Comme l'industrie du cinéma avant elle, l'industrie vidéoludique a donné naissance à quelques mastodontes au fil des années. Electronic Arts, Nintendo et bien sûr, Activision-Blizzard, le géant américain aux 7,2 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2018. Une société dirigée par un CEO emblématique et en fonction depuis la fusion des deux entreprises survenue en 2008.
Avec de tels résultats et une place incontestable parmi les leaders du marché, les investisseurs ont de quoi sourire. Tous ? Non, une poignée d'irréductibles se bat depuis déjà quelques années pour faire redescendre Bobby Kotick, CEO d'Activision-Blizzard, de son piédestal. Dans un récent dossier transmis à l'US Securities and Exchange Commission, organisme chargé de veiller sur les marchés financiers, le CtW Investment Group alerte les autres investisseurs : il ne faut plus laisser le groupe Activision-Blizzard décider du salaire de son grand patron de manière autonome. Il faut dire que Bobby Kotick engrange "plus de 20 millions de dollars en stock-options et actions" par an, un salaire présenté comme bien plus élevé que celui des autres CEO du secteur.
Par l'intermédiaire de cette mise en garde, le CtW Investment Group incite donc les nombreux investisseurs du groupe Activision-Blizzard à voter contre le "say on pay" en vigueur depuis plusieurs années. Face aux 96,5 millions de dollars gagnés par Kotick en quatre ans, le dossier estime que l'entreprise "trouve de multiples moyens d'enrichir inutilement son CEO". Une situation jugée indécente, alors même que certains employés se retrouvent actuellement sous la menace du licenciement et qu'un développeur junior basé en Californie gagne moins de 40 000 dollars par an en moyenne. Cela représente donc moins de 0,33% des gains annuels de Bobby Kotick. Reste maintenant à savoir si cet appel sera entendu, car il ne s'agit pas d'une première pour le CtW Investment Group qui a déjà fait entendre sa voix par le passé.