Après son bilan financier, Ubisoft dévoile un document de 31 pages détaillant les rémunérations de son conseil administratif. On y apprend aussi que l'entreprise priorise son bilan carbone au-delà de la diversité de ses équipes.
Si la période des bilans financiers de l'année fiscale écoulée vient de se terminer, un autre bal continue : celui de la rémunération des dirigeants. De fait, chaque entreprise cotée en bourse a l'obligation de dévoiler la rémunération de ses PDG. Si l'on a appris il y a un mois le salaire astronomique du PDG d'Activision Blizzard Bobby Kotick, c'est aujourd'hui ceux des dirigeants d'Ubisoft qui sont mis en lumière. On y constate qu'Yves Guillemot a été rémunéré 1,03 millions d'euros cette année (salaire + bonus compris). C'est 21 fois de plus que la rémunération moyenne d'un employé, et 27 fois de plus que la rémunération médiane. À titre de comparaison, Bobby Kotick a touché l'année dernière 154,6 millions de dollars (126 millions d'euros) l'année dernière : c'est 1560 fois plus que la rémunération médiane d'un employé chez Blizzard.
Si ce document partage les salaires distribués, on en apprend plus sur les objectifs d'Ubisoft et sur les compensations versées en cas de réussite de ces objectifs. Ces rémunérations bonus sont "pensées pour encourager la bonne exécution du business plan chaque année". Il en existe deux types : l'une n'est versée qu'au PDG (Yves Guillemot) tandis que la deuxième est versée au PDG mais aussi aux Directeur Généraux.
Dans un premier temps donc, l'entreprise veut améliorer la qualité de vie au travail pour 2022. Une initiative qu'elle justifie par les événements de l'été dernier. En juin dernier, Libération publie une enquête révélant des affaires de harcèlement chez Ubisoft ainsi qu'une culture d'entreprise toxique. Le mois suivant, Serge Hascoët (chef créatif du groupe) et Cécile Cornet, présidente des ressources humaines monde furent renvoyés par Guillemot.
Le contexte social de l’été 2020 a mis en lumière l’importance de renforcer le respect et la qualité de vie des équipes au travail. Le Groupe a ainsi construit un plan d’action comprenant une série d’initiatives apportant une réponse concrète à la situation et lui permettant de garantir un environnement de travail plus inclusif pour tous les collaborateurs. Le Conseil a retenu un Indicateur permettant d’évaluer le déploiement de ce plan d’action, composé de 3 axes majeurs : l’écoute des équipes, la formation des managers et des salariés au “respect au travail” et l’évaluation des collaborateurs sur l’exemplarité de leur comportement.
Dans un second temps, on peut noter qu'il n'y aura plus de compensations concernant l'augmentation de la diversité de genre des équipes' : pour l'année fiscale 2022, elles seront attribuées en fonction des efforts fournis par l'entreprise pour être éco-responsable. De fait, Ubisoft estime avoir réalisé son objectif de 24% de femmes dans l'entreprise. Elle en comptait 22% en 2020 et indique avoir gagné 1.5 points durant l'année fiscale 2020-2021. Ubisoft a donc décidé deréduire son impact environnemental et veut atteindre la neutralité carbone d'ici 2030. Pour se faire, cinq axes d'action ont été soulevé par le conseil administratif :
- Atteindre 100% d'énergies renouvelables (73.5% en 2020)
- Diminuer les voyages d'affaires d'au moins 20% minimum
- Augmenter la durée de vie de l'équipement technologique d'un ou deux ans et orienter les processus d’achat vers un approvisionnement plus faible en carbone
- Rationaliser la consommation électrique d’Ubisoft en améliorant l’adaptation des sites aux nouveaux modes de travail
- Atteindre 68% d'unités vendues au format digital (48% en 2019)
Néanmoins, un représentant d'Ubisoft a déclaré à Axios que "la diversité des genres restait une priorité" et que cette compensation bonus pourrait revenir en 2023.
Sources : Axios, Oscar Lemaire et Ubisoft