Lors de la dernière présentation de Cyberpunk 2077, Nvidia a annoncé que le titre, dans sa version PC, sera compatible ray-tracing et profitera également du support du DLSS 2.0. Le ray-tracing, vous connaissez certainement et si ce n’est pas le cas, on vous invite à consulter notre article sur le sujet. Mais quid du DLSS ? Cette technologie propre aux cartes graphiques GeForce RTX n’est pas nouvelle, mais nous n’avions jamais eu l’occasion de vous expliquer en quoi elle consiste et ce qu’elle apporte. Comblons ce manque.
Disponible uniquement avec les cartes graphiques "GeForce RTX" de Nvidia, le DLSS 1.0 et 2.0 peut être vu comme la méthode la plus efficace de faire de l’upscaling, c’est-à-dire afficher un jeu dans une plus haute définition, tout en diminuant la charge de calcul pour le GPU. Pour résumer, il s’agit par exemple d’afficher une définition de 2560x1440 pixels (ou 1440p) mais de demander au PC de calculer l’image en 1080p (1920x1080 pixels) afin de gagner en performances. Cette technique d’affichage est très courante sur la PS4 Pro et la Xbox One X, dans le but d'atteindre une définition Ultra HD (3840x2160) tout en gardant un framerate de 30 ou 60 images/seconde. Sur console, c’est ce que l’on appelle le checkerboard rendering.
Mais le DLSS fonctionne très différemment : acronyme de Deep Learning Super Sampling, il s’agit ici d’utiliser l'intelligence artificielle et plus particulièrement l’apprentissage profond (“deep learning”) pour remplir les “trous” d’une image calculée dans une définition donnée, mais rendue dans une définition supérieure. Nvidia fait ici appel à un réseau de neurones artificiels, qu’il va entraîner en lui faisant observer des dizaines de milliers d’images en très haute définition, le tout stocké sur un supercalculateur. Après des heures d’apprentissage, l’IA est alors capable de calculer une image dans une faible définition puis de la “compléter” d’elle-même. Cette IA est alors “injectée”, via une mise à jour des pilotes, dans des unités de calculs dédiées au sein des cartes graphiques GeForce RTX (ce que Nvidia appelle les “Tenso Cores”). Le fait que ces GPU intègrent des unités de calculs spécifiques pour le DLSS est une aubaine, car cela permet de libérer de la ressource pour d’autre type de calcul. En résumé : quand le DLSS est activé, le GPU va calculer une image en 1080p, puis les tensor cores vous alors prendre le relais pour compléter le rendu et afficher le jeu en 1440p, sans perte visuelle à l’écran, ou presque. Pour de l’ultra HD (3840 x 2160), l’image est calculée en 1440p, puis mise à niveau par l’IA pour atteindre les 2160p.
Sur le papier, la technologie est formidable et s’avère même indispensable pour faire tourner correctement des jeux avec les effets de ray-tracing activés, particulièrement gourmands en ressources. Nvidia a par ailleurs récemment déployé la version 2.0 du DLSS, qui améliore largement la qualité du rendu, tout en maintenant un excellent niveau de performances. En effet, lors du lancement du DLSS de première génération, de nombreux jeux compatibles souffraient d’un rendu flou, voire baveux, clairement visible. C’était notamment le cas sur Metro Exodus. Avec le DLSS 2.0, Nvidia a fait d’énormes progrès. Un nouveau réseau d’intelligence artificielle a été déployé, qui utilise de manière plus efficace les “Tensor Cores” des cartes graphiques, ce qui améliore encore un peu plus la fluidité de l’affichage. De plus, avec le DLSS 1.0, l’IA devait s'entraîner spécifiquement sur chaque nouveau jeu. Avec le DLSS 2.0, cette dernière peut utiliser du contenu non spécifique au jeu et son implémentation est censée être beaucoup plus facile pour les développeurs.
En matière de qualité de rendu, le DLSS 2.0 est donc particulièrement convaincant, bien plus que la version précédente, et il est très difficile de déceler la différence visuelle sur les jeux compatibles, tandis que le framerate augmente sensiblement. Pour du concret, le DLSS 2.0 permet par exemple, sur une GeForce RTX 2060, de jouer à Control avec tous les effets RTX activés à plus de 60 FPS en 1080p, alors que le titre aura du mal à dépasser les 42 FPS quand le DLSS est désactivé. Même chose pour Minecraft RTX, un titre particulièrement gourmand quand les effets de ray-tracing sont activés : avec le DLSS, vous pourrez espérer 45 FPS sur une carte complexe, avec une RTX 2060, mais seulement 25 FPS sans le DLSS. Autant dire qu’il est indispensable de l’activer. Sur des jeux moins exigeants, le DLSS permet même de jouer en Ultra HD ou en 1440p à 60 FPS, sans perte visuelle notable. C’est notamment le cas de Death Stranding, qui sort sur PC le 14 juillet et qui est le premier jeu “non RTX” à profiter du DLSS 2.0. Nos premiers tests techniques sur le titre sont formels : avec une RTX 2060 et le DLSS activé, vous pouvez atteindre 60 FPS en Ultra HD.
Quels sont les jeux compatibles avec le DLSS aujourd’hui ?
C’est un peu là que le bât blesse : si la liste des jeux compatibles DLSS 1.0 est relativement conséquente, elle manque encore de gros titres. Mais, surtout, les jeux intégrants du DLSS 2.0, bien plus efficace, sont encore peu nombreux. On espère que la liste va rapidement grandir, tant cette technologie fait des miracles en matière d’optimisation. Mais voici tout de même une liste de jeux déjà sortis et à venir :
Jeux compatibles DLSS 1.0
- Battlefield V
- Fear the Wolves
- Metro Exodus
- Outpost Zero
- Overkill's The Walking Dead
- Scum
- Stormdivers
- Atomic Heart
- Dauntless
- Final Fantasy XV
- Fractured Lands
- Islands of Nyne : Battle Royale
- Monster Hunter World
- Remnant : From the Ashes
- Serious Sam 4
- Shadow of the Tomb Raider
- We Happy Few
- Vampire : The Masquerade - Bloodlines 2
Jeux compatibles DLSS 2.0
- Control
- Wolfenstein Youngblood
- Deliver Us The Moon
- MechWarrior 5 : Mercenaries
- Minecraft RTX
- Death Stranding (sortie le 14 juillet 2020)
- Cyberpunk 2077 (sortie le 19 novembre 2020)