Avec l’arrivée du K100, Corsair lance le renouvellement de la série K95 de ses claviers haut-de-gamme. Le modèle K100 RGB que nous testons aujourd’hui inaugure un nouveau châssis, de nouvelles fonctions, et surtout de nouvelles mécaniques optiques. Sans surprise, le résultat est excellent … Pour qui a les moyens de se l’offrir.
Spécifications | |
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Technologie de touche | Mécaniques-optiques CORSAIR OPX ou Cherry MX Speed |
Rétroéclairage | Oui, RGB par touche |
Raccourcis multimédia | Oui, dédiés et partagés |
Raccourcis macro | Oui, dédiés et partagés |
Anti-ghosting - Prise en compte simultanée des touches | Oui, N-KEY |
Connectique requise | 2 port USB |
Port(s) USB | Oui |
Fréquence d'interrogation max. | 4000 Hz |
Port(s) audio | Non |
En effet, il va falloir faire chauffer la carte pour se payer ce K100 RGB, lancé à pas moins de 250€ sur le marché européen. C’est cher. C’est même 50€ plus cher que le K95 RGB Platinum que nous avions testé à l’été 2017. Corsair réserve donc son clavier à une clientèle qui a les moyens, et qui est donc particulièrement exigeante tant sur les fonctionnalités, la finition que sur la qualité des matériaux utilisés. Pour le coup, pas de grande surprise avec le plateau qui affiche un bel aluminium brossé, plutôt épais, et une rigidité à toutes épreuves. Légèrement tombant vers l’avant, ce plateau offre un décrochage à l’arrière pour accueillir à droite une molette de gestion du volume et un mute général, au centre une zone en plastique brillant cachant quelques affichages de fonctions et à droite une molette à plat et 3 touches supplémentaires. Globalement, le clavier est très beau et respire la qualité de fabrication.
Un physique irréprochable
S’ajoutant à 6 boutons additionnels sur la gauche du clavier, histoire d’avoir quelques macros et raccourcis de réserve, les deux molettes accompagnées de leurs boutons apportent leurs lots de contrôles multimédia, avec notamment à droite une gestion douce du volume telle qu’on la trouvait déjà sur le K95 Platinum et à gauche des fonctions un peu plus obscures tant que l’on n’est pas passé par le logiciel de gestion du mapping.
Un petit tour à l’arrière du clavier nous permet de voir le port USB 3.0, lequel a son connecteur USB dédié puisque le clavier fonctionne grâce à deux fiches USB A. Un mot d’ailleurs sur ces connecteurs, qui d’une part profitent d’un cordon tressé particulièrement épais et protecteur, quand d’autre part ils bénéficient d’un modèle de fiche tout à fait remarquable par sa qualité, avec zone d’accroche en métal texturé pour faciliter la manipulation.
Sous le clavier, le châssis en plastique dur présente 3 renfoncements traversants pour assurer le passage d’un cordon de souris ou de casque, et quatre grands patins en caoutchouc pour éviter tout glissement lors de la frappe. Patins qui s’ajoutent à ceux du repose-poignets amovible fourni de série et qui n’est pas sans rappeler celui de l’excellent Razer BlackWidow Chroma V2. En effet, celui-ci est légèrement rembourré sur un demi centimètre, offrant aux poignets un accueil doux, mais néanmoins dynamique.
Une frappe très agréable
La position de frappe avec ce repose-poignets est d’ailleurs particulièrement agréable puisque l’on se retrouve avec la paume de la main au niveau de la base des chapeaux de touche, avec seulement 1,2 centimètres de hauteur supplémentaire pour atteindre le haut de la touche. C’est plutôt reposant sur les longues sessions, largement plus que sans repose-poignets où la hauteur totale atteint les 3 centimètres à l’avant du clavier, et jusqu’à 4 centimètres avec utilisation des pieds arrière. Pieds qui, au passage, proposent deux hauteurs différentes, à 4 et 10 millimètres. Dans tous les cas, le plateau propose une organisation des touches en creux, laquelle facilite l’accès à l’ensemble des touches pour les mains les plus petites. Il y a là une vraie volonté de rendre le clavier plus ergonomique et plus agréable à l’utilisation, sans pour autant changer radicalement la position des touches. Un petit plus très appréciable.
Le K100 RGB existe en deux versions de touches : les classiques Cherry MX ou les Opto-mécaniques Corsair OPX que nous avons eues entre les mains. Et en comparaison avec les MX Speed de notre K95, ce sont bien les OPX qui ont notre préférence grâce à une course réduite et un point de contact plus haut qui impliquent moins de force à la frappe. On y gagne en termes de mouvement comme en bruit généré, et ce malgré un plateau qui reste encore un petit peu résonnant. Le bruit de frappe, bien que présent, perd tout de même son côté strident et s’améliore donc avec cette nouvelle génération, pour se placer dans la moyenne.
Corsair fournit avec son clavier un lot de 10 chapeaux de touches alternatifs, avec le choix de l’angle pour les touches Z, Q et D. Ces chapeaux, légèrement plus épais que les originaux, permettent de mettre en relief les touches principales dédiées au déplacements. Ces touches sont accompagnées d’un outil simple pour le retrait des chapeaux d’origine et leur changement s’opère en quelques secondes seulement, avec évidemment la possibilité de revenir en arrière si ces nouveaux modèles ne vous conviennent pas.
Moins haut en couleurs que le modèle précédent
Montées en surface, les OPX diffusent assez difficilement leur lumière sur le plateau sombre, ne laissant au final qu’une fine couche de couleur apparaître autour de chaque touche. Le résultat est donc plus sobre qu’avec le K95. Les amateurs de sapins de Noël n’y seront pas pour leur compte. Pourtant en jeu, la différenciation de couleurs est suffisante pour mettre en avant certaines touches ou certaines zones, et ce du moment que vous ne jouez pas en plein soleil. Quant à ceux qui jouent dans le noir, ils apprécieront que Corsair ait pensé à réviser ses touches pour que l’éclairage intègre les fonctions alternatives.
En effet, qu’il s’agisse des touches de chiffres du haut du clavier, de celle de ponctuation en bas à droite, ou des symboles spéciaux à droite, le K100 résout le problème de l’éclairage limité à la partie haute de la touche en y alignant les fonctions primaires, secondaires et alternatives. Par exemple “9”, “ç” et “^" se retrouvent côte à côte dans la moitié supérieure du chapeau de touche, pour un effet un peu ramassé, mais auquel on s’habitue vite finalement. Sans être idéale, cette solution est plus efficace que la proposition des G815 et G915 qui “abandonnent” ces fonctions supplémentaires à la pénombre.
Un logiciel complet mais pas complexe
Le réglage de l’éclairage comme celui des fonctions de touches se fait via le logiciel iCUE pour Windows 10. L’interface y est agréable et limpide, avec des fonctions simples à appréhender malgré la profusion de fonctions et de possibilités. Gestion des profils, remapping du clavier avec appel de fonctions, macros temporisées ou non, éclairage touche par touche avec 20 effets superposables (il est par exemple possible d’avoir un effet en fond et des touches fixes à l’avant), et choix des touches désactivées en mode jeu. En plus, le pole rate est configurable jusqu’à 4kHz, pour ceux qui craindraient de perdre une milliseconde dans le feu de l’action.
A cela s’ajoute une mémoire conséquente de 8MB que nous avons poussée jusqu’à 10 configurations directement dans le clavier, avec pour chacune tous les réglages précédemment cités. Clairement, le K100 joue dans la cour des très grands, tant au niveau du matériel que des fonctions qu’il propose. Seul bémol, la gestion de la molette de gauche qu’il est difficile d’affecter comme on le voudrait, celle-ci ne pouvant être utilisée que pour une liste bien définie de fonctions, la plupart limitée à l’univers de Windows.
Tellement efficace, mais aussi tellement cher
Le K100RGB est confortable grâce à un repose poignets bien pensé et une courbe de touches qui facilite la frappe. Il affiche aussi une qualité de matériaux comme une finition de haut vol, et propose toutes les fonctions que nous sommes en droit d’attendre d’un modèle de cette gamme, tant au niveau de la gestion des touches que de son éclairage. Reste son tarif à 250€ minimum sur le marché, qui le place au même niveau que les BlackWidow V3 Pro, dans une sphère totalement déraisonnable face au peu de nouveauté ou d’innovation qu’il apporte, mais qui se justifie par la qualité globale qu’il nous présente à tous les niveaux. Un très beau modèle donc, qui demande un investissement particulièrement élevé, bien que mérité.
Points forts
- Une finition très qualitative
- Des mécaniques rapides et agréables
- Solide et stable
- La courbe des touches, reposante
- Fonctions multimédia deux molettes
- Un repose poignets magnétique très efficace
- Le logiciel complet, tant pour les macros que pour l’éclairage
- Un éclairage discret mais néanmoins utile
Points faibles
- Le prix, très élevé
- Finalement peu de fonctions pour la molette de gauche
- Il faut s’habituer à la sérigraphie en ligne de certaines touches
Il n’y a rien à reprocher à ce clavier qui, au-delà de l’objet de luxe qu’il représente avec son tarif prohibitif, brille à tous les niveaux. Confort de frappe, finition, fonctions et gestion, sans être surprenant le K100 RGB réussit à être exceptionnel partout, avec des touches opto-mécaniques rapides et réactives. Si vous avez ce budget pour un clavier gamer, vous devriez beaucoup apprécier. Mais est-ce bien raisonnable ?