En redressement judiciaire depuis le 2 mars dernier, l’entreprise Blade, à l’origine de l’offre de PC dans le cloud Shadow, pourrait trouver son salut dans l’association d’un groupe de salariés et d’Iliad, la firme de Xavier Niel.
On le sait depuis un moment déjà : Blade ne va pas bien du tout, et s’est même retrouvé placée en redressement judiciaire le 2 mars dernier. Pour sauver l’entreprise, il n’y a pas 36 solutions : il faut trouver un repreneur, et vite. Une poignée de salariés de Blade a décidé de prendre les choses en main, dans la perspective de proposer au Tribunal de Commerce sa propre offre de reprise. Pour ce faire, ils ont choisi de s’associer à Iliad, le groupe de télécommunications français fondé par Xavier Niel, qui est apparu comme « le meilleur partenaire industriel pour les accompagner, grâce notamment à sa capacité d’investissement sans comparaison aux autres offres de reprise ».
Une offre de reprise « unique »
Six employés de Blade ont décidé d’investir des deniers dans ce rachat, à commencer par Jean-Baptiste Kempf, CTO de Shadow depuis septembre 2020. La liste compte aussi Yannis Weinbach, Fergus Leleu, Étienne de Thoury, Julien Zouein et Virginie Ramahefason. Des employés issus de tous les domaines, qu’ils soient technologiques ou liés au marketing. « Aucune autre offre de reprise ne pourra aussi bien représenter les salariés dès lors que s’y sont associés des employés fédérateurs et reconnus tant par leurs pairs que par de grandes entreprises du secteur », commente cette association de repreneurs, qui désire par ailleurs être « garante et protectrice du bonheur salarial ».
Le groupe Iliad, de son côté, compte bien évidemment apporter des billes financières au projet, mais également aider Blade aussi bien côté technologique que commercial, « afin de donner vie de manière pérenne à une vision innovante du cloud computing ».
Un équilibre presque atteint
L’une des raisons qui motivent les employés de Blade à ne pas baisser les bras face aux difficultés actuelles, c’est que la rentabilité de l’entreprise est ciblée « à très court terme ». Le projet porté par les salariés vise à réduire les coûts de fonctionnement de Blade, notamment en se séparant de « certains actifs toxiques et de certains contrats signés en 2020 ». La révision de la politique tarifaire est également évoquée, de même que le développement de nouvelles offres, notamment à destination des entreprises et de l’éducation : il est vrai qu’avec le développement massif du télétravail, l’offre de Shadow pourrait s’étendre au-delà de la simple sphère gaming.
Ce que sous-entend la communication réalisée à ce stade, c’est que de mauvais choix réalisés ces dernières années ont précipité la chute de Blade, mais que rien n’est perdu à ce stade. « En unissant leurs forces, Iliad et les salariés mettent toutes les chances de leur côté pour assurer la pérennité de Shadow et développer un projet d’envergure internationale », conclut le communiqué. Reste désormais aux salariés-repreneurs ainsi qu’à Illiad à convaincre le Tribunal de Commerce de la viabilité de ce plan de reprise : c’est aujourd’hui même que les offres sont examinées.