Plus que jamais, la nouvelle génération de console de salon ressemble à s’y méprendre à des PC qui ne disent pas leur nom, avec toutefois la contrainte d’embarquer des composants puissants dans un boîtier beaucoup plus compact. C’est d’autant plus vrai avec la Xbox Series X, bien plus petite que la PlayStation 5, mais qui intègre un processeur et une carte graphique qui peuvent vite chauffer. Microsoft se devait donc de trouver un système de gestion de la chaleur efficace. Dans ce but, le constructeur a opté pour un design “en deux parties”, avec d’un côté l’alimentation, le lecteur Blu-ray Ultra HD et la connectique, et de l’autre l’APU (la puce qui intègre à la fois le CPU et le GPU) et la mémoire vive. Une zone qui nécessite bien entendu d’être refroidi du mieux possible, étant donné la chaleur dégagée par le processeur et la puce graphique. Microsoft y ajoute ainsi un très large dissipateur de chaleur, qui recouvre à la fois l’APU et les modules de mémoire vive. L’ensemble est surmonté d’un large ventilateur de 130 mm, qui occupe tout le dessus de la console et permet d’évacuer l’air chaud vers le haut. Ce dernier profite de larges pales incurvées, ce qui permet en théorie de refroidir efficacement la machine tout en limitant les nuisances sonores.

La conception interne de la Series X (crédit photo : Digital Foundry)

En pratique, il faut avouer que nous avons été bluffés : il faut vraiment approcher son oreille sur le haut de la console pour entendre la ventilation tourner, même en jeu. Nous avons ainsi testé Gears 5 optimisé pour la Series X et Doom Eternal en version Xbox One, avec le même constat : la nouvelle console de Microsoft est extrêmement silencieuse. En y ajoutant des mesures avec un sonomètre, le son de la console est tellement bas que le chiffre obtenu (38,4 dB) correspond davantage au bruit ambiant de notre pièce de test plongée dans le calme. Pour résumer : avec le bruit de la TV, même à bas volume, vous n'entendrez pas le bruit de la Xbox Series X. Reste à voir si cet excellent constat sera le même sur des jeux plus gourmands, spécifiquement développés pour la Series X et donc potentiellement plus demandeurs en énergie pour l’APU. Mais, en l’état, la console de Microsoft est bien plus silencieuse qu’une Xbox One X, qui peut en plus émettre un claquement régulier à cause de la présence d’un disque dur à plateau. Sur Series X, le SSD ne fait aucun bruit.

Une console qui chauffe, mais rien d'anormal

Le constat est un peu moins enthousiasmant dès que l’on s’intéresse aux températures dégagées par la console. Entendons nous bien : rien de catastrophique ici, mais un niveau de chauffe que l’on a peu l’habitude de rencontrer sur console et plus proche de ce que l’on voit habituellement sur PC. Nous avons ici utilisé une caméra thermique pour étudier la façon dont la chaleur se répartit sur le châssis et, sans surprise, c’est au niveau de l’ouverture au-dessus (là où se trouve le ventilateur) que les températures sont les plus élevées. Lors d’une session de Gears 5, la température peut ici monter à plus de 58 °C et un peu moins sur un jeu Xbox One : Doom Eternal fait tomber ce chiffre à presque 54 °C. Lorsque l’on navigue sur le menu de la console, la température baisse logiquement et va se maintenir aux alentours de 30 - 35 °C.

Température au dessus, sur Gears 5, Doom Eternal et dans le menu :

Ce qu’il est intéressant de constater, c’est que la chauffe sur la partie droite de la face avant est également assez élevée. Logique, puisque c’est ici que sont logés le processeur et la puce graphique, soient les composants les plus énergivores et qui ont le plus besoin d’être refroidis. Sur Gears 5, toujours, on peut ainsi dépasser les 50 °C sur cette partie de la console. L’arrière et les côtés sont un peu plus épargnés et se maintiennent en général en dessous de 45 °C.

Température en façade, à l'arrière et sur le côté droit de la console :

Si l’on compare la répartition de la chaleur de la Series X avec la One X (photo ci-dessous), on se rend également compte qu’elle est un peu plus globale sur l’ensemble de la Series X, alors que la One X va dégager de très fortes températures, mais à des endroits bien plus précis. À l’arrière de cette dernière, on peut en effet monter à plus de 66 °C, mais sur une surface beaucoup moins grande. Sur Series X, la chaleur est présente de manière beaucoup plus large, mais à un niveau moindre.

Température de la Xbox One X sur Gears 5

Encore une fois, même si cette chaleur est bien présente, elle reste tout à fait normale étant donné l'énergie dégagée par les principaux composants de la console, qui doivent de plus faire avec un châssis plutôt compact. C’est en ce sens que l’on ne peut qu’être admiratifs de l’excellent travail de Microsoft en matière d’optimisation. Le design intérieur de la machine est plutôt malin et l’usage d’un très large ventilateur permet de correctement évacuer la chaleur tout en maintenant un très faible niveau de nuisance sonore. Ceci étant dit, il faudra voir ce que tout cela donnera sur le long terme et si l’usure naturelle ne risque pas de dégrader à la fois les performances et l’efficacité du système de refroidissement. Contrairement à Sony, qui intègre du métal liquide pour refroidir sa PlayStation 5, Microsoft utilise sur Series X de la pâte thermique, qui peut potentiellement perdre de son efficacité au fil des ans. La PS5 est en revanche beaucoup plus volumineuse, mais promet un niveau de nuisance sonore extrêmement bas. La Xbox Series X, quant à elle, trouve le bon équilibre entre design, performances et efficacité énergétique.