Que les fans de MMORPG se réjouissent : leur attente va finalement prendre fin “bientôt”, dans cette période morne où les bons MMO qui sortent ne sont pas légion. Alors certes, Lost Ark n’est pas réellement une nouveauté puisqu’il est déjà sorti en Corée en 2018, mais 99% des joueurs occidentaux qui auraient voulu y jouer n’ont jamais pu le faire. La faute à des serveurs coréens ultra cadenassés, et à un jeu qui n’a jamais été traduit en français ou même en anglais à l’époque. Et après une sortie au Japon en 2019 et en Russie en 2020 — gérée par Smilegate, l’éditeur originel —, c’est sur l’Europe et les Etats-Unis qu’Amazon Games a décidé de porter son regard.
Car oui, c’est bien le géant américain qui a pris la responsabilité d’amener cette pépite sur le marché occidental et de la traduire dans tous les dialectes importants. Et ce dès l’automne 2021, après une phase de beta qui arrivera au cours de l’été. Aucune date plus précise pour le moment, mais si Amazon Games nous a habitués à repousser les dates sur New World, il ne faut sûrement pas autant s’inquiéter pour Lost Ark puisqu’il s’agit “simplement” d’un portage. Il est important de noter que nous autres occidentaux recevrons la version sortie en Corée en 2018. Depuis, des patchs de contenus, une nouvelle classe principale et bien d’autres sont arrivés sur le jeu, et arriveront plus tard chez nous.
Un savant mélange de styles
Lost Ark est typiquement le genre de jeu qui pourrait réconcilier beaucoup de communautés : les joueurs de MMO les plus hardcore comme les plus casual, mais aussi les fans de hack’n’slash. Il intègre des influences très disparates, comme Final Fantasy ou Tera Online en ce qui concerne les armures et les classes, ou encore Diablo ou World of Warcraft pour le gameplay et certaines fonctionnalités ingame, comme le fief ou les expéditions de sujets.
Les armures sont colorées, les épées sont larges, '''les graphismes sont léchés, les skills sont très visuels'', et l’on pense à Final Fantasy XIV, et encore plus après avoir aperçu la classe du Gunner avec ses mousquets, son lance-flammes et autres outils de torture.
Le gameplay est dynamique, les packs de mobs tombent à la pelle sous les pluie de balles, de coups ou de sorts, et les loots font de même. Ces derniers pourront être trouvés un peu partout dans le jeu, que ce soit dans les nombreux donjons PvE — dont il existe plusieurs sortes —, en traversant les mers avec votre bateau ou encore en envoyant vos servants de forteresse visiter les moindres recoins d’Arkesia, le monde dans lequel se joue Lost Ark.
Du contenu en veux-tu en voilà
La quantité de contenu présent dès le début du jeu est gigantesque : que ce soit pour les amateurs de PvE ou de PvP, il y a largement de quoi faire. Pour démarrer votre ascension PvE, vous aurez à choisir entre 5 classes principales (Warrior, Mage, Assassin, Gunner et Martial Artist) qui se décomposeront — dès le niveau 10 atteint — en 14 classes secondaires. Autant de façons de jouer, que vous souhaitiez vous orienter vers un personnage tanky, support ou alors totalement DPS. Des façons de jouer innombrables qui sont encore davantage mises en exergue grâce au “Tripod system”. Globalement, et pour ne pas “trop” rentrer dans les détails, il s'agit de talents qui évoluent au fur et à mesure des points que vous y consacrez. Ils évoluent alors non seulement en termes de dégâts, mais aussi de portée, et d'aspect visuel. Et selon que vous serez en situation de farming, de donjon héroïque ou autre, vous pourrez redistribuer vos points comme vous le souhaitez, de manière à avoir des synergies pertinentes entre vos différents skills.
Une fois vos talents maîtrisés, vous aurez le choix de partir en donjon (deux difficultés sont disponibles, avec des tables de loots différentes), en raid ou à la chasse au trésor avec votre équipage. Si vous désirez par contre vous orienter vers du PvP, sachez que le Colosseum ouvre au niveau 50 : et là, trois modes seront disponibles, le Team Deathmatch, le Free-For-All et le Duel 1v1.
Et si d’aventure ni le PvE “hardcore” ni le PvP ne vous intéressent, vous avez aussi la possibilité de construire tranquillement dans votre forteresse personnelle, après l’avoir aménagée lors de quelques séances de housing. Le jeu prend presque une dimension Animal Crossing, ce qui en ravira sûrement plus d’un. Cette forteresse pourra aussi être le point d’accostage de votre bateau (une fonctionnalité peu habituelle dans les MMO), qui vous permettra de trouver des routes vers d’autres îles, tout en ramassant des trésors et en tuant des mobs en passant.
Dernière chose à faire, et inhérente à la notion de RPG : les métiers, de récolte et de craft. Et pour l’occasion, il ne suffira pas “simplement” de cliquer sur les ressources pour les récupérer. Il vous faudra un peu de temps pour en venir à bout, comme pour scier un arbre ou pour attraper et tuer un animal pour sa viande. Et là, vous vous souviendrez que le jeu est à la base un MMO coréen et que c’est parfaitement logique de devoir un tant soit peu tryhard pour la moindre chose.
Vraiment un free-to-play ?
La notion de prix n’avait pas encore été abordée jusqu’ici. Et pour cause, le jeu est gratuit. Free-to-play comme on dit dans le milieu. Mais le modèle free-to-play implique souvent des dépenses ingame ultérieures, pour des cosmétiques, de l’expérience en plus grande quantité ou encore du confort de jeu (taille des sacs, montures plus rapides et autres). Et Amazon Games a botté en touche sur ce sujet, en affirmant que rien n’était acté pour le moment à leur niveau. Difficile d’imaginer qu’un modèle identique à celui disponible en Corée puisse fonctionner en Occident, tant les occidentaux sont bien moins enclins à mettre de l’argent après avoir téléchargé leur jeu, et surtout pour gagner un peu de confort.
Et c’est là le plus gros défi qui va se dresser devant Amazon Games et le service qui va devoir prendre la responsabilité de ce modèle économique : faire le portage d’un jeu à service coréen dans une culture occidentale plutôt réticente à ce fonctionnement.
Si ce pari est finalement réussi — on ne le saura que plus tard, peut-être au moment de la beta cet été — alors Lost Ark pourra espérer avoir l’impact qu’Amazon Games souhaite qu’il ait en Occident. Le géant américain sera bien sûr aidé par sa mainmise sur Twitch, qui pourra donner une caisse de résonance non négligeable à l’heure où les influenceurs gaming ont un pouvoir certain sur les foules.