Le fabricant allemand Sennheiser, mondialement connu pour ses solutions audio professionnelles, possède depuis quelques années une gamme de casques dédiée au monde du jeu vidéo dans laquelle le GSP 370 que nous testons aujourd’hui se place en premier modèle sans fil. Aussi, désormais dénuée de liaison filaire, la marque tient elle toutes ses promesses ? C’est une bonne question à laquelle nous allons essayer de répondre avec ce test.

Dès le déballage, le GSP 370 rappelle à nos souvenirs le GSP 350 , modèle filaire sorti fin 2016 qui, au delà d’une excellente qualité audio en stéréo, avait aussi quelques défauts en termes de confort et de logiciel. Les deux modèles partageant un design plus ou moins identique, avec exactement le même type d’armature, nous pouvions craindre d’avoir ici aussi un certain inconfort dû à la pression de l’arceau rigide. Il n’en est rien. Le GSP 370 conserve une tenue ferme, parfaitement efficace lors de mouvements de tête, mais sans que la pression ne se montre gênante. Avec 283 grammes sur la balance, ce casque sait donc se faire discret et agréable, même sur de longues sessions. Nous chipoterons simplement sur un petit défaut d’équilibre, donnant au côté gauche un léger surpoids par rapport au côté droit, et sur le contenu de la boîte, un peu chiche pour un casque vendu 200€. Le GSP 370 est en effet accompagné d’un câble USB/Micro-USB de faible qualité et d’un dongle impossible à accrocher au casque. Vu la configuration et l’utilisation obligatoire du dongle, une housse de transport ou un logement sur le casque aurait été bienvenu.

Heureusement, GSP 370 est joliment fabriqué, avec des plastiques de qualité et seulement deux petites vis légèrement apparentes. Contrairement au GSP 350, celui-ci est équipé d’oreillettes mélangeant simili-cuir et tissu doux (façon Alcantara, mais en plus fin). Le résultat est très agréable, clairement plus aéré que le cuir simple et donc plus efficace pour prévenir la sudation, mais avec une perte conséquente au niveau de l’isolation phonique. Perte qui n’empêche pas le casque d’être efficace pour vous isoler d’une pièce un peu bruyante, mais qui l’éloigne de la “bête de LAN” qu’est son illustre aïeul. Enfin, que les grandes et petites têtes se rassurent, le GSP 370 s’adapte à toutes les tailles de crâne, alors que la rotule derrière chaque oreillette assure un plaquage parfait contre l’oreille. Pour finir, le port de lunettes nous semble parfaitement compatible avec ce modèle, les mousses d’oreillettes étant suffisamment souples pour absorber l’épaisseur des branches.

Du côté des fonctions, le GSP 370 se veut très simple d’utilisation : une large molette sur l’oreillette droite assure la gestion du volume général sous Windows, Mac OS et Linux (sur PlayStation 4 ça ne fonctionne pas comme ça) et le mute du micro est géré par la position de la tige, à savoir ouvert quand il est baissé et fermé quand il est relevé. Et c’est tout. Il y a bien un dernier interrupteur pour allumer/éteindre et assurer l’appairage du casque, mais pas la moindre fonction qui viendrait s’ajouter à ce modèle de simplicité. De notre côté, nous regrettons de ne pas avoir de volume du micro, de gestion des profils audio, et d’entrée analogique pour élargir la compatibilité du casque.

En effet, le GSP 370 est un modèle sans fil dont la connexion est uniquement assurée par une liaison propriétaire 2,4 GHz. Point d’entrée mini-jack ou de connexion filaire en USB, le dongle USB étant le seul moyen de l’utiliser. Autant dire qu’il faudra y faire attention. Mais une fois le dongle branché, on profite alors d’une sortie stéréo et d’une entrée mono en 48 kHz 16 bits. C’est un peu léger pour un casque de cette gamme, et surtout cela nous renseigne sur le type de 7.1 qui nous sera proposé, à savoir du simple surround. Du côté de la distance de fonctionnement, nous aurons tout de même pu profiter du GSP 370 jusqu’à 7 mètres sans décrochage, alors que le casque nous aura offert près de 70 heures de fonctionnement lors de son premier tour de chauffe. On n’est pas tout à fait au niveau des 100 heures annoncées, mais ça reste un très joli score pour un casque aussi léger. Surtout que nous l'avons utilisé à 100% de sa puissance tout du long.

Il faut dire qu’en termes de puissance, le GSP 370 fait à peine le job. Si la source est bonne et bien calibrée, tout va bien, le niveau maximal est correct (à peine). Mais si vous vous retrouvez face à une source un peu faiblarde, ou que l’ambiance extérieure est un peu trop animée, il sera bien difficile de compenser par le volume du casque. Néanmoins, ne boudons pas notre plaisir car la sonorité du GSP 370 est très bonne. Le spectre des fréquences est large, le casque ayant de beaux graves et des aigus bien définis, avec un équilibre global très satisfaisant sur toute la largeur. En stéréo, on retrouve tout ce qui faisait le charme du GSP 350, à savoir un son précis, agréable sur la durée, et plutôt intéressant pour ce qui est de la mise en ambiance.

En 7.1 par contre, c’est carrément plus décevant puisque nous n’avons droit qu’à un simple surround de faible qualité, géré uniquement depuis le logiciel pour Windows, et donc absolument pas disponible sous Mac Os, Linux ou PlayStation 4. En même temps, vu son intérêt limité, ce n’est pas si grave. Le reste du Sennheiser Gaming Suite, le logiciel fourni avec le casque, est en nette progression par rapport à la version que nous avions testée en 2017. On y trouve pour le casque un égaliseur à 5 bandes, une gestion des profils et un contrôle du volume, quand le micro profite d’un gain, de trois profils d’égalisation pour la voix (naturel, chaleureux et clair) et d’un gate pour éliminer les bruits de fond. Tout ceci est certes mieux qu’auparavant mais encore en demi-teinte. Si les profils de voix préréglés sont intéressants et que l’égaliseur réagit bien, le gate est bien difficile à régler, la réverbération du 7.1 est carrément inutile, et il manque une fonction cruciale : le retour de la voix dans le casque. Et contrairement au Hyperx Cloud Orbit S qui propose un retour certes non réglable mais bien présent, ici il n’y a rien. Pas de retour du tout. En jeu, ça passe à peu près, mais en chat vocal, c’est carrément bizarre.

Et c’est bien dommage parce que la voix est plutôt agréable une fois passée par la membrane du micro. Son timbre est respecté, les plosives sont contenues, la dynamique est bonne, et pour peu que l’on ait bien réglé la distance et la position, ce qui se fait sans difficulté, on profite d’une vraie petite voix de radio. Alors bien sur, sans atténuateur de bruits ambiants, il vaut mieux s’écarter des sources parasites, le micro ayant une sensibilité élevée, mais en même temps, il est aussi capable d’encaisser vos augmentations de volume sans trop souffrir, ce qui est plutôt rare pour un casque sans fil.

Pour conclure, ce GSP 370 souffle le chaud et le froid, cumulant autant de qualités que de défauts. D’un côté, il est très confortable, plutôt léger avec une très bonne autonomie, et sa sonorité, en stéréo comme au micro, est excellente en plus d’être malléable via l’égalisation logicielle. De quoi déjà satisfaire une bonne partie des joueurs. Mais d’un autre côté, nous regrettons un véritable manque de puissance dans les oreilles, un 7.1 complètement insipide, et surtout l’absence totale de retour de la voix dans le casque. Clairement, pour un modèle à 200 euros et qui plus est un Sennheiser dont on attendait beaucoup, c’est une petite déception.