Après Oddworld : New’n’Tasty, qui était un remake du premier épisode de la série Oddworld, c’est au tour du second volet, L’Exode d’Abe, de se voir remis au goût du jour avec Oddworld Soulstorm. Mais cette fois, c’est bel et bien le studio Oddworld Inhabitants, à l’origine de la franchise, qui est aux commandes. Prévu le 6 avril prochain et disponible gratuitement pour les membres PlayStation Plus, Soulstorm – qui sera disponible sur PlayStation 5 mais aussi PlayStation 4 et PC – promet une exploitation du retour haptique de la manette sans fil DualSense ainsi qu’une refonte complète de la trame de l’original. Alors que l’attente touche à sa fin, faisons le point sur ce qui s’annonce comme une pépite du genre infiltration.
Avant de commencer, un rappel de l’histoire de la licence s’impose. La saga Oddword est l’œuvre de deux transfuges du cinéma hollywoodien : Sherry McKenna et Lorne Lanning. Dans les années 1990, le duo forme le studio Oddworld Inhabitants avec la profonde conviction que le jeu vidéo peut aller encore plus loin que le septième art, notamment grâce à son interactivité. À l’époque, la 3D est encore sommaire, si bien que les intéressés choisissent d’opérer en 2D en comptant sur leur connaissance du monde de l’image de synthèse et des effets spéciaux. C’est ainsi que le projet Soulstorm voit le jour. Il s’agit d’une satire du monde capitaliste inspiré par le film Soleil Vert et le roman La Ferme des Animaux de George Orwell, dans laquelle le bien-nommé Abe lutte pour sauver sa peau et celle de ses congénères. Renommé L'Odyssée d'Abe, le titre fait la une de la presse spécialisée et reçoit un bel accueil à sa sortie en 1997. Il sera suivi de plusieurs épisodes : L'Exode d'Abe, L'Odyssée de Munch et enfin La Fureur de l'Etranger. Vous l’aurez compris, en intitulant ce remake Oddworld : Soulstorm, c’est un clin d’œil que fait le studio à la genèse de la série. Mais que peut-on en attendre ?
Abe à la rescousse
Dans l’Odyssée d’Abe, le personnage principal est employé d’une usine appelée RuptureFarms. Balayeur de première classe et élu employé du mois à plusieurs reprises, Abe est heureux mais un soir, alors qu’il se trouve non loin du conseil d’administration de l’entreprise, il découvre avec stupéfaction que sa direction, par la voie de l’affreux Molluck, a décidé de se servir de la viande de Mudokons (l’espèce d’Abe) pour relancer les ventes ! Horrifié, il se fait repérer et s’enfuit. Il va alors vivre une grande aventure en faisant le tout pour le tour pour sauver ses congénères esclaves de cette compagnie aux noirs desseins. Au cours de son périple, il va notamment exploiter ses différents pouvoirs, dont celui de la télékinésie, pour mettre à mal la stratégie de RuptureFarms. Molluck n’ayant pas dit son dernier mot, il a finalement réussi à installer une nouvelle entreprise, cette fois installée à Necrum (une nécropole Mudokon), donnant le point de départ d’une seconde aventure : l’Exode d’Abe ! Et c’est justement cet épisode que les joueurs vont revisiter avec Soulstorm. Mélange de plate-forme et infiltration, le titre d’Oddworld Inhabitants est une suite de tableaux répondant à divers mécanismes, chaque tableau étant l’occasion pour le joueur de faire travailler sa matière grise en mettant à profit son environnement.
Une interaction poussée
À l’époque, l’un des systèmes innovants de la série se prénommait A.L.I.V.E pour Aware Lifeforms in Virtual Entertainment. Derrière ce nom pompeux se cache en fait un procédé d’intelligence d’artificielle permettant à deux ou plusieurs créatures d’interagir entre elles. Il vient de se greffer au Gamespeak qui, comme son nom l’indique, repose sur un principe de communication. Concrètement, il prend la forme d’un système de mots (Salut, Suis-moi, Attend…) que peut émettre Abe pour se faire comprendre de ses compatriotes. Ainsi, on retrouvera ce concept puisque Lorne Lanning, lors du State of Play du 25 février dernier, a parlé de plus de 1 000 Mudokons à sauver ! En filigrane, on comprend que Soulstorm, bien qu’il soit un remake de l’Exode d’Abe, sera bien plus poussé que celui-ci puisqu’il n’y avait « que » 300 Mudokons à sauver auparavant. Cela donnera lieu à des séquences, rappelant Lemmings, durant lesquelles des dizaines de personnages prendront la poudre d'escampette. Comme dans le passé, il sera possible pour Abe de prendre possession du corps de ses ennemis mais ce n’est pas tout ! Désormais, il sera aussi question de crafting puisque ce cher Abe pourra fouiller son environnement et voler des objets pour construire un arsenal puissant (projectiles, grenades, boissons...) et ainsi se défendre. Mieux, le joueur aura à gérer cet inventaire en fournissant des armes aux autres esclaves pour qu’ils puissent, eux-aussi, se défaire des griffes des Glukkons. Autant dire que l'aventure promet maintes et maintes possibilités pour atteindre son but et on peut s'attendre, comme dans l'original, à ce qu'il y ait plusieurs fins.
Il y a le bon et le mauvais sauveur
Lors de la présentation du jeu, Lorne Lanning a insisté sur le fait que le joueur pourra, à sa guise, jouer un pacifiste ou devenir un agent du chaos. Ces deux approches vont ainsi permettre à tout un chacun de s’amuser en exploitant les mécanismes de gameplay, soit en se jouant des ennemis (en se faufilant, en les endormissant...), soit en les terrassant. Libre à vous de prendre possession de leur corps pour ensuite les faire imploser ou encore leur poser une grenade à déclenchement différé sur le dos ! Incontestablement, quelque soit la technique employée, elle ne sera pas de trop si l’on en croit les nombreuses séquences diffusées jusqu’à maintenant. Oddworld Soulstorm sera un challenge ! Pièges par dizaines, hordes d’ennemis lourdement armés, caméras de sécurité, canons… le brave Abe va en voir de toutes les couleurs ! Plus dense, plus généreux, ce remake disposera également de passages secrets qu’il faudra débusquer, soit en s’y faufilant, soit y envoyant des créatures adverses sous votre contrôle. Enfin, à la différence des versions PlayStation 4 et PC, la mouture PlayStation 5 prendra en compte les capacités haptiques de la DualSense. Dès que la situation s’intensifiera, le joueur ressentira le cœur d’Abe entre ses mains. Plus le danger sera présent, plus le battement prendra de l’ampleur. Sur le papier, ça paraît intéressant mais il faudra voir ce que ça donne réellement dans le jeu et si ça apporte quelque chose à l’expérience. Avant de terminer, sachez que le jeu est une exclusivité temporaire sur consoles PlayStation et PC mais qu'il verra bel et bien le jour, un peu plus tard, sur Xbox One, Series X et Series S. Et puisqu'une piqûre de rappel n'est jamais inutile, n'oubliez pas que ce titre sera téléchargeable gratuitement pour les membres PlayStation Plus à compter de mardi prochain.
Fort d’un monde varié (grottes sombres et dangereuses, territoires oubliées, site industriels…), d'une belle réalisation et d’un concept toujours aussi efficace, Oddworld Soulstorm s’annonce comme le digne héritier des précédentes aventures d’Abe et on ne manquera pas d’en reparler très vite. L'aventure s'annonce palpitante, avec de multiples approches et il va être intéressant de découvrir les nouvelles features de cet Oddworld nouvelle génération. Rendez-vous bientôt pour le verdict !