Aujourd'hui est un grand jour ! Aujourd'hui, c'est tout simplement l'anniversaire d'un des plus grands monuments du monde du FPS. Non, nous ne faisons pas allusion ici à Wolfenstein 3D et non, il ne s'agit pas non plus du tout premier DOOM… À quel jeu faisons-nous référence alors ? Vous n'avez pas d'idées ? Arrêtons ce suspense insoutenable alors et faîtes place à Quake premier du nom.
Décidément, cette année, les grandes stars du jeu vidéo passent un cap symbolique. Après les 35 ans de Zelda, les 35 ans du tout premier Metroid et les 20 ans de la saga Animal Crossing, c'est au tour d'une autre licence de souffler ses nombreuses bougies. Eh oui, Quake, la célèbre série vidéoludique d'id Software célèbre en ce 22 juin 2021 ses 25 ans. Profitons alors de cette occasion pour revenir sur ce premier épisode qui donnera naissance à une longue saga et qui continue encore et toujours d'inspirer les derniers FPS en date.
Dans la famille des John, je voudrais Carmack
Bien évidemment, ce projet n'est pas sorti comme par enchantement d'un chapeau magique, mais bel et bien des idées de John Carmack. Qui est ce John Carmack ? Je vous le donne en mille ! John Carmack c'est l'inventeur du FPS, mais c'est aussi celui qui a réussi à le moderniser à deux reprises, rien que cela. Le programmateur est donc derrière le moteur de jeu de l'indémodable Wolfenstein 3D – qui est tout simplement le tout premier FPS à voir le jour sur le marché – et derrière le développement de DOOM, le fast-FPS de 1993 que l'on ne présente plus. Après avoir touché le public en plein cœur avec ces deux productions qui ont tout simplement posé les bases d'un genre, John Carmack réitère l'opération et surprend une fois de plus quelques mois plus tard, soit le 22 juin 1996, avec Quake. Ce tout nouveau jeu reprend bien évidemment tout ce qu'a fait le succès des titres que nous venons de citer (arsenal varié, monstres en tout genre, violence acerbe), mais décide de voir plus loin… ou plutôt, plus haut.
La 3D dans toutes ses dimensions
Vous avez tous ou presque testés Wolfenstein 3D ou encore le tout premier DOOM, et vous avez surement remarqué une petite limitation dans le gameplay. Dans ces deux jeux en vue à la première personne, il est tout simplement impossible de sauter ou pire, de viser vers le haut ou vers le bas. Avec Quake, John Carmack – une fois de plus accompagné de son ami de toujours, John Romero – transgresse ces règles en mettant en place l'id Tech 2, le grand remplaçant de l'id Tech notamment utilisé pour mettre en scène les premières aventures du Doom Slayer. Ce tout nouveau moteur de jeu apporte une plus-value au genre fétiche des deux vétérans de l'industrie puisqu'il offre pour la première fois aux joueurs la possibilité de profiter pleinement de cette troisième dimension que l'on n’arrête pas de mettre en avant depuis le lancement de la toute première PlayStation. La 3D est partout, mais est rarement pleinement exploitée, surtout lorsque l'on parle de FPS. Désormais donc, avec Quake, il n'est pas simplement possible de se déplacer de gauche à droite ou d'avancer et de reculer, mais il est aussi possible d'ajuster la hauteur de son tir. Vous l'avez compris, c'est grâce à Quake que les joueurs peuvent aujourd'hui choisir entre tirer dans les jambes de leur adversaire ou bien de lui mettre une balle en pleine tête.
En plus d'ajouter la possibilité de viser en haut comme en bas donc, ce tout nouveau moteur de jeu en profite également pour ajouter de la profondeur à ses personnages, non pas scénaristiquement parlant, puisque l'histoire de Quake tient sur un simple post-it – des démons veulent envahir la Terre – mais graphiquement. Contrairement à Wolfenstein 3D, DOOM, DOOM II ou même à Duke Nukem 3D qui est sorti quelques semaines avant notre sujet du jour, avec Quake, les joueurs n'affrontent plus des ennemis en 2D qui ressemblent à des bouts de cartons qui se déplacent maladroitement (que l'on appelle plus techniquement des sprites 2D), mais bel et bien à des monstres faits de polygones. Vus d'ici, ils ne sont pas très jolis (il faut dire qu'à l'époque la 3D était loin de ressembler à ce qui se fait maintenant), mais en 1996, c'était tout simplement un exploit. C'est simple, avec cette avancée technique, les joueurs ne sont plus obligés de faire face à leurs adversaires, mais peuvent les contourner et arriver dans leur dos par exemple.
"Excellent"
Mais Quake n'est pas seulement le premier jeu à donner du sens au terme 3D pour un FPS, il est aussi celui qui a démocratisé le jeu en ligne et plus notamment les jeux en réseau local. En effet, du temps des cybercafés, les joueurs se rejoignaient dans une seule et même pièce et connectaient plusieurs PC sur un même réseau pour s'adonner à des parties multijoueurs endiablées sur de nombreux modes de jeu, à commencer par le mode deathmatch. Rapidement, grâce à la communauté grandissante, d'autres modes verront le jour, comme Capture de Drapeau qui est devenu par la suite un standard du jeu en ligne. Conscient du succès de cet aspect du jeu, les développeurs décident donc de se concentrer pleinement sur la partie multijoueur de sa licence en abandonnant complètement ou presque le solo avec l'arrivée de Quake III Arena en 1999. Malgré ce parti-pris qui aurait plus en décevoir plus d'un, le succès est tout simplement au rendez-vous.
Aujourd'hui, éditée par Bethesda, la franchise continue encore de faire parler la poudre au travers de Quake Champions, un free-to-play qui réunit tout ce qui a fait le charme de Quake III Arena tout y ajoutant une petite touche de modernité. On y retrouve donc les niveaux cultes du jeu multijoueur de 1999, mais aussi des visuels améliorés et l'ajout de Héros aux capacités uniques. Parmi ces héros, nous retrouvons d'ailleurs notre cher B.J. Blazkowicz qui, semble-t-il, en avait assez de détrousser des nazies, ou encore le Doom Slayer. D'ailleurs, pour célébrer les 25 ans de la franchise, Bethesda propose actuellement aux fans de la saga de remplir trois défis sur Quake Champions pour déverrouiller la tenue classique du Quake Guy, soit celle du premier opus.
Ce mois de juin marque les 25 ans de #Quake ! 🎂
— Bethesda France (@Bethesda_fr) June 3, 2021
Pour l'occasion, jouez à Quake Champions et complétez 3 challenges d'anniversaire jusqu'au 25 juin pour débloquer la tenue classique du QUAKE GUY ! pic.twitter.com/iWMlU3Jtzr
Quake à jamais dans nos cœurs
Même si la série n'a aujourd'hui plu le même attrait qu'autrefois, il faut tout de même reconnaître qu'elle est tout simplement l'essence de tout. Bien plus influente encore que Wolfenstein 3D ou DOOM (oui, encore eux), la franchise de John Carmack a donné naissance à de nombreux jeux cultes et plus notamment à Team Fortress qui, avant de devenir un jeu à part entière, était un mod de Quake, et à Half-Life qui utilise notamment une version modifiée de l'id Tech 2. Aujourd'hui encore, Quake reste l'une des principales sources d'inspirations de la scène indépendante : Wrath : Aeon of Ruin (un jeu actuellement en Early Access) est un descendant direct de la saga née en 1996 puisqu'elle reprend directement son moteur de jeu. De son côté, ULTRAKILL est défini par ses créateurs comme un "Devil May Quake" (un mélange entre Quake et Devil May Cry).
Vous l'avez compris, même si la saga ne fait plus vraiment parler d'elle, elle reste un pilier pour notre industrie préférée. Elle est tout simplement la source même d'un genre devenu maintenant populaire. Dans tous les cas, nous souhaitons un magnifique anniversaire à Quake premier du nom !