Après des semaines de négociation, Softbank a accepté de céder ARM à Nvidia pour la somme de 40 milliards de dollars. Un rachat motivé notamment par le développement de l’intelligence artificielle.
Quand le géant des processeurs graphiques s’offre le géant des puces mobiles, cela donne l’un des rachats les plus spectaculaires de ces dernières années. En juillet dernier, le groupe Softbank avait laissé entendre qu’il désirait revendre ARM, entreprise connue pour son architecture équipant la quasi-intégralité des puces de terminaux mobiles du marché, mais également d’une partie non négligeable des objets connectés et des serveurs. Très rapidement, Nvidia, que l’on connait pour ses cartes et ses processeurs graphiques, s’est positionné pour le rachat et les deux entreprises se sont mises d’accord sur la somme de 40 milliards de dollars. La transaction sera notamment composée de 12 milliards de dollars en espèce et de 21,5 milliards de dollars en actions Nvidia, avec 5 milliards de dollars placés sous une clause d’indexation. Les employés d’ARM se partageront de leur côté 1,5 milliard de dollars en titres Nvidia.
L’IA en ligne de mire
Il faut par ailleurs noter que la transaction n’inclut pas la division d’ARM dédiée à l’Internet des Objets, qui n’intéresse visiblement pas Nvidia : la firme explique dans un communiqué de presse que ce rachat a surtout pour objectif de renforcer le développement de l’intelligence artificielle en son sein. « Nvidia va étendre la présence R&D d’ARM à Cambridge, au Royaume-Uni, en établissant un centre de recherche et d’enseignement sur l’IA de classe mondiale, et en construisant un supercalculateur d’IA alimenté par les technologies d’ARM et Nvidia pour une recherche révolutionnaire. »
À l’approche du déploiement de la 5G et des forts enjeux liés aux réseaux mobiles, Nvidia fait donc un choix stratégique notable, et espère ainsi renforcer sa présence dans de nombreux secteurs, de l’automobile autonome à la santé connectée, en passant par la robotique, le tout sans négliger le divertissement.
Un rachat pas encore finalisé
Reste désormais à Nvidia à recevoir la validation de cette acquisition au Royaume-Uni, en Chine, aux États-Unis et dans l’Union européenne. Tout au long de ce processus, qui devrait durer 18 mois, l’entreprise va devoir démontrer qu’elle ne changera pas la position d’ARM en matière de licence des puces, et que ses concurrents y auront donc toujours accès. En somme, Nvidia doit démontrer que ce rachat ne le mettra pas dans une situation de monopole qui déséquilibrerait le marché. Gageons que le chemin sera tortueux jusqu’en 2022.