Nous étions donc présents ce week-end aux côtés des équipes de la marque allemande pour couvrir l’évènement Fanatec Esport GT Pro Series, partie eSport des épreuves du championnat GT3 Européen. Et c’est sur l’espace réservé par Fanatec que nous avons pu mettre la main sur quelques nouveautés, certaines annoncées et très attendues, et d’autres encore confidentielles. Voici un petit bilan de ce tour de chauffe auprès des nouveautés de la marque.

CSL DD : Fanatec passe exclusivement au Direct Drive

Nous vous en parlions déjà au mois de Mai, le CSL DD est une réalité sur laquelle nous avons enfin pu poser nos mains pour quelques tours de circuit. Le servomoteur qui servira de base à de futurs bundles, a la double particularité de se placer en “entrée de gamme” de la marque, à 349€ tout de même, mais avec une motorisation direct drive, c'est-à-dire sans système de transmission entre le moteur et l’axe du volant. Un choix technologique évident si on en croit les dires de Thomas Jackermeier, PDG de la société Endor qui possède la marque Fanatec :

Si vous utilisez une courroie ou un engrenage, vous perdez des informations soit par absorption, soit par addition d’artefacts. L'entraînement direct est donc pour nous la seule voie possible pour le futur du simracing. Le seul moyen d’offrir des sensations fidèles et les informations nécessaires au pilotage. Avec le CSL DD, nous comptons proposer cette technologie au plus grand nombre, sans pour autant rogner sur la qualité. Ainsi, le CSL DD utilise une motorisation que nous avons développée précisément pour le simracing, et non un moteur issu d’une autre industrie.

Précisons tout de même que nous avons pu essayer ce volant tout au long de la journée, sur Assetto Corsa, dans des conditions excellentes (cockpit Fanatec, roue BMW), avec l’alimentation qui permet au moteur d’atteindre les 8 Nm contre 5 avec l’alimentation de base. Et clairement, dans ces conditions, le résultat est une réussite. Les sensations sont bien celles d’un direct drive, avec un moteur qui réagit avec précision, en nous opposant une force assez conséquente. Le ressenti est proche de celui d’un DD1 qui aurait été réglé à 50%, avec tout de même une limite en termes de résistance ce qui, dans certains moments critiques où la force des bras surpasse celle du moteur, donne au CSL DD quelques accents de moteur brushless avec courroie.

Donc non, le CSL DD n’est pas capable de rivaliser avec les DD1 ou DD2 en termes de puissance, mais il explose tout ce que nous avons connu jusqu’alors chez Logitech et Thrustmaster pour ce qui est de la précision des informations délivrées. Il nous faudra cependant un test plus approfondi et des comparaisons en face à face pour réellement donner notre avis. Ce qui ne devrait pas trop tarder, les premiers modèles arrivant courant Juin. D’ailleurs, Fanatec a dans la foulée annoncé l’arrivée d’un nouveau pédalier de la gamme CSL. Pédalier que nous n’avons pas encore pu essayer mais qui devrait bien faire partie du prochain test.

Podium Steering Wheel BMW M4 GT3 : La “vraie” roue de volant

C’est clairement une première dans le monde du simracing. D'une part, Fanatec a développé une roue de volant pour un fabricant prestigieux de voitures, en l'occurrence BMW, ce qui est tout à fait incroyable. Mais en plus, cette roue prévue pour aller dans la vraie BMW M4 GT3 pourra aussi être connectée à une base Fanatec. Nous en avons d’ailleurs eu la preuve au circuit du Castellet puisque la roue Podium Steering Wheel BMW M4 GT3 était installée sur la base CSL DD pour nos essais.

Alors évidemment, voilà un produit qui ne concernera qu’une infime partie des joueurs, le prix de cette roue étant probablement plus proche des 1000 € (voire plus, nous n’avons pas eu l’information exacte) que des déjà conséquents 400€ que pratique Fanatec avec ses répliques. Mais là, il n’y a point de réplique puisque la roue est précisément la même, qu’on l’achète sur le site de Fanatec, en pièce détachée chez BMW, ou qu’on s’en fasse livrer une avec sa BMW M4 GT3.

Nous n’avons néanmoins pas boudé notre plaisir avec cette roue entre les mains, son toucher clairement pensé pour une utilisation avec des gants, ses boutons épais mais à la résistance plutôt agréable, ses roulettes crantées qui nécessitent volontairement deux doigts pour ne pas être actionnées par erreur, et cette finition qui va au-delà de tout ce que nous avons vu jusqu’alors, promettant une durabilité exceptionnelle. Du grand art.

Une nouvelle roue dans la collection du fabricant

Pour terminer cette visite sur le circuit Paul Ricard, nous avons fait la rencontre d’un nouveau modèle de roue, pas encore annoncé jusqu'alors et qui pourra se coupler avec un Podium HUB. Il s’agit d’une roue de type GT, bien ronde, avec un diamètre qui semble être de 32 centimètres. A confirmer. Du côté de la finition, cette roue propose un cuir piqué épais qui n’est pas sans rappeler le modèle Leather 28 GT Wheel Add-On de Thrustmaster qui accompagne certains pack T300RS. Les contrôles que nous avions sous les yeux étaient cependant issus du catalogue existant de la marque, avec un HUB et des palettes de la gamme Podium. Le résultat est un modèle très axé sur le confort, particulièrement polyvalent, et qui semble convenir aussi bien au rallye, aux courses de GT, qu’aux F1 et protos grâce à ses palettes avancées. En attendant d’en savoir plus sur son nom et son prix, il n’est pas difficile d’imaginer que cette roue classique mais vraiment bien réalisée sera un des modèles plébiscités par les joueurs.

La pression sur Thrustmaster, Logitech, et les plus petites structures

Avec la sortie de son Direct Drive à 349€, Fanatec met clairement les fabricants grand public sous pression. Alors que des rumeurs persistantes parlent d’un modèle direct drive chez Logitech et qu’une nouvelle base typée eSport pourrait bien voir le jour chez Thrustmaster, le fabricant allemand a pris tout le monde de vitesse et impose le direct drive comme un standard pour les simracers confirmés. Mais en même temps, avec sa gamme étendue vers les modèles plus professionnels, ses nombreux accessoires, et ses liens avec l’industrie de l’automobile, Fanatec réussit aussi à s’imposer de plus en plus face à des structures plus spécialisées et plus modestes. Gageons que ses futurs produits de la gamme Podium pourront rivaliser avec ceux de Simucube, Heusinkveld, et autres marques aux prix souvent exorbitants. Surtout que Fanatec garde comme avantage déterminant une compatibilité avec les consoles, très appréciée de pilotes qui ne veulent pas passer par la configuration sur PC.