Qu’est ce qui est le plus important pour un cockpit de simracing ? La sacro sainte rigidité ou le confort de son siège ? Le côté pratique et évolutif avec plein d’accessoires, ou encore sa capacité à s’adapter à la taille d’un pilote à l’autre ? Et si c’était la finition, voire l’esthétique générale pour que le bestiau passe mieux dans le salon ? Ce qui est sûr, c’est que le modèle que nous testons aujourd’hui pourrait bien répondre oui à chacune de nos questions tant il est performant à tous les niveaux. Bienvenue dans le test de notre chouchou du moment, le S1 de Rseat.
Spécifications | |
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Type | Cockpit intégral fixe |
Siège réglable | Avant/Arrière |
Angle du pédalier | Réglable par paliers |
Profondeur du pédalier | Réglable par paliers |
Réglage volant | Axe double + avant arrière |
Support levier de vitesses | Optionnel |
Support frein à main | Optionnel |
Support écran | Séparé et optionnel |
Support clavier et souris | Optionnel |
Buttkicker et motion | Adaptation Optionnelle |
Dimensions | 125-145 x 65 x 115 cm (avec siège et sans shifter) |
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Dès le déballage, le S1 impressionne par la taille, l’épaisseur et le poids des différents éléments du châssis. Clairement rien à voir avec ce que nous avons eu entre les mains jusqu’à présent. On comprend mieux l’écart de prix important avec un Titan de GT Omega tant tout est ici plus massif, plus solide, et aussi mieux fini. Sur ce dernier point, nous apprécions par exemple l’épaisseur de la peinture qui devrait assurer dans le temps, mais aussi la visserie qui, à défaut d’égaler celle que propose JCL, reste d’un niveau tout à fait remarquable. Notons aussi que RSeat fournit de vrais outils pour le montage. Des clés hexagonales de qualité et des clés anglaises bien massives, qui nous ont permis d’assembler le cockpit en 40 minutes à deux, avec siège, volant et pédalier compris. Pas mal du tout.
Une fois intégralement monté, la première chose qui nous a marqué reste la facilité de réglage du siège et du pédalier, les deux étant sur glissière. Nous avions l’habitude de déplacer le siège d’avant en arrière avec simplement une manette à lever, comme dans une vraie voiture, mais pour le pédalier, c’est une première. Avec le S1, il suffit de passer à l’avant, de lever la manette correspondante d’une main, puis de tirer sur la poignée de la plaque sur laquelle repose le pédalier pour en régler la profondeur. On peut ainsi offrir un delta de 20 centimètres aux pieds ce qui, combiné à la variation de 10 cm du siège, permet au cockpit d’accueillir des pilotes de 1m40 à 2m dans des conditions vraiment optimales, après quelques petites secondes de réglage seulement. Très appréciable en convention ou pour jouer en famille.
Nous notons tout de même un petit défaut de conception, quand la plaque du pédalier est tirée au maximum, avec un risque de se blesser légèrement au niveau de la main qui abaisse la manette si jamais en même temps le pilote appuie sur le frein. Une poignée légèrement décalée vers le haut permettrait d’éviter ce désagrément et un sticker pour prévenir l’utilisateur nous semblerait essentiel tant que le design reste tel quel.
Le S1 propose aussi un réglage de l’angle du pédalier, avec une vis qui sert de pivot côté pilote et cinq points de fixation au choix à l’arrière. Sa plaque accueille un grand nombre de trous adaptés au montage de l’ensemble des modèles que nous avons testés. Thrustmaster, Logitech, Fanatec ou encore Heusinkveld, y trouveront facilement leur place. Nous apprécions en tout cas que, contrairement au Titan de GT Omega, l’accès sous la plaque du pédalier soit suffisamment large pour permettre un changement ou un resserrage sans avoir à tout démonter.
Le support du volant est monté sur un tube courbé, dont le placement peut être avancé ou reculé de 5,6 centimètres. Il est composé de 4 larges pièces métalliques et propose l’ajustement de la hauteur, de la profondeur et de l’angle. Par contre, pour en profiter il faut sortir les outils, dévisser, revisser, et serrer vraiment à fond pour éliminer toute faiblesse. Après un mois d’utilisation intensive, il nous aura d’ailleurs fallu remettre un bon quart de tour pour regagner en rigidité. Mais au final, le résultat est très satisfaisant puisqu’il permet d’avoir un réglage fin tout en conservant une stabilité maximale en jeu, même avec un gros moteur comme le DD1 de Fanatec.
Notez tout de même qu’il existe une légère souplesse haut-bas avec ce type de design en tubulaire, laquelle permet la transmission de vibrations dans tout le cockpit. Sans être moins efficace, le ressenti est tout de même assez différent des modèles en profilé d’aluminium qui absorbent beaucoup plus avec leurs angles plus marqués. Nous n’avons pas de préférence pour l’un ou pour l’autre. C’est juste un autre type de sensation.
Offrant une profondeur de 125 centimètres seulement, le châssis du S1 se montre particulièrement court, mais sa rigidité n’en est pas moins exemplaire malgré la mobilité de ses différentes parties. Il faut dire que l’objet est vraiment lourd avec presque 60 kilogrammes sur la balance. Difficile donc de le déplacer seul à moins de troquer ses 4 pieds en M8 pour des roulettes. Autre point assez important, la hauteur du châssis qui culmine à 20 centimètres, avec une assise à 38 centimètres minimum. On “monte” littéralement dedans, comme on monterait dans une voiture. Une sensation très agréable. Et puis visuellement, le S1 est vraiment racé. Il a d’ailleurs été le coup de coeur de tous ceux qui ont pu le voir et le comparer avec les nombreux modèles que nous avons à l’essai en ce moment.
Le châssis du S1 peut être acheté seul, pour un peu plus de 800€, laissant à l’utilisateur le choix de son siège. RSeat fournit d’ailleurs toutes les côtes pour vérifier la compatibilité avec le modèle qui a votre préférence. De notre côté nous avons souhaité essayer celui que propose la marque par défaut, un siège qui n’est certes pas homologué pour la course réelle mais qui, par bien des aspects, a parfaitement rempli son rôle. Déjà, sa structure est bien celle d’un baquet intégral, en fibre de verre, parfaitement rigide et stable en jeu. De par sa conception, le siège ne propose donc pas de réglage de l’angle du dossier.
Mais finalement ce n’est pas très grave car ce siège joue un bon équilibre entre le ressenti très sport d’un baquet simple et le côté plus confortable qu’on est en droit d’attendre en simulateur. On a donc bien l’appui typique, assez ferme au niveau des épaules, compensé par une mousse fine mais accueillante au niveau des lombaires. Quant à l’assise, elle propose un maintien des cuisses sur les côtés à partir de 40 centimètres de large et une autre série de mousses plus épaisses sous les fessiers. Nous l’avons testé avec plusieurs gabarits, plusieurs tailles, et le compromis semble être le bon pour la plupart d’entre nous. En tout cas, la qualité est bien là, avec une finition simili-cuir très propre et qui n’a pas du tout souffert de notre première centaine d’heures de jeu. C’est très bon signe.
Comme pour le pédalier, le réglage du siège se fait par crans, avec cette fois ci un double pivot avant/arrière, composé de trois points à l’arrière et cinq à l’avant pour chaque coté. Le changement de réglage des 4 points pour une personne seule prend environ cinq minutes.
RSeat nous a donné l’occasion d’essayer le S1 avec l’option “Support shifter et frein à main” vendue 142,80€ sur leur site. Là encore nous avons été impressionné par la taille, le poids et la complexité de la structure utilisée pour supporter ces deux éléments supplémentaires. En même temps, le module propose le même type de réglage que le support volant, à savoir une mobilité de l’angle longitudinal, un réglage de la hauteur, et un réglage avant/arrière.
L‘objet est très beau, joliment fini, et inspire largement confiance quant à sa tenue dans le temps face à nos freinages les plus bourrins. Néanmoins, nous regrettons que tant d’énergie et de matière n’offrent finalement que peu de débattement et de possibilités de placement. En effet, on se retrouve avec le levier de vitesse un peu trop sur la droite (ou la gauche si vous conduisez à l’anglaise) et le frein à main encore plus déporté. Et pas moyen de les approcher suffisamment pour se sentir parfaitement bien. Pourtant, il suffirait juste de modifier la plaque d’origine pour lui offrir plus de libertés de mouvements.
De même, le réglage de hauteur est bien pratique, mais son minimum est trop haut pour être apprécié par l’ensemble des joueurs. Il est par exemple impossible de mettre le levier de vitesses à hauteur de cuisse comme dans la plupart des GT anciennes ou des voitures de tourisme. Ca reste très adapté à la conduite de GT moderne ou au Rallye, deux pratiques qui mettent les leviers suffisamment haut pour limiter les mouvements du bras en course. Les amateurs de simulation spatiale apprécieront aussi que l’objet accueille parfaitement un Thrustmaster Warthog (ou tout autre stick à fixation par vis), voire sa version HOTAS si vous avez deux supports (pour ça comptez un peu moins de 240€ les deux bras). On sent d’ailleurs de par sa position que c’est aussi pour cette fonction qu’il a été pensé.
En conclusion, s’il fallait un chouchou dans notre sélection des cockpits, ce serait probablement lui. Le S1 a tout du modèle taillé pour une utilisation intensive et même professionnelle, pouvant accueillir à peu près n’importe quel gabarit de joueur en offrant une position adaptée grâce à ses réglages de siège et de pédalier à la volée, sans le moindre outil. Ajoutez 8 tours de clé hexagonale et quelques minutes de plus, et vous obtenez la combinaison qui vous convient pour jouer avec un confort maximal pendant des heures.
Rigide à souhait mais transmettant suffisamment les vibrations du volant dans le châssis, il est un vecteur de performance et de bonnes sensations, quel que soit le modèle de volant choisi. D’ailleurs, que ce soit en termes de fonctions, de finition ou simplement d’esthétique, nous sommes largement au dessus des Next Level Racing GTTrack et GT Omega Titan que nous vous avons proposé jusqu’alors. Evidemment, son tarif de 958,80€ avec siège mais sans support de levier le place parmi les modèles les plus chers du marché grand public et ses options ne sont pas des plus abordables. Mais même à ce prix, nous sommes convaincus que ce S1 se place en référence incontournable du marché, comme une alternative élégante aux modèles en profilés d’aluminium.
Points forts
- Esthétiquement vraiment réussi
- Il s’adapte facilement au gabarit des joueurs
- La finition du châssis comme du siège : irréprochable
- Le réglage du pédalier est pratique quand on change de joueur
- Un châssis rigide et stable, mais qui transmet aussi les vibrations
- Le réglage complet côté volant
- Une hauteur de conduite assez élevée
- Le siège est bien équilibré entre fermeté et confort
- Montage facile et outillage fourni très pro
- Transformable en cockpit de vol
Points faibles
- Il faut acheter la gestion des câbles séparément
- Le support de levier optionnel pourrait être plus polyvalent
- Attention les doigts avec le réglage du pédalier
Le S1 de RSeat est clairement un excellent choix pour qui a les moyens de se l’offrir, pour une utilisation personnelle ou professionnelle d'ailleurs. Finition, design, matériaux, le cockpit excelle dans tous les domaines où nous l’attendions, et ajoute un système de réglages à la volée juste parfait pour passer d’un utilisateur à l’autre, sans compromis sur la qualité de la position de jeu. Que ce soit du côté de son châssis, rigide à souhait, ou de son siège, sport mais confortable, le S1 s’est systématiquement placé au niveau des meilleurs. Une très belle surprise.