Oeuvre à la fois culte et en même temps discrète, Hunter × Hunter fait aujourd'hui partie des grands noms du manga par son originalité et sa réputation de titre qui ne se finira jamais à cause de ses multiples pauses. Pourtant, malgré toutes ses qualités et le fait d'être reconnu en tant que référence, le manga de Yoshihiro Togashi n'a eu droit qu'un succès tardif, notamment grâce à l'adaptation anime de 2011. Un manque de reconnaissance qui se traduit également en jeu vidéo puisque contrairement à d'autres grands noms du manga, Hunter x Hunter n'a jamais eu sa grande adaptation vidéoludique alors que son auteur est fan de Dragon Quest. Retour sur l'oeuvre de Yoshihiro Togashi et ses déclinaisons en jeux vidéo, autant à travers les titres qui lui sont dédiés que dans ceux où elle fait une apparition.
Qu'on se le dise, Hunter × Hunter est l'un des titres incontournables du célèbre magazine Shonen Jump avec plus de 72 millions de tomes vendus rien qu'au Japon. Pourtant, alors qu'il est presque aussi vieux que One Piece à un an après, ce dernier comporte presque trois fois moins de tomes à l'heure actuelle alors que sa parution est toujours en cours. Une situation qui s'explique par le très grand nombre de hiatus qu'a connu le manga depuis 2006, des pauses si nombreuses qu'elles ont fini par créer une réputation légendaire à l'oeuvre dont chaque sortie de chapitre est vécue comme un événement pour ses fans. Comme plusieurs grands noms du Shonen Jump, le manga de Yoshihiro Togashi a évidemment connu de nombreuses déclinaisons en jeux vidéo. Malheureusement, ce dernier n'a pas connu le même traitement de faveur que d'autres titres sortis à la même époque mais plus populaires que lui comme par exemple Naruto débuté en 1999 ou Bleach en 2001.
Un manga culte et original mais reconnu tardivement
Avant de revenir sur les diverses adaptations vidéoludiques qu'a connues le manga, il faut d'abord analyser l'originalité de Hunter × Hunter ainsi que ce qui fait qu'il reste aujourd'hui toujours aussi populaire chez les amateurs de manga et d'anime. Débuté en 1998 sous le crayon de Yoshihiro Togashi déjà connu pour Yū Yū Hakusho, Hunter × Hunter raconte l'histoire de Gon, un jeune garçon vivant sur une île pleine de monstres qui découvre un jour que son père, qui l'a abandonné, est un Hunter connu dans le monde entier. Dans l'univers du manga, les Hunters sont des aventuriers licenciés qui peuvent se spécialiser dans de nombreux domaines, pouvant autant être archéologues ou zoologues que chasseurs de primes et justiciers. Gon va alors décider de passer le difficile examen pour obtenir sa licence de Hunter afin de découvrir le monde et retrouver son père. En cours de route, il fera la rencontre de compagnons comme Kurapika, Leorio et surtout Kirua qui deviendra son meilleur ami.
Au premier abord, avec un postulat aussi classique pour un titre du Shonen Jump, Hunter × Hunter ressemble à n'importe quel autre shonen nekketsu du genre, surtout en voyant le look très enfantin de son groupe de héros, en particulier Gon et Kirua. Pourtant, le manga de Yoshihiro Togashi est l'un des plus originaux de son genre pour de très nombreuses raisons, à commencer par ses combats. Contrairement à un Dragon Ball ou un Naruto par exemple, ici, il n'est pas question de savoir qui est le plus fort mais qui est le plus intelligent et malin afin de défaire son adversaire. Un aspect inspiré directement du cultissime JoJo's Bizarre Adventure dont les combats misent beaucoup plus sur la réflexion et la stratégie que sur la force brute. Une technicité des combats rendue possible grâce à l'univers mis en place par Togashi et à ses règles.
En effet, ici, l'énergie spirituelle centrale dans Hunter × Hunter est le Nen, une sorte d'aura issue de l'énergie vitale d'une personne. Si ce concept peut rappeler en apparence le Chakra de Naruto, il s'agit en réalité d'un pouvoir beaucoup plus original puisque ce dernier peut s'exprimer de six manières différentes : Renforcement, Transformation, Matérialisation, Émission, Manipulation et Spécialisation. Avec des termes aussi vagues, Yoshihiro Togashi se donne la possibilité de créer une infinité de capacités toutes plus variées les unes que les autres, rendant chaque personnage unique et proposant des affrontements toujours plus techniques. Cependant, cet amour pour la complexité et la technicité, qui se ressent églament dans certaines intrigues, peut parfois se faire au détriment même du dessin, certaines cases du manga étant devenues célèbres pour ne proposer parfois que du texte, sans aucun dessin à l'intérieur.
Cette avalanche de textes et de descriptions illustre bien un aspect central de Hunter × Hunter : étant perfectionniste dans l'âme, Yoshihiro Togashi veut raconter beaucoup de choses et en profondeur, quitte parfois à se perdre. Le meilleur exemple de cela reste l'arc de Greed Island qui se déroule au sein d'un jeu vidéo dans lequel les joueurs sont physiquement transportés. L'auteur prend le temps de détailler le fonctionnement de ce nouveau monde avec un système de carte passionnant, alors que l'arc ne dure que six tomes pour une soixantaine de chapitres !
C'est là une autre force du manga : à vouloir mettre en scène des choses très différentes, l'auteur raccourcit parfois brutalement un arc pour passer au suivant, rendant l'oeuvre vraiment imprévisible ce qui est une qualité rare dans les shonen nekketsu. Cela donne l'occasion à Togashi de proposer de nombreuses atmosphères différentes au sein de son oeuvre : un examen et un tournoi typiques des shonen, une ambiance de film noir pour Yorknew City, une simulation de jeu vidéo et une séquence de sport pour Greed Island, ou encore un certain aspect film d'horreur pour l'arc Chimera Ant. L'auteur allant parfois un peu dans tous les sens, les 8 arcs du manga sont tous d'une taille très inégale, le plus long étant celui des Chimera Ants couvrant 133 chapitres sur 13 tomes, soit plus de 40% du manga ! En comparaison, la plupart des autres arcs durent en moyenne entre deux et six tomes.
Au-delà de ces personnages principaux, le manga offre aussi des designs de personnages originaux et parfois très étranges, surtout lors de l'arc Chimera Ants, à travers un style de dessin parfois brouillon, ce qui renforce d'autant plus son aura unique. Cela n'empêche pas l'oeuvre d'assumer plusieurs influences, le design d'Hisoka étant par exemple inspiré du Joker de Batman et celui de Meruem de Cell de Dragon Ball. Notons que c'est grâce à ces mêmes personnages et à leurs motivations que l'oeuvre de Togashi conserve une place si particulière dans le coeur des fans de mangas et d'anime. Que ce soit l'amitié entre Gon et Kirua, le rôle ambigu d'Hisoka, la quête de vengeance de Kurapika ou les questionnements philosophiques de Meruem, tous ces éléments réunis font de Hunter × Hunter un manga d'autant plus marquant.
Avec tous ces éléments, Hunter × Hunter avait, en apparence, tout pour devenir un manga aussi culte que Naruto. Enfin, si sa parution était régulière. Tout comme Berserk, Hunter × Hunter possède une réputation légendaire à cause des très nombreux hiatus que l'oeuvre a connus depuis 2006, la faute étant principalement due aux problèmes de dos de Yoshihiro Togashi l'empêchant de dessiner. Ces pauses sont si célèbres dans le monde des mangas qu'un site appelé HUNTER×HUNTER Hiatus Chart les recense toutes depuis le début de l'oeuvre. À l'heure actuelle, le manga est toujours en pause, et ce, depuis 2019.
Les adaptations en anime, coups de boost de popularité pour le manga
Avec sa parution irrégulière et son style de dessin pas toujours au top, Hunter × Hunter avait de quoi en rebuter certains en manga. Heureusement, l'oeuvre de Togashi a eu droit à deux adaptations en anime, la première ayant été diffusée en 1999. Composée de 62 épisodes et adaptant les 11 premiers tomes grâce à des OAV, l'anime de 1999 est réputé pour avoir atténué la violence de l'oeuvre originale pour une audience plus jeune. La série proposait aussi des histoires inédites comme un arc autour de la famille de Kirua, étant en avance sur la progression du manga à l'époque. Du côté de la réalisation, cette adaptation est connue pour avoir été supervisée par Kazuhiro Furuhashi, déjà célèbre pour son travail sur l'anime Rurouni Kenshin/Kenshin le Vagabond.
Si cette première adaptation était essentiellement connue des fans d'anime et laissait un goût en demi-teinte à cause de la qualité d'animation des derniers arcs en OAV, c'est véritablement la série de 2011 qui donnera un grand élan de popularité à Hunter x Hunter. Diffusée de 2011 à 2014, cette nouvelle adaptation produite par Madhouse (Death Note, One Punch-Man, Monster, Trigun, Hajime no Hippo, Nana... il y en a trop pour tous les citer !) couvre les 7 premiers arcs du manga, dont celui des Chimera Ants dans son intégralité, et propose même une fin ouverte. Deux films ont été réalisés dans la foulée, avec Hunter × Hunter: Phantom Rouge et Hunter × Hunter: The Last Mission, tous les deux sortis en 2013 au Japon. Disponible chez nous sur Netflix et ADN, c'est essentiellement par cet anime plus proche du matériau d'origine que Hunter × Hunter s'est fait connaître, grâce à une adaptation de qualité, un rythme de parution régulier, mais avec tout de même une certaine forme de censure pour les passages les plus gore.
En proposant de nombreux arcs scénaristiques variés, dont même des classiques des shonen nekketsu comme un examen ou un tournoi, dans un univers reposant sur un pouvoir qui peut s'exprimer de toutes les façons possibles et imaginables et en offrant un casting de nombreux personnages, en apparence il y a donc de la matière pour adapter Hunter × Hunter en jeu vidéo. Mieux, le manga possède même un arc qui se déroule au sein d'un jeu vidéo, l'auteur étant fan de Dragon Quest. On pourrait alors imaginer qu'avec un tel matériau de base, il n'en est que plus facile pour des développeurs de mettre au point des jeux. Pourtant, disons-le tout de suite, Hunter × Hunter n'aura jamais vraiment le droit à des adaptations vidéoludiques exceptionnelles.
Des débuts prolifiques mais peu concluants
D'entrée, soulignons que tous les jeux Hunter x Hunter ne sont sortis qu'au Japon et n'ont jamais connu de sortie internationale, que ce soit en France ou aux États-Unis. Lors de l'engouement initial suivant le lancement du manga au début des années 2000, l'oeuvre de Togashi a eu le droit à 10 jeux en 3 ans ! Entre 2000 et 2003, Hunter x Hunter a surtout été adapté en RPG (4/10), plusieurs fois en jeux d'aventure textuel (3/10), quelques tentatives de jeux d'action-aventure (2/10) et même, aussi étonnant que ça puisse paraître, en simulation (1/10).
Ensuite, on peut noter que ces adaptations sont essentiellement destinées aux consoles portables (7/10, 4 sur WonderSwan, 2 sur Game Boy, 1 sur Game Boy Advance) et un peu sur consoles de salon (2 sur PS1, 1 sur PS2). Pour rappel, la WonderSwan est une console portable 16 bits exclusive au Japon qui a été créée par Gunpei Yokoi, le papa de la Game Boy, et qui était commercialisée par Bandai entre 1999 et 2003. D'ailleurs, Bandai est l'un des deux principaux éditeurs des jeux Hunter x Hunter, ayant développé cinq jeux de cette période, les cinq derniers étant du fait de Konami. Au passage, un grand merci à la chaîne [https://www.youtube.com/channel/UChTcMtKO-NIItV__C4OJNcQ Gaming Through The Ages] qui a eu le courage de faire des reviews sur tous les jeux de cette période.
En juin 2000, c'est donc Bandai qui ouvre le bal avec la première adaptation en jeu vidéo de Hunter × Hunter, à savoir Hunter × Hunter: Those Who Inherit Will, un jeu d'aventure textuel en noir et blanc pour la WonderSwan. Évidemment, durant cette période, Bandai va privilégier le développement de jeux pour sa propre machine, en proposant coup sur coup Hunter × Hunter: Each One's Determination et Hunter × Hunter: The Guided One en 2001, également deux jeux d'aventure textuels qui se suivent, mais qui offrent en plus par rapport au premier jeu une légère dimension RPG. Permettant de revenir sur les événements du manga, ces titres possèdent un étrange système de combat reposant sur du texte et le placement de son personnage face à son adversaire. Trois jeux en soi assez décevants, en particulier le premier, qui n'offrent pas beaucoup d'intérêt surtout en matière de gameplay.
En 2001, Bandai va ensuite publier une expérience tout à fait différente sur PS1 avec Hunter × Hunter: The Stolen Aura Stone. Proposant une histoire originale permettant de créer son propre avatar, le jeu vous met dans la peau d'un personnage vivant dans un village dont la Brigade Fantôme a volé la pierre sacrée. Le jeu permet d'enchaîner des missions qui prennent la forme de cartes dans lequelles vous devrez déplacer vos personnages en temps réel afin qu'ils remplissent des missions. Au cours de leurs déplacements, ces derniers pourront faire face à des rencontres aléatoires qui donneront lieu à des combats sous forme d'un jeu de cartes complexe. Une proposition qui change des premiers jeux de Bandai mais qui n'en est pas pour autant transcendante, surtout vu le niveau de Japonais que le jeu demande pour en saisir les règles.
Au cours de sa dernière année de production, Bandai va tout de même proposer une ultime adaptation de Hunter × Hunter pour la WonderSwan avec Hunter × Hunter: Greed Island en 2003. Se déroulant au cours de l'arc du même nom, le jeu prend la forme d'un RPG au tour par tour dans lequel vous incarnez Gon, Kirua et Biscuit qui explorent le monde de Greed Island. Avec ses rencontres aléatoires prenant la forme de combats sur une sorte de damier, le titre utilise le système de cartes présenté dans le manga, faisant ici une exploitation intelligente du matériau d'origine. Si on pourra lui repprocher ses combats plutôt lents, il s'agit pourtant d'une des meilleures adaptations signées Bandai, qui, si elle reste modeste par sa nature de jeu portable, a tout de même pour mérite de tirer profit de l'oeuvre dont elle est issue.
Du côté de chez Konami, après Hunter × Hunter: Hunter's Genealogy, un ennuyeux et lent Tactical-RPG sur Game Boy sorti en 2000 ne couvrant que l'examen du début du manga, l'éditeur va proposer Hunter × Hunter: Phantom of Greed Island la même année sur PS1. Dungeon crawler permettant de créer son propre personnage, le jeu prend la forme d'un Donjon Mystère, une série de jeux que l'on connaît chez nous surtout grâce aux Pokémon Donjon Mystère. Suite à ce premier échec sur console portable, Konami n'en a pas pour autant fini avec la Game Boy puisqu'il publie en 2001 Hunter × Hunter : Forbidden Treasures qui est tout simplement un clone de Castlevania. Il s'agit là d'un Action-Plateformer classique dans lequel Gon se bat avec sa canne à pêche comme les Belmont utilisent leur fouet, avec en plus des éléments de backtracking comme dans un Metroidvania.
La même année, Konami va proposer le titre le plus ambitieux vu jusque-là avec Hunter × Hunter : Altar of Dragon Vein, un jeu d'action-aventure en 3D sur PS2. En ce qui concerne le gameplay, le jeu dispose de deux boutons permettant chacun de faire un combo de trois coups différents mais qui ne peuvent être combinés, limitant donc les possibilités. Les niveaux eux se déroulent en vue du dessus et affichent des environnements plutôt ternes. En dépit son histoire originale et la possibilité de contrôler plusieurs personnages, l'expérience n'en reste pas moins répétitive et donc assez oubliable, même pour les fans du manga.
Terminons cette rétrospective des premiers jeux Hunter × Hunter avec le titre le plus étonnant de la liste avec Hunter × Hunter: Operation All of My Friends!!. Sorti sur GBA en 2003, il s'agit d'une sorte de jeu de simulation dans lequel le joueur crée son propre avatar et doit accomplir des tâches comme nettoyer le sol, réparer des choses, creuser dans le sol... En soi, le jeu pourrait être rapproché d'un Animal Crossing puisqu'il est possible d'interagir avec les personnages du manga avec lesquels vous pourrez faire des quêtes afin de vous rapprocher d'eux. À côté de l'étonnante et peu intéressante expérience que propose ce titre, notons tout de même qu'il contient des doublages ce qui reste impressionnant pour de la GBA.
Malgré une profusion de titres en très peu de temps, on ne peut pas dire que Hunter × Hunter ait profité d'un traitement de faveur de la part de Bandai et Konami. Hormis Hunter × Hunter: Greed Island qui n'en reste pas moins qu'un petit RPG sur console portable, la licence a surtout connu des titres sortis rapidement pour pouvoir surfer sur le succès de l'oeuvre de Togashi plus que pour apporter une expérience de jeu originale et intéressante, autant pour les fans du manga que les amateurs de jeux vidéo.
Wonder Adventure, le jeu de la dernière chance, et les déclinaisons mobiles
Après une dizaine de productions peu intéressantes et avec la multiplication des hiatus du manga à partir de 2006, l'intérêt pour Hunter × Hunter va s'estomper petit à petit, la licence se faisant plus discrète. Une situation qui va durer jusqu'en 2011, date à laquelle la nouvelle adaptation en anime par Madhouse va débuter comme nous l'avons vu et qui va donc entraîner avec elle un nouvel engouement autour du manga de Togashi. Un élément que Bandai, devenu entre-temps Bandai Namco, a alors bien compris et décide pour l'occasion de développer un nouveau jeu Hunter × Hunter sur PSP pour 2012, alors que la console est en fin de vie et donc bien installée dans les foyers japonais. Intitulé Hunter × Hunter: Wonder Adventure, il s'agit donc d'un jeu d'action-aventure en 3D couvrant les sept premiers tomes du manga, ou plutôt les 36 premiers épisodes de l'anime de 2011, soit jusqu'à la fin de l'arc Heaven's Arena.
Permettant de jouer autant Gon que Kirua, Kurapika et Leorio, le jeu alterne entre phases de puzzle-plateforme et séquences de combats contre des monstres ou personnages issus de l'anime, le tout avec un léger aspect RPG. Chacun des personnages jouables possède une série d'attaques légères, une série d'attaques fortes, un dash, une attaque spéciale et une compétence unique qui permet de progresser dans les niveaux. Le jeu offre aussi la possibilité de jouer en multijoueur avec un ami possédant le jeu et la console tandis que des séquences de dialogue sont illustrées avec des frames issus de l'anime alors en cours de diffusion.
S'il s'agit là sûrement du meilleur jeu vidéo Hunter × Hunter, surtout en comparaison des précédents titres présentés, le titre n'en reste pas moins qu'une adaptation correcte, sans grande originalité, notamment à cause de problèmes de caméra, de ses décors vides et de son gameplay peu inspiré et répétitif. Si on peut au moins lui reconnaître comme qualité le fait d'intégrer les doublages de l'anime, le produit final n'en reste pas moins décevant compte tenu des attentes qui l'entouraient.
Un trailer plein de promesses pour Hunter × Hunter: Wonder Adventure.
Après ce relatif échec de porter Hunter × Hunter en jeux vidéo surtout pour consoles portables et un peu pour consoles de salon, Bandai Namco va tout de même continuer de développer de nouveaux titres basés sur la licence mais sous la forme de jeux mobiles en free-to-play, comme de nombreux autres mangas et animes. En six ans, de 2012 à 2018, Bandai Namco va sortir quatre jeux mobiles Hunter × Hunter, trois d'entre eux étant fermés à l'heure actuelle. Parmi eux, on retrouve, sans grande originalité, des gachas prenant la forme soit de RPG au tour par tour (Hunter × Hunter: Battle Collection en 2012 et Hunter × Hunter: World Hunt en 2017), soit de RPG dans lequel il faut déplacer ses unités dans de petites maps pour qu'elles attaquent automatiquement (Hunter × Hunter: Battle All-Stars en 2014). Des propositions peu inspirées donc qui n'auront pas plus enthousiasmé les fans du manga comme on peut en déduire de leurs fermetures sûrement décidées par Bandai Namco faute de rentabilité.
À l'heure actuelle, il ne reste donc qu'un jeu mobile Hunter × Hunter encore en ligne, à savoir Hunter × Hunter: Greed Adventure sorti en 2018. Sorte de hack'n'slash avec un seul type d'attaques contrairement aux multiples skills d'un Bleach Brave Souls par exemple, le titre propose des combats avec des versions Chibi des personnages de l'anime dans un gameplay et un look qui rappellera finalement plus My Hero Academia Smash Tap, avec toujours des mécaniques d'invocations comme dans tout gacha qui se respecte. Un jeu encore une fois très classique, dans la veine des centaines adaptations mobiles issues de licences de mangas et d'anime, mais qui semble toujours être un minimum rentable puisque toujours disponible.
Une licence toujours aussi populaire, réclamée pour les crossovers et les collaborations
Si comme nous l'avons vu Hunter × Hunter n'a jamais eu d'adaptation vidéoludique vraiment intéressante, il faut tout de même noter que l'oeuvre a régulièrement eu le droit à une place de choix dans d'autres jeux vidéo qui ne lui sont pas spécifiques. Depuis 2005 avec la sortie de l'excellent Jump Super Stars sur Nintendo DS uniquement au Japon, le magazine Shonen Jump s'est mis à produire des jeux de combat qui servent de crossover entre tous les titres qu'il édite. Dragon Ball, Naruto, One Piece, Bleach, JoJo's Bizzare Adventure, Hokuto no Ken... Toutes les plus grandes licences de l'éditeur sont réunies au sein du même jeu, dont Hunter × Hunter avec Gon qui est alors le seul personnage jouable issu du manga.
Dans l'épisode d'après, le toujours aussi excellent Jump Ultimate Stars sorti l'année suivante, c'est Kirua qui fait son entrée. Depuis, les deux personnages sont devenus récurrents dans les crossovers qui suivent à savoir J-Stars Victory VS en 2015 et Jump Force en 2019. Mieux, dans ce dernier, six personnages issus de Hunter × Hunter sont jouables dont quatre dans la version de base du jeu (Gon, Kirua, Kurapika et Hisoka), les deux derniers étant disponibles en DLC (Biscuit et Meruem). Malgré son manque d'actualité, la Shueisha continue de reconnaître l'aura de l'oeuvre de Togashi en lui réservant toujours une place de taille dans ses crossovers vidéoludiques.
Cette dernière n'est pas la seule à avoir bien compris l'enthousiasme autour de Hunter × Hunter puisque le manga a fait l'objet de plusieurs collaborations avec de grands jeux mobiles. Puzzle & Dragons et Monster Strike, soit deux des jeux mobiles free-to-play les plus rentables de tous les temps au Japon, ont eu le droit à leurs collabs, le premier à l'occasion de la sortie du film Hunter × Hunter: The Last Mission en 2013 tandis que le deuxième en a reçues deux, la première en 2017 et la seconde en 2019. On peut noter que Monster Hunter Generations Ultimate a aussi fait une collaboration avec Hunter × Hunter, sûrement pour jouer sur la proximité entre le nom des deux oeuvres. Autrement dit, il s'agit là de trois titres ultra-populaires au Japon qui mettent à l'honneur un manga qu'ils savent populaire, soulignant bien le rayonnement intemporel de l'oeuvre de Togashi.
Alors qu'il s'agit d'un manga culte par son originalité et par la complexité de ses combats et de ses intrigues, Hunter × Hunter n'aura finalement jamais eu droit à un traitement de faveur en jeu vidéo comme ont pu connaître les membres du Big Three du Shonen Jump (One Piece, Naruto et Bleach). Avec une dizaine de jeux sortis rapidement pour surfer sur le succès de l'oeuvre plus que pour proposer une vraie expérience de jeu intéressante, il est assez étonnant que la franchise n'ait jamais eu le droit à un jeu de combat comme d'autres shonen nekketsu. Est-ce à cause de la nature technique de ses combats ou bien de la popularité de l'oeuvre jugée insuffisante de la part des éditeurs que le manga n'a jamais eu le droit à une adaptation digne de son nom ? Difficile à dire. Malgré son absence, Hunter × Hunter garde une aura particulière qui lui vaut une place récurrente dans les crossovers de mangas ainsi qu'à travers des collaborations dans des jeux mobiles incontournables. En attendant la parution d'un prochain chapitre, il ne nous reste plus qu'à souhaiter un prompt rétablissement à Yoshihiro Togashi pour ses problèmes de dos afin qu'il puisse terminer son oeuvre ambitieuse, quitte à confier les dessins à un autre dessinateur...