Proposé entre 2999,95€ et 4299,95€, l’Aorus 17X est l’un des premiers PC portables à intégrer à la fois un processeur Intel Core i7 ou i9 de 10e génération et une carte graphique GeForce RTX “Super” (2070 ou 2080). Un couple CPU/GPU qui promet une belle débauche de puissance dans un format (relativement) transportable. En effet, alors que la tendance est à l’ordinateur portable fin, léger et très nomade, mais malgré tout puissant, l’Aorus 17X ne mange pas de ce pain. C’est ainsi une belle bête de près de 4 kg et 4 cm d’épaisseur qui nous fait face, le genre de laptop avant tout destiné à remplacer un PC fixe. Côté design, lorsqu’elle n’est pas allumée, la machine donne dans la sobriété avec son châssis en aluminium entièrement noir. Le dessus du capot bénéficie d’un traitement brillant qui a cependant tendance à retenir les traces de doigts et s’avère vite salissant. Le PC fait également la part belle aux larges aérations, que l’on trouve sur les côtés et surtout à l’arrière.

Une fois ouvert, l’Aorus 17X dévoile un large écran de 17,3 pouces, qui occupe une bonne partie du châssis (taux d’occupation relevé à 82%) et un clavier mécanique doté d’un pavé numérique. Ce dernier a bénéficié d’un soin tout particulier, profitant de switchs Omron B3KL Low Profile. En résulte une frappe agréable et précise, proche de ce que l’on trouve sur un clavier mécanique “classique” avec toutefois une course un peu plus courte. Il faudra en revanche faire avec un “clic” bien bruyant à chaque appui. Sans surprise, le rétroéclairage opte pour du 100 % RGB, paramétrable via l’application Control Center. Du RGB qui n’est d’ailleurs pas que sur le clavier, puisqu’on le retrouve également sur la face avant, à l'arrière et juste au-dessus du bouton d’allumage.

La connectique, très complète, est répartie sur les côtés et à l’arrière. On trouve ainsi 3 ports USB Type-A, trois ports USB-C (dont un compatible Thunderbolt 3), 1 port Ethernet Gigabit, 1 sortie HDMI 2, 1 lecteur de carte SD (un bon point, car cela devient de plus en plus rare sur les PC portables), ainsi qu’une entrée jack pour un micro et une sortie pour un casque. Côté connectivité, on apprécie la présence du WiFi 6.

Autre bon point : l’Aorus 17X est plutôt facile à ouvrir et à faire évoluer. Il suffit en effet de retirer une douzaine de vis (en étoiles, attention, il vous faudra donc un tournevis de type Torx) pour accéder simplement à une partie des composants. L’occasion de découvrir un slot M2 libre, qui permet d’ajouter un SSD. Il est également possible de remplacer la RAM ou encore le disque dur au format 2,5 pouces. D’une manière générale, l’Aorus 17X respire la solidité et le niveau de finition exemplaire. À ce prix, le contraire aurait été étonnant.

Ecran : des couleurs très fidèles, mais une définition limitée

Ce nouveau modèle de chez Aorus profite d’un écran de 17,3 pouces en Full HD (1920x1080). La dalle est de type IPS et le taux de rafraîchissement est de 240 Hz. L’écran a par ailleurs été calibré “Pantone Xrite” afin de profiter d’une meilleure fidélité des couleurs. Première remarque : Aorus fait ici le choix de privilégier le taux de rafraîchissement à la définition, mais il est dommage qu’une version “écran Ultra HD” ne soit pas proposée étant donné la présence d’une RTX 2080 Super, qui peut faire tourner aisément des jeux récents en 2160p.

En dehors de ce regret, il faut reconnaître que cet écran est d’excellente qualité. Bénéficiant d’un traitement mat, il s’avère très lisible, et ce malgré un taux de contraste et une luminosité maximale qui pourrait sembler un peu juste (respectivement 1050:1 et 300 cd/m2). Mais ce qui impressionne le plus, c’est la colorimétrie, proche de perfection. Nous relevons en effet un Delta E (écart entre les couleurs réelles et les couleurs affichées, qui doit être le plus bas possible) à 1,4 et une température des couleurs de 6490 Kelvins, soit un chiffre extrêmement proche de la norme à 6500 K. En résulte un rendu très fidèle et des teintes bien équilibrées, qui ne tirent ni vers les couleurs chaudes ni vers les couleurs froides. Bref, voilà un écran parfaitement taillé pour le jeu, à la condition de faire l’impasse sur le 1440p et le 2160p.

Performances : difficile de faire plus puissant actuellement

Avec un processeur Intel Core i9-10980H (8 coeurs physiques, fréquences de 2,4 à 5,3 GHz), une carte graphique GeForce RTX 2080 Super (8 Go), et 16 Go de RAM en DDR4, la version que nous testons de l’Aorus 17X est très certainement ce que l’on trouve de plus puissant actuellement sur marché du laptop gamer. Ajoutez à cela 1 SSD Samsung de 1 To et un disque dur de 2 To à 7200 tours/minute et vous obtenez une station de jeu “transportable” qui, sur le papier, rivalise avec les meilleures tours. En pratique, les promesses sont en tout cas tenues : la RTX 2080 Super tourne à plein régime, entre 1700 et 1800 MHz et le Core i9 ne bronche pas sur les fréquences. Sur Cinebench R20, ce nouveau processeur d’Intel, toujours gravé en 14 nm, s’avère moins performant que les derniers Ryzen d’AMD, mais on se retrouve avec une machine idéale pour effectuer de lourdes de tâches, type montage vidéo ou création 3D.

En jeux, là encore, c’est du tout bon. Tous les jeux les plus récents tourneront largement à 60 FPS et plus, quel que soit le niveau de détails et avec le ray-tracing activé, comme vous pouvez le constater sur notre graphique ci-dessous.

La contrepartie, vous vous en doutez peut-être, est à trouver du côté du bruit dégagée par la ventilation. Avec une telle puissance sous le capot et malgré un châssis assez épais, il faut en effet être prêt à entendre un souffle assez fort pendant vos parties. Cependant, Aorus essaie de limiter la casse en proposant plusieurs profils de ventilation, qui permettent de sensiblement diminuer le bruit, quitte à profiter d’un GPU/CPU un peu moins rapide et perdre quelques FPS en jeux. Dans le mode de ventilation “normal”, le bruit dégagé monte ainsi jusqu’à 53 dB, mais descend à 40 dB lorsque l’on enclenche le mode “quiet”. Ce dernier sera ainsi conseillé si vous travaillez et n’avez pas besoin de toute la puissance de la machine, où si quelqu’un est dans la même pièce que vous. Du côté des températures, l’Aorus 17X se montre satisfaisant. Même en poussant le PC au maximum sur le benchmark de Metro Exodus, les points chauds restent très localisés, essentiellement au niveau des grilles d’aération sur les côtés et à l’arrière. C’est l’avantage d’un PC portable épais : son châssis chauffe beaucoup moins et de manière moins étendue.

Consommation électrique : attention à la facture !

Autre conséquence d’une telle débauche de puissance : la consommation électrique. Vous l’aurez peut être remarqué si vous avez regardé attentivement les photos plus haut : à l’arrière, on trouve deux prises pour l’alimentation. Pour quelle raison ? Tout simplement parce que la RTX 2080 Super et le Core i9 nécessitent deux blocs d’alimentation pour fonctionner à plein régime. Deux blocs qui plus est particulièrement volumineux. Outre l'évident problème esthétique et d'encombrement que cela impose, on relève une consommation de 300 watts en jeux (sur Metro Exodus), 51 watts sur le bureau et 5 watts en veille. Des chiffres très élevés, surtout pour un PC portable. À titre de comparaison, un Acer Predator Triton 500, doté d’une RTX 2070 Max-Q et d’un Intel Core i7-9750H consomme 175 watts en jeu. Attention à l’explosion de la facture d'électricité, donc.

Même si cela reste un aspect très secondaire étant donné le format, parlons tout de même rapidement de l’autonomie de l’Aorus 17X. Intégrant une batterie de 94 Wh, ce PC portable propose également une gestion “intelligente” en fonction de l’usage et peut passer sur l’iGPU Intel HD intégré pour des tâches bureautiques ou de la lecture de vidéo, afin de diminuer la consommation liée à la carte graphique GeForce RTX. Mais n'espérez pas de miracle : en lecture vidéo sur Netflix (navigateur Chrome, luminosité de l’écran au deux tiers, rétroéclairage du clavier désactivé), l’Aorus 17X ne tient que 2h45. Bref, ne retenez qu’une chose : un tel monstre de puissance est fait pour être utilisé sur le secteur, point.