa et chute dans le Styx, fleuve coulant au bas de la montagne… pour revenir plus déterminé que jamais par la suite. En plus de pouvoir crâner en cours de mythologie, les joueurs ayant vécu cette expérience resteront surtout marqués par des séquences dont la mise en scène est à tomber par terre et des compositions musicales épiques à souhait. Et le pire, c'est que tout ça ne faiblit pas jusqu'à la toute fin de ce dernier opus de la trilogie God of War !
- Disponible sur PS3 PS4
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