Malgré des revenus records avec 2,4 milliards de dollars de chiffre d'affaires au quatrième trimestre, Activision Blizzard mène une nouvelle vague de licenciements.
Dans un nouvel article signé Jason Schreier, Bloomberg indique qu'Activision Blizzard Inc. a licencié mardi des dizaines de personnes qui excerçaient dans différents départements, dont "50 employés qui s'occupaient de la programmation eSport et d'autres événements en direct". Des décisions qui concerneraient moins de 2% de l'effectif total, ce qui constitue environ 190 employés, d'après une source anonyme du média. Une mauvaise nouvelle qui touche aussi les employés de King.com, à l'origine de la saga Candy Crush. Les travailleurs auront droit à une indemnité de licenciement d'au moins 90 jours, à une couverture médicale pendant un an, ainsi qu'à une "aide à la transition professionnelle", selon un porte-parole. Ils ont également reçu des cartes-cadeaux de 200 dollars pour Battle.net, le site de Blizzard. Cette stratégie indiquerait qu'Activision prévoit de s'éloigner davantage des événements physiques.
Les joueurs choisissent de plus en plus de se connecter à nos jeux par voie numérique et les équipes eSport, tout comme les industries traditionnelles du sport, du divertissement et de la diffusion, ont dû adapter leurs activités en raison de l'impact de la pandémie sur les événements live. - Porte-parole.
Rappelons que la firme avait déjà était marquée par le licenciement de 8% de son effectif total début 2019, soit plus de 800 personnes, malgré de bons résultats financiers. En octobre de l'année suivante, elle annonçait la fermeture des locaux de Versailles, qui employaient 400 personnes environ.
Parallèlement, le PDG Bobby Kotick s'apprêterait à toucher le gros lot
Bobby Kotick, actuel PDG d’Activision Blizzard, peut bénéficier annuellement de bonus d’actions évalués selon les performances de l'entreprise. D'après l'organisation CtW Investment Group, il serait sur le point d'obtenir près de 200 millions de dollars par le biais d'une clause de son contrat "d’incitation à la création de valeur actionnariale". Avec les bons résultats générés par la licence Call of Duty et les mesures de confinement, le cours de l'action d'Activision a bondi de 56 dollars à 92 dollars ces douze derniers mois. Ainsi, pendant plus de 90 jours, la valeur a dépassé le double de ce qui figurait sur le contrat de travail de Kotick quand il est entré en vigueur en 2016, avec un cours initial de 32 dollars en mars de cette année-là (2016). Un facteur qui donnerait le droit à l'homme de récupérer tous les bonus qu'il a manqués les années précédentes.
CtW est présenté par gamesindustry.biz comme un groupe d'investisseurs qui se charge de dénoncer les entreprises responsables de "comportements irresponsables et non éthiques et de rémunérations excessives des dirigeants". Ainsi, Michael Varner, directeur de la recherche sur la rémunération des dirigeants du groupe, déclare : "Comme nous l'avons déclaré l'année dernière et continuons à l'affirmer, cette réussite ne justifie pas à elle seule une rémunération aussi importante pour le PDG". Et d'ajouter :
Il existe de nombreux facteurs qui peuvent contribuer à une hausse du cours de l'action de cette société particulière et qui peuvent ne pas être directement attribuables au leadership de Robert Kotick. L'utilisation des jeux vidéo comme l'une des rares options de divertissement disponibles au milieu de la pandémie de COVID-19, par exemple, a été une aubaine pour de nombreuses entreprises de l'industrie du jeu, indépendamment du talent des dirigeants ou des décisions stratégiques.